Cheminée du Palais Gondi, par Giuliano da San Gallo
LÉONARD DE VINCI - GIULIANO DA SAN GALLO
ANDREA SANSOVINO
JL/ES maîtres nés de 1450 à 1475 constituent un groupe de transition. A Florence l’art
n’a pas passé brusquement des mains de Mino et de Verrocchio à celles de Michel-Ange.
Il y eut une période pendant laquelle les artistes, sans renoncer encore aux idées qui régis-
saient le monde depuis tant de siècles, firent une place à ces doctrines de la Renaissance
qui allaient devenir si prépondérantes entre les mains de leurs successeurs.
Dans cette période nous voyons donc se maintenir le respect des idées chrétiennes,
et, en même temps, nous voyons apparaître de nouvelles recherches dans l’étude des for-
mes, une tendance à imiter l’antique, spécialement dans le style des draperies et l’étude
du nu. Le bas-relief, qui avait été la forme préférée de l’âge précédent, tend à diminuer
et à s’effacer devant la statuaire en ronde-bosse. Dans l’art décoratif, les formes emprun-
tées au régne végétal, selon les traditions de l’art gothique, les belles guirlandes de fleurs
et de fruits, disparaissent. L’arabesque est de plus en plus triomphante; mais elle tend à
perdre de sa beauté. Dans cet âge nous assistons pour ainsi dire aux dernières recherches
de l’école florentine dans l’art décoratif. Avec Michel-Ange et Bandinelli la décoration sera
proscrite comme un art secondaire : seule la figure humaine paraîtra digne d’occuper la
pensée des grands artistes.
Pour comprendre cette époque il faut aussi tenir grand compte de l’état social à
Florence. La chute des Médicis fut un véritable désastre pour les artistes. Les perturba-
tions sociales qui durèrent pendant un demi-siècle, le siège de Florence et tous les maux
qui en résultèrent, firent de cette époque une des moins riches au point de vue de la pro-
duction artistique. A ne s’en tenir qu’au nombre des œuvres produites, elle ne saurait, à
beaucoup près, être comparée ni à la période qui l’a précédée ni à celle qui l’a suivie.