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Revue égyptologique — 8.1898

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Nr. 1
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Revillout, Victor: Deux lettres inédites de notre collection, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.11580#0011

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Deux lettres inédites de notre collection.

3

Le commencement de cette lettre n'offre rien de particulier, sauf le pronom possessif
sur lequel nous avons insisté déjà. Le premier signe, l'idéogramme 4^»^- peut se traduire
«respect» ou tout simplement «lettre» selon la transcription qu'on en adopte, car dans la
langue sémitique ce signe devient très polyphone. C'est par là que commencent presque
toutes les lettres d'un fils à son père, d'un esclave à son maître,1 d'un frère à son frère,
etc.2 Ensuite vient le nom de l'expéditeur, ici « Belbalit », puis ce qui sert d'adresse par
excellence, l'indication de la personne à qui la lettre est expédiée «à Salliin», celle des
rapports de cette personne avec l'expéditeur, ici «son père», enfin l'appel aux Dieux en
faveur de cette personne «que Bel et Nébo ordonnent le salut de mon père».

Après cela on entre sans tarder en matière.

Dans la phrase suivante, malheureusement, il se trouve plusieurs lacunes.

Le premier mot que nous rencontrons est ce mot sipirtum, auquel nous connaissons
surtout deux sens principaux : 1° celui de compte, «total d'un compte», qui rappelle la ra-
cine hébraïque *"l£D numeravit, recensuit; 2° celui de «message», «dépêche» venant de la
racine saparu « envoyer » à laquelle se rattachent également les mots naspartum « mandat »
et narsipri «message-mandataire». Le dernier sens est fréquent dans les lettres. Je citerai
notamment pour exemple celle qu'a publiée sans traduction M. Smith à la planche VII des
Proceedings d'avril 1888 et où le mot sebirtit au pluriel recevant un a à titre de voyelle
intérieure supplémentaire est écrit phonétiquement sibirate.

Ici le contexte nous semble conduire forcément à ce second sens. Le «sipirtum de

Bel usezib» qui était expédié «vers la face de Bel......» ne pouvait être qu'un message

comportant peut-être un mandat. Le mot dont il s'agit est d'ailleurs féminin et il gouverne
au féminin les verbes. Les verbes, séparés par une lacune, sont, d'une part, le plus-que-par-
fait tallikuni «était allé» et d'une autre part le participe féminin kabtatuni. Le sens
général de cette phrase paraît donc être que la dépêche de Belusezib qui avait été expédiée,

était allée vers la face de Bel....., avait été prise. Reste à savoir si le mot prendre

peut être ici considéré comme synonyme de «recevoir», et si cette dépêche était parvenue
au destinataire. Une partie de la huitième ligne est absolument indistincte; et à la neuvième
ligne nous ne pouvons voir que la syllabe va fin d'un mot et le pronom su qui s'y rap-
porte. Il nous a bien semblé d'après l'espace qu'on pourrait supposer ici l'idéogramme du
cheval déterminé comme d'ordinaire par l'addition des syllabes VfS^J et que le message
dont il s'agit était relatif à l'acquisition d'un cheval; mais rien ne le prouve. Les derniers
mots de cette phrase se trouvent dans les lignes 10 et 11 rendues plus courtes par la forme
de la brique et où on peut arriver encore à déchiffrer ina kibi sa abi bilia «par l'ordre de
mon seigneur père».

La douzième ligne contient un nom dont il ne reste plus que l'élément divin, et c'est
le dieu Bel qui sert également pour plusieurs autres noms théophores de notre lettre. La
treizième commence par l'idéogramme JJ^:, celui des mots «posséder, possesseur», après le-
quel nous avons cru devoir entrevoir la syllabe mah commençant le mot maharat «anté-

1 Nous étudierons bientôt dans cette Revue une lettre de cette catégorie.

2 Voir plus loin la seconde lettre donnée dans cet article même.

1*
 
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