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ccllin (,) : Astacus qui, dans la suite, fut appelée Nicomédie.....Doit-on en conclure que, du

temps de Nicomédie, il était resté sur remplacement d'Astacus un village ou un bourg qui
portait encore ce nom? La ville d'Olbia n'est pas non plus la même que celle d'Astacus (2),
mais elle subsista assez longtemps pour que le golfe de Nicomédie fût appelé indistincte-
ment Olbianus ou Astacenus Sinus. Pausanias dit que Nicomède changea le nom de la
plus grande ville de Bithynie, anciennement nommée Astacus (3). Elle fut fondée d'abord
par Zipétès. On dirait, ajoute-t-il, d'après son nom, qu'il était Thrace de nation. Ceci est
d'accord avec ce que nous apprennent les autres historiens.

Tout ce qu'on peut conclure de ces renseignements divers, c'est que Nicomède, non
content de transporter dans la nouvelle ville les habitants d'Astacus, y réunit encore ceux
d'Olbia. Avant de fonder la ville qui devait porter' son nom, ce prince offrit un sacrifice
pour se rendre les dieux favorables, et les prêtres lui annoncèrent, d'après les présages
des victimes, que la ville dont il allait jeter les fondements serait une des plus grandes
et des plus florissantes de l'Asie, et que la durée en serait éternelle (4). Une statue d'ivoire
représentant Nicomède fut élevée sur la place principale. C'est cette même statue que
Trajan transporta a Rome(5).

Suivant l'usage presque général dans l'antiquité, la ville de Nicomédie fut bâtie sur
une des collines qui entourent le golfe. On voit encore dans la partie la plus élevée une
suite de murailles flanquées de tours, qui paraissent avoir appartenu à l'ancienne cité, et
qui plus tard servirent d'acropole à la ville bithynienne, lorsqu'elle fut arrivée au plus
haut degré de prospérité. Une grande portion de ces murailles s'élève encore à plus de
deux mètres au-dessus du sol. Les tours, demi-circulaires, sont construites en pierres de
petit appareil, qui indiquent évidemment un ouvrage romain, mais les soubassements sont
formés d'énormes blocs de pierre calcaire, restes de la construction primitive. Ces mu-
railles descendent encore dans l'intérieur de la ville moderne. On les reconnaît facilement
au milieu des maisons; Nicomédie étant fondée sur une colline de grès, elles ne peuvent
se confondre avec les roches naturelles.

En descendant du coté ouest de la colline principale, les murailles se perdent bientôt
au milieu des jardins et des groupes de maisons. Cependant, de distance en distance, on
remarque des murs de soutènement construits en grands blocs, qui formaient sans doute
de magnifiques terrasses sur lesquelles étaient situées les habitations. Le dernier mur de
ce genre est au pied de la colline de l'ouest. Il était à cette époque situé au bord de la
mer; il est bâti de briques, et soutenu, de trois mètres en trois mètres, par de grands
contre-forts de pierre, entre lesquels s'ouvraient les égouts qui étaient aussi au bord de la
mer. Ces égouts sont encore en parfait état de conservation, et annoncent les débris d'une
opulente et vaste cité. Ce sont de grands canaux dans lesquels un homme peut marcher
debout. Ils pénètrent horizontalement dans l'intérieur des terres (C). On conçoit, pour la
ville de Nicomédie, la nécessité d'avoir eu des égouts nombreux et bien entretenus. Située
sur la pente d'une colline rapide, sur un terrain très-ondulé, elle eût été exposée aux ra-
vages des eaux pluviales, comme on le remarque aujourd'hui dans la ville moderne.

Par la seule observation de ses murailles et des rares débris de l'ancienne ville, on
peut rapporter les ruines de Nicomédie à trois époques différentes, l'époque de la Bithy-
nie indépendante, l'époque romaine et l'époque byzantine. Nicomédie ne resta pas long-
temps au haut de la colline, ses habitants se portèrent naturellement vers la mer où les

<»> Liv. XXTI, et Trehell. Pollio in Itist. Aug. (4) Libanius, t. IL

(i) Ptolomée, liv. V, cli. I. (5) Pausanias, lib. V, ibid.

« Liv. V, oh. XIÎ. ;c> Voir pi. If, 6g. Ht et IV de l'Atlas.
 
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