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Rozprawy
DOI article:Cieński, Tadeusz: La sculpture tombale d'Henri IV, Duc de Silésie et de Cracovie par rapport á l'art tombal occidental contemporain, [3]
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.13796#0015
La sculpture tombale d'Henri IV duc de Silesie
9
garda 1'independance de sa personnalite, dont
la troisieme composante encore dndefinie sem-
blait servir de base aux deux autres, a celle
de St. Denis et a celle de Marbourg. Cette
troisieme composante soit qu'elle corresponde
a son pays d'origine soit ■— a sa premierę for-
mation artistiąue parait etre au point de de-
part de sa carriere seulpturale.
La trouver -— ce sera non seulement dden-
tifier de plus pres la personalite de 1'auteur du
gisant silesien, mais aussi identifier le dernier
element de la „difference essentielle" entre
le style franco-wallon et etranger de 1'Abbaye
de St. Denis dans son oeuvre — 1'element de-
coratif et ornemental 2.
Voulant accomplir la tache ainsi indiąuee
il faudra commencer par diriger les recherches
dans les regions choisies au debut, dont l'art
promet des affinites singulieres avec l'art du
gisant silesien — visant surtout les endroits
ou on espere trouver les deux tendances pas
franęaises de la statuę silesienne 3.
Le choix effectue ainsi d'une faęon gene-
rale permettra d'elire un endroit, qui s'affirme
par des exemples trouves.
En appliąuant ces procedes on arrive a in-
diąuer la Rhenanie Moyenne en tarit, que
remplissant les conditions generales — et
Mayence surtout en tant, que remplissant les
conditions speciales, qui feront 1'objet d'un
examen plus detaille.
Cet examen doit tenir compte d'abord du
role que joue ou tend a jouer 1'element orne-
mental dans la sculpture tombale de Mayence,
ensuite du role de cette region dans les chan-
gements affectant surtout les styles du Ohan-
tier de Marbourg et enfin du role de toute une
serie d'analogies qui rapprochent le gisant
d'Henri IV de la sculpture tombale de la re-
gion de Mayence.
A) Le role de 1'element decoratif dans la re-
gion de Mayence.
Bien que 1'apogee du style decoratif de
Mayence ne s'atteigne qu'au XV s. — deja
dans le courant du XIV s. on y signale une
tendance decorative marquee. Cest ainsi qu'on
la trouve aussi dans les sculptures des 3 ar-
cheveques dans la cathedrale de Mayence —
2 T. C i e ń s k i, La sculpture d'Henri IV duc
de Silesie, Ile partie, „Roczniki Sztuki Śląskiej", IV
(1967), p. 32.
3 C i e ń s k i, op. cit, Ile partie, p. 17.
2 — Roczniki Sztuki Śląskiej, VII.
representatives de 1'art tombal contemporain
de la region. Ces tombes, celle de l'archeveque
S. de Eppstein ( + 1249), de P. Aichspalt (As-
pelt) (+ 1320) et de M. de Bucheck (+ 1328)
erigees a des moments differents ne presen-
tent pas un style uniforme — la tombe d'Ep-
pstein correspondant aux formes de la Phase
rigide de la IIe moitie du XIII s., les deux
autres — de la phase mystique 4 (111. 1—4).
Toutes sont des sculptures d'un genre plu-
tót decoratif et semblent assumer d'emblee
le róle important du decor. Cependant n'etant
pas simultanees elles ne sont pas aussi unifor-
mes dans le genre de leur decor. Cest ainsi
que 1'ornement plastique special en relief fait
encore defaut chez l'archeveque Eppstein, tan-
dis qu'il apparait, quoique limite encore — au
pectoral et a la mitrę — chez les deux autres.
N'accentuant que les parties qui s'imposent
dans la composition de la figurę il accomplit
son róle constructif.
La restriction de l'ornement plastique est
compensee par le decor lineaire et graphique,
fait de plis qui envahissent et remplissent
toute surface librę ne contribuant pas a la
composition internę des statues, mais a l'ela-
boration d'une personnification de l'expres-
sion hieratique et digne chez Eppstein, »my-
stique« chez Aspelt et Bucheck. Seule la fi-
gurę de ce dernier deploie un systeme de plis
ambivalent qui satisfait simultanement le
gout de l'epoque mystique dans les positions
tordues en ,,S" que prend le gisant, tout en
faisant ressortir les points accentues dans
1'organisation de la figurę et 1'enrichissant du
point de vue optique. Et c'est dans le róle de
ce decorativisme tombal, expressif, construc-
tif, et pictural que les statues des archeveques
de Mayence se rapprochent de la figurę d'Hen-
ri IV. Ce n'est que l'expression myśtique ob-
tenne par ces moyens qui lui manque — fait
4 La bibliographie concernant les tombeaux de
Mayence et de la region a compris dans ce cas les
travaux: P. Metz, Der Dom zu Mainz, Augsburg
1927; R. Kautzsch, Der Mainzer Dom und seine
Denkmdler, Frankfurt 1925; H. Boerger, Grab-
denkmdler im Mainzgebiet vom Anfang des XIV.
Jahrhunderts bis zum Eintritt der Renaissance, Leip-
zig 1907; F. B a c k, Mittelrheinische Kunst, Frank-
furt 1910; W. Pin der, Die deutsche Plastik vom
Ausgang des Mittelalters bis zum Ende der Renais-
sance, Wildpark-Potsdam 1924—1929; W. Pin der,
Die Deutsche Plastik des XIV. Jahrhunderts, Miinchen
1924; H. Weigert, Die Kaiserdome am Mittel-
rhein-Speier, Mainz, Worms, Berlin 1933.
