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Revue égyptologique — 8.1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.11580#0076

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68

Eugène Kevillout. Notice bibliographique.

Mais je m'aperçois que cette Revue bibliographique est déjà bien longue, sans que cependant j'aie
encore indiqué la plupart des publications égyptologiques. Je me bornerai à mentionner aujourd'hui : 1° un
livre assez considérable qui est intitulé «Lexique français-hiéroglyphique», par g. Hagemans, in 8°, de 928
pages (Muquard à Bruxelles). Nous aurions un certain nombre d'observations à faire sur cet ouvrage, par-
ticulièrement en ce qui concerne les mots démotiques qui y sont cités. Les élèves feront bien de se dé-
lier. Cependant, somme toute, c'est une œuvre utile — surtout pour ceux qui sont en état de corriger les
erreurs —; car, on n'avait pas encore dans ce genre pour les thèmes que les index qui accompagnent le
lexique, peu recommandable d'ailleurs, de Pierret (qui n'est pour le reste qu'un mauvais abrégé de
Brugsch); 2° le gros volume de notre cher collègue M. Alfred Wiedemann sur «Le second livre d'Hérodote».
Ce commentaire des récits du premier historien grec sur l'Egypte est, comme on devait s'y attendre, fort
bien fait et fort savant. C'est un sujet qui depuis longtemps nous a attiré — on peut le voir dans nos
études sur la chronique égyptienne de Paris qui ont paru depuis longtemps déjà dans cette Hernie même.
Notre conclusion d'alors était qu'Hérodote avait été un historien fort exact de l'Egypte depuis Psammé-
tique ier, c'est-à-dire depuis le moment où avait été fondée la colonie grecque de Naucratis, et cela par
une raison bien simple : il écrivait d'après les notes recueillies par ses compatriotes. Pour les questions
de droit et de mœurs contemporaines il avait été non moins consciencieux, et ses renseignements doivent
être consultés avec fruit par nous. Quant aux sources originales de l'ancienne Egypte, il n'avait pu les
consulter, ne sachant pas l'égyptien. Pour toute cette catégorie de faits antiques il n'avait donc parlé que
par ouï-dire d'après ses droginans qui l'avaient souvent égaré. J'expliquais ainsi l'enchevêtrement de son
tissu chronologique en ce qui touche les rois anciens. Mais mon ami, le Dr Apostolidès, déjà cité par moi
p. 380 de mes «Notices», explique cet enchevêtrement par un mauvais classement des pages d'un manuscrit
d'Hérodote.1 Évidemment on ne peut reprocher à Wiedemann de n'avoir pas tenu compte dans son livre
de 1890 d'une opinion émise en 1896, opinion qui d'ailleurs ne fait pas disparaître toutes les difficultés.
Mais pour tout le reste, son livre — auquel j'aurais à faire cependant bien des querelles de détail ■— est
certainement bien supérieur aux commentaires antérieurs d'Hérodote par Rawlinson, etc., et particulièrement
par Vapparatus scientifique, les renvois aux autiurs classiques, à certains textes égyptiens, etc. Je le re-
commande donc à nos lecteurs en m'excusant de ne pas l'avoir fait plus tôt, à cause de l'interruption
momentanée de mes Revues bibliographiques.

J'aurais encore à parler d'un assez grand nombre de brochures qui m'ont été envoyées depuis peu2
et surtout de petits travaux excellents de mon ami Lefébure, I'égyptologue si distingué, autrefois pro-
fesseur à la faculté de Lyon, puis directeur de l'Ecole Française ou de la mission française d'Egypte, — dont
on s'est si singulièrement débarrassé — qu'on me pardonne le mot — en l'envoyant à l'École des lettres
d'Alger. Mais comme je diffère d'avis avec lui sur quelques points, je remettrai la suite de cette Biblio-
graphie à un moment où j'aurai un peu plus de temps. Tout cela sera donc pour le prochain numéro,
qui contiendra d'ailleurs deux articles inédits de Lefébure, un article de Daressy, la suite du travail de
Rougé et de nombreux articles du signataire.

Eugène Revillout.

1 «La plus grande erreur que la critique moderne a imputée à Hérodote et dont aucun de ses admirateurs n'a songé à le réha-
biliter, c'est d'avoir apporté le désordre dans la chronologie des rois d'Égypte et d'avoir fait errer, à travers les siècles, les savants, y
compris Diodore, en leur imposant une histoire égyptienne en opposition avec celle que les monuments nous enseignent. Il suffirait ce-
pendant de lire avec attention cette partie de son ouvrage pour comprendre que ces interversions dans la liste royale sont dues à une
faute do pagination, commise très probablement par le copiste chargé de fournir à la bibliothèque d'Alexandrie l'exemplaire destiné au
public. En effet, rien n'est plus facile, dans la copie des textes, que de confondre entre elles les pages qui commencent par la mémo
phrase. La preuve que c'est bien là le cas du texte d'Hérodote, c'est que le simple remplacement du passage contenu §§ 100 à 123 par
celui que comprennent les §§ 124 à 13G, passages commençant tous les deux par la phrase Mstà ok tourov (è|3aa£A£ua£), suffit à rétablir
les Rois cités par cet Historien dans l'ordre identique de ceux qui ont construit les monuments qu'Hérodote a admirés dans son voyage,
sur la route de Memphis à Crocodilopolis. Cette mutation faite, et sans changer un iota au texte, on a, en première ligne, Ménus, le
fondateur présumé de Memphis ; après lui, Chéops, Cheffren et Mykérinos, les constructeurs des grandes pyramides de Ghizeh. Viennent
ensuite Asychis, la reine Nitocris, puis les guerres civiles qui remplissent les six siècles suivants, durant lesquels ont été construits les
monuments moins importants de Darschour et de Saqqarah ; enfin, en dernier lien, le roi Mœris qui a creusé le lac dont il a pris le nom
et les deux Usertesen, les plus intéressants des Rois de la XIIe dynastie. Cette modification dans la pagination du texte se trouve d'ail-
leurs corroborée par ce fait que le nombre total des Kois qui ont régné jusqu'à l'arrivée d'Hérodote en tigypte, est d'après lïanéthon et
les Listes royales de 364, dont 34 représentent les Kois des 4 premières dynasties, et 330 ceux des dynastios suivantes. Or, Hérodote ne
parlant que de ces derniers, la phrase : Metà 8è Tourov xar^Xsyov, etc., qui commence le § 100 se rapporte bien au dernier Roi de la
IV1-' dynastie, et non à Ménas, comme il appert du texte actuel.»

3 Je ne parle des ouvrages qui ne me sont pas envoyés par les auteurs ou éditeurs que quand j'ai des observations très graves
à y faire.

Erratum.

P. 15, 1. 40 rétablir : «Un de ces esclaves à pécule qui agissaient comme s'ils eussent été des hommes
libres,».
 
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