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Revue égyptologique — 8.1898

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Revillout, Eugène: Les origines religieuses du droit et du patriotisme dans l'ancienne Égypte: leçon d'ouverture du cours de droit égyptien prononcée en décembre 1893 à l'École du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.11580#0050

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Eugène Revillout.

rique qui ne sont pas inutiles pour éclairer les inattentifs, ceux qui n'auraient pas encore
compris ce dont il s'agissait :

«Par la vie du roi! j'ai fait parvenir les paroles susdites devant toi pour faire connaître
qu'il n'est personne au monde que ne dilate l'idée du pays de naissance : car le lieu où on
l'a enfanté c'est plus grand (pour lui) que tout autre encore.

«On leur a établi leur lieu au moment de leur naissance en leur ville, encore, quand
ils furent.

« Les dieux d'Ethiopie qui sont en Egypte désirent pour eux leur pays. Leur force est
en Ethiopie. Est établi le cœur des dieux et des hommes 'en leur place pour séjourner là
où ils ont été enfantés, en sorte qu'ils se plaisent là. Tout leur plaisir est là seulement, —
tant pour les dieux que pour les hommes. Est-ce qu'il n'a pas fait être cela (le destin) à
quiconque est sur le monde, puisque est doux pour eux leur pays, car le pays où on les a
enfantés leur plaît plus que toute la superficie circulante, qui est en dehors.»

Jusqu'à ce point les verbes étaient mis — comme en effet dans les lieux communs de
rhétorique — au temps présent. Mais il n'en est pas de même de la conclusion de ce mor-
ceau. Les verbes y sont mis à l'imparfait, au temps en oun, qui ne s'emploie jamais pour un
fait subsistant encore.

« L'Egypte délectait ses fis plus que toute la superficie qui est en dehors de l'Egypte,
leur pays dans lequel ils furent.»

L'apostrophe qui suit, formant un paragraphe séparé avec une rubrique, a paru encore
à l'auteur trop accentuée pour qu'il ne l'atténuât pas au moyen de la même épithète en appa-
rence dédaigneuse que dans le titre du morceau précédent : «les petites réflexions qu'il fit,
reprenant la parole». En effet, il s'agissait de peindre l'état actuel de l'Égyptien, mis en
opposition avec le temps passé quand l'Egypte était encore libre. Il fallait montrer l'attachement
au nome devenu la plus dure des servitudes, pour cet être avili, cloué là par les ordres
d'un maître étranger, assimilé presque à un esclave qui travaille dans son taudis sans pro-
fiter de son travail.

«Tu apparaîtras en la bauge que l'on a dit à toi, ô fils du fumier. Il a dit cela à
l'homme, à savoir : tu feras tes %eperu (tes changements d'état, tes transformations) dans ton
bourg, et on a dit à toi, ô fils du fumier : en lui (en ce fumier) tu resteras modestement tran-
quille pendant toute vie que tu pourras faire en lui.»

Cette expression «fils du fumier», par laquelle l'auteur dépeint d'une façon si énergique
l'abjection actuelle de l'Egyptien devenu la proie d'un César, il la fait ressortir encore par
une comparaison mystique. Le scarabée, symbole du soleil, pond ses œufs au milieu d'une
boule d'excréments qu'il a arrondie avec soin. C'est-là son lieu de naissance; et c'est au sca-
rabée que l'Egyptien ressemble aujourd'hui. Cette comparaison plaît d'autant plus à notre
auteur qu'elle rentre dans la masse des railleries, des sarcasmes dont son livre est rempli
contre les traditions religieuses de l'Egypte.

«Il dit (aussi) : «tu vas apparaître,» — celui qui fait mystère quelconque de dieu quel-
conque qui sort de sa main. Lui aussi, celui-là, est celui qui dit à savoir, «Apparais» au
scarabée, pour qu'il sorte de son trou.

« Est-ce qu'il y a puissance pour le scarabée, — lui, qui est le symbole du soleil, le dieu
 
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