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Revue égyptologique — 8.1898

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Revillout, Eugène: Les origines religieuses du droit et du patriotisme dans l'ancienne Égypte: leçon d'ouverture du cours de droit égyptien prononcée en décembre 1893 à l'École du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.11580#0049

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Les origines religieuses du droit, etc.

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A ce sujet voici comment il s'exprime dans un morceau que je vais traduire en public
pour la première fois.
«Il dit :

«Madame, la chose susdite dont je te parle, son possesseur, celui qui l'a eu héritage
est joyeux, rempli d'allégresse continuellement, car elle est belle à contempler, plus que toute
chose en dehors d'elle au monde. Le dieu grand, le soleil, a fait son heure pour elle. C'était
joie que l'entendre. Il n'est plus personne qui se rassasie encore de cette joie.

«Il n'y a point au monde de chose à savourer au-dessus d'elle. Les chapelles des dieux
acclament sa nature.»

Ce n'étaient point là jusqu'ici des indications très précises, et l'interlocutrice du petit
chacal koufi devait avoir peine à comprendre. C'est ce dont témoigne l'auteur :

« La chatte éthiopienne écoutait, sur ces questions, de tout son cœur. Son cœur méditait
les paroles qu'avait dites le chacal koufi relativement à la chose susdite : «Il arrive que
celui qui la possède se réjouit, sa face fait plaisir à voir. Le dieu soleil a fait être son heure
par rapport à elle. Elle ne réjouit plus, etc.»

Elle cherchait donc le mot sans le trouver encore. Elle finit par s'impatienter :

«Elle dit : Tu fatigues quelqu'un de puissant. Ma bonté est grande de rester tranquille
à ma place! Tu te comportes mal envers moi! Je vais me comporter mal, moi aussi, en-
vers toi.

«Le petit chacal koufi reconnut que ce qui arrivait (cette colère) arrivait pour la cliose
qui intriguait la chatte.

«Il prit la parole. Il lui dit : Par la vie du roi! il faut dire ces choses! C'est celle-là
dont les dieux et les hommes se réjouissent d'entendre la voix, quand ils la possèdent : de
telle sorte que les temples dilatent leur face à cause d'elle, de telle sorte qu'ils acclament
la chose en entendant son nom. Les hommes ne la voient pas sans que leurs chairs se ré-
jouissent, sans que leurs membres prennent de la vigueur, sans que les petits fassent des
adolescents, sans que les adolescents fassent leur efflorescence. «Il n'est point de chose au
monde en dehors d'elle encore.»

Après cette phrase où il était dit qu'en la perdant on perdait tout, le sens caché pouvait
s'entrevoir à la rigueur : et l'auteur suppose que la chatte éthiopienne le pénétra soudain.
On était, en effet, dans l'Egypte esclave, et il était aisé de voir ce qui manquait dans ce
pays, non seulement aux hommes, mais aux dieux.

«Elle prit la parole et dit : Est-elle encore ici cette chose-là? — non, on l'a enlevée,
celle-là? Les membres ne prennent plus leur vigueur par elle? Celle-là, il n'est plus, qui la
possède, de dieu dans la contrée, — elle encore?»

L'auteur prudent pense qu'il faut ici mettre une sourdine pour dépister la police du
peuple romain. Aussi traite-t-il dans leur ensemble de lieux communs de rhétorique les paroles
qu'il met dans la bouche du chacal koufi, ce patriote aux yeux duquel il n'y a plus rien
quand il n'y a plus de patrie libre.

« 11 développe ses petits loci, le petit chacal koufi, en lui disant : Tu as dit vrai. Le
dieu Ea ne la fait plus Horir.»

Voilà la réponse proprement dite. Voici maintenant les petits loci, ces lieux de rhéto-
 
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