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Revue égyptologique — 8.1898

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Revillout, Eugène: Un papyrus métrologique et judiciaire inédit
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https://doi.org/10.11588/diglit.11580#0061

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Un papyeus métrologique et judiciaire inédit.

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l'argenteus ou l'outen d'argent, d'après les poids Harris et du Louvre, 90 grammes (et le kati
son dixième, 9 grammes). J'ai également établi d'après ces bases que la proportion de valeur
des métaux entre eux était alors de 1 à 14 entre l'argent et l'or, et de 1 à 140 entre le
cuivre et l'argent.1 Le système monétaire reposait à cette ancienne époque sur la non-iso-
nomie des poids étalons du cuivre, de l'argent et de l'or, tandis que déjà sous Darius pour
For et l'argent et plus tard sous les Ptolémées pour les trois métaux divisés en outen de
20 drachmes, sekels ou statères de 4 drachmes, kati de 2 drachmes ou de 6 dioboles,
drachmes de 6 oboles ou 12es de kati, l'isonomie complète fut admise avec la proportion'
de 1 à 120 entre le cuivre et l'argent et de 1 à 10 entre l'argent et l'or — d'après les témoi-
gnages innombrables des papyrus et des bilingues démotico-grecs recueillis et publiés par moi.

Toutes ces choses — que veut toujours ignorer M. Maspero,2 soutenant encore maintenant
que les Égyptiens n'avaient pas de monnaies réelles — toutes ces choses, dis-je, sont absolument
certaines. Mais cette vérité absolue de données incontestables n'empêche pas de constater
encore bien des inconnues, que les documents postérieurs doivent nous apprendre. En ce qui
concerne le cuivre, je le répète, ceux que Chabas a mis en œuvre le premier et beaucoup
d'autres trouvés depuis prouvent qu'à bien des époques il ne servait pas seulement pour des
monnaies divisionnaires, comme dans la période exclusive de l'étalon d'argent (d'Alexandre
à Pbilopator). A l'époque pharaonique, ainsi qu'à la seconde époque Lagide, nous trouvons
des sommes considérables exprimées exclusivement en cuivre. La seconde partie de notre
papyrus relative aux détails des vols commis nous en fournit du reste de nouveaux exemples.
Rien, par conséquent, ne s'oppose à ce que nous ayons aussi en Egypte des unités étran-
gères de cuivre relativement considérables, équivalant comme valeur à une drachme forte
d'argent et représentant comme poids 140 de ces drachmes (au lieu des 20 drachmes d'Ale-
xandre auxquelles on assimila Fouten égyptien).

Ce serait, si l'on veut, des mines, — mines que nous avons démontré être jusqu'ici
introuvables comme monnaie du pays dans l'Egj'pte pharaonique, quoi qu'en ait dit Bkugsch —
et ces mines grecques de cuivre, analogues aux as romains et ayant précédé en Grèce aussi
la fonte régulière de l'argent, pourraient être également comparées à ce talent homérique tout
différent — Aristote Fa fort bien dit — du talent classique et que Polémarque estimait à
quatre drachmes attiques d'argent.

Mais en voilà assez sur ce sujet encore un peu hypothétique et j'en viens au côté juri-
dique de notre papyrus.

Ce côté juridique, je ne puis le traiter en entier, avec tous les détails qu'il mérite, dans
la notice actuelle. Je renvoie encore pour cela à mon volume en cours d'impression sur les
actions en droit égyptien.

1 En admettant (voir «Papyrus bilingue» p. 68) que le chalque égyptien était comme à Athènes le
48e de la drachme (moitié du kati-didrachme). Si l'on y voyait le 48e du kati, cela ferait 1 à 70. Un calcul
(douteux) donné plus haut p. 46, 1. 6, ferait songer à 1 à 60 sous les Ramessides.

2 C'est en se référant, paraît-il, aux ouvrages de Maspf.ro qu'un membre de l'Institut posait sous le
voile de l'anonyme cette question au directeur de 1 ' Archaeologia : « On m'affirme qu'il n'y avait pas de mon-
naies dans l'ancienne Ëgypte. Comment pouvait se faire le commerce journalier des vivres par exemple?»
A cela M. Graville répondit dans le numéro suivant en citant mes livres.
 
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