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garda 1'independance de sa personnalite, dont
la troisieme composante encore dndefinie sem-
blait servir de base aux deux autres, a celle
de St. Denis et a celle de Marbourg. Cette
troisieme composante soit qu'elle corresponde
a son pays d'origine soit ■— a sa premierę for-
mation artistiąue parait etre au point de de-
part de sa carriere seulpturale.
La trouver -— ce sera non seulement dden-
tifier de plus pres la personalite de 1'auteur du
gisant silesien, mais aussi identifier le dernier
element de la „difference essentielle" entre
le style franco-wallon et etranger de 1'Abbaye
de St. Denis dans son oeuvre — 1'element de-
coratif et ornemental 2.
Voulant accomplir la tache ainsi indiąuee
il faudra commencer par diriger les recherches
dans les regions choisies au debut, dont l'art
promet des affinites singulieres avec l'art du
gisant silesien — visant surtout les endroits
ou on espere trouver les deux tendances pas
franęaises de la statuę silesienne 3.
Le choix effectue ainsi d'une faęon gene-
rale permettra d'elire un endroit, qui s'affirme
par des exemples trouves.
En appliąuant ces procedes on arrive a in-
diąuer la Rhenanie Moyenne en tarit, que
remplissant les conditions generales — et
Mayence surtout en tant, que remplissant les
conditions speciales, qui feront 1'objet d'un
examen plus detaille.
Cet examen doit tenir compte d'abord du
role que joue ou tend a jouer 1'element orne-
mental dans la sculpture tombale de Mayence,
ensuite du role de cette region dans les chan-
gements affectant surtout les styles du Ohan-
tier de Marbourg et enfin du role de toute une
serie d'analogies qui rapprochent le gisant
d'Henri IV de la sculpture tombale de la re-
gion de Mayence.
A) Le role de 1'element decoratif dans la re-
gion de Mayence.
Bien que 1'apogee du style decoratif de
Mayence ne s'atteigne qu'au XV s. — deja
dans le courant du XIV s. on y signale une
tendance decorative marquee. Cest ainsi qu'on
la trouve aussi dans les sculptures des 3 ar-
cheveques dans la cathedrale de Mayence —
2 T. C i e ń s k i, La sculpture d'Henri IV duc
de Silesie, Ile partie, „Roczniki Sztuki Śląskiej", IV
(1967), p. 32.
3 C i e ń s k i, op. cit, Ile partie, p. 17.
2 — Roczniki Sztuki Śląskiej, VII.
representatives de 1'art tombal contemporain
de la region. Ces tombes, celle de l'archeveque
S. de Eppstein ( + 1249), de P. Aichspalt (As-
pelt) (+ 1320) et de M. de Bucheck (+ 1328)
erigees a des moments differents ne presen-
tent pas un style uniforme — la tombe d'Ep-
pstein correspondant aux formes de la Phase
rigide de la IIe moitie du XIII s., les deux
autres — de la phase mystique 4 (111. 1—4).
Toutes sont des sculptures d'un genre plu-
tót decoratif et semblent assumer d'emblee
le róle important du decor. Cependant n'etant
pas simultanees elles ne sont pas aussi unifor-
mes dans le genre de leur decor. Cest ainsi
que 1'ornement plastique special en relief fait
encore defaut chez l'archeveque Eppstein, tan-
dis qu'il apparait, quoique limite encore — au
pectoral et a la mitrę — chez les deux autres.
N'accentuant que les parties qui s'imposent
dans la composition de la figurę il accomplit
son róle constructif.
La restriction de l'ornement plastique est
compensee par le decor lineaire et graphique,
fait de plis qui envahissent et remplissent
toute surface librę ne contribuant pas a la
composition internę des statues, mais a l'ela-
boration d'une personnification de l'expres-
sion hieratique et digne chez Eppstein, »my-
stique« chez Aspelt et Bucheck. Seule la fi-
gurę de ce dernier deploie un systeme de plis
ambivalent qui satisfait simultanement le
gout de l'epoque mystique dans les positions
tordues en ,,S" que prend le gisant, tout en
faisant ressortir les points accentues dans
1'organisation de la figurę et 1'enrichissant du
point de vue optique. Et c'est dans le róle de
ce decorativisme tombal, expressif, construc-
tif, et pictural que les statues des archeveques
de Mayence se rapprochent de la figurę d'Hen-
ri IV. Ce n'est que l'expression myśtique ob-
tenne par ces moyens qui lui manque — fait
4 La bibliographie concernant les tombeaux de
Mayence et de la region a compris dans ce cas les
travaux: P. Metz, Der Dom zu Mainz, Augsburg
1927; R. Kautzsch, Der Mainzer Dom und seine
Denkmdler, Frankfurt 1925; H. Boerger, Grab-
denkmdler im Mainzgebiet vom Anfang des XIV.
Jahrhunderts bis zum Eintritt der Renaissance, Leip-
zig 1907; F. B a c k, Mittelrheinische Kunst, Frank-
furt 1910; W. Pin der, Die deutsche Plastik vom
Ausgang des Mittelalters bis zum Ende der Renais-
sance, Wildpark-Potsdam 1924—1929; W. Pin der,
Die Deutsche Plastik des XIV. Jahrhunderts, Miinchen
1924; H. Weigert, Die Kaiserdome am Mittel-
rhein-Speier, Mainz, Worms, Berlin 1933.