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i6 )

éleva par ce moyen deux moles jusqu'à la surface de l'eau, au-dessus desquels il posa
des roches pour résister à l'impétuosité des vagues. Ainsi, il rendit ce port extrêmement
sûr même pendant l'hiver et durant les plus furieuses tempêtes.

Depuis Chalcédoine jusqu'à l'embouchure du Pont-Euxin, la partie de la côte d'Asie
qui est baignée par les eaux du Bosphore, se prolonge du nord au sud, sans for-
mer de golfes profonds; les bâtiments peuvent cependant mouiller à Scutari, dont
le port était autrefois très-fréquente, mais qui a été comblé pendant les guerres ci-
viles. Pierre Gilles en vil détruire les derniers vestiges, lorsque la fille du sultan So-
liman fit bâtir une mosquée sur la côte d'Asie. On voit encore dans la mer quel-
ques pierres qui ont appartenu à l'ancien môle, dont la construction avait pour but
d'arrêter les efforts du courant. La côte baignée par les eaux du Pont-Euxin n'offre
aucun abri aux navires depuis l'entrée du Bosphore jusqu'au port Calpé, situé près
de la rivière de ce nom. Etienne de Byzance nous apprend qu'il y avait également une
ville de Calpé; Xénophon (,) nous a fait une description de ce port : il est au milieu, à
l'abri d'un rocher escarpé qui s'avance dans la mer, et qui a vingt toises de haut à l'en-
droit le plus bas; et au-dessus un espace d'environ quatre cents pieds de large capable
de loger dix mille hommes. Au-dessous est le port, vers l'occident, avec une source
qui ne tarit jamais et qui coule le long de la mer.

Le cap qui forme le port Calpé s'abaisse du côté de l'est, et la côte est plate et sans
accident. Le fleuve Sangarius, qui se jette dans la mer un peu plus à l'est, servait aussi
de port pour les barques. Mais, en réalité, après le port de Calpé, il n'y avait que
celui d'Héraclée qui offrît un abri certain aux navires.

Tels sont les principaux traits de la géographie et de l'histoire d'un pays qui, à dif-
férentes époques, a appelé l'attention des peuples les plus civilisés de l'Europe et la
convoitise des hordes incultes de l'Asie. De cette monarchie bithynienne qui fut l'alliée
des plus illustres rois grecs, et dont la république romaine, à l'époque de sa puissance,
envia l'héritage, il ne reste pas un monument qui puisse faire juger quels principes
avaient dirigé les artistes de ce pays. Il n'est pas probable que le style de l'architecture
phrygienne, dont on retrouve quelques exemples, ait été pratiqué longtemps par les
Bithyniens, qui, voisins des côtes de la mer, et en relations constantes avec les colonies
grecques, durent suivre dans leurs arts l'impression que donnait aux peuples d'Asie le
génie hellénique.

Tous les monuments de l'antiquité que l'on rencontre en Bithynie sont de l'époque
romaine. Presque tout ce que les princes byzantins avaient bâti avec une rapidité qui
témoignait plutôt du désir de jouir vite que de faire des choses durables, a été anéanti
par suite des guerres, des tremblements de terre et des renouvellements qu'a motivés
une domination nouvelle. Les débris épars de ces temps reculés, devenus plus rares de
jour en jour, acquièrent encore plus de prix aux yeux de l'historien qui les conserve
avec respect, comme les derniers témoins d'une brillante époque. Les contrées moins
favorisées de la nature, dont les sites sauvages, hérissés de rochers, ont été dédaignés
par les populations modernes, nous offriront une plus ample moisson d'antiquités;
mais nous avons cru devoir recueillir scrupuleusement les monuments byzantins de
Bithynie, qui ne brillent pas par la perfection du style, mais qui se rattachent par des
liens trop précieux à notre histoire nationale, pour que nous ayons pu les considérer
sans intérêt.

"> £x|j. Cyri, Ht. VI, ch. IV.
 
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