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appelaient le commerce et la navigation. Près des égouts et dans le terrain qui est occupé
aujourd'hui par l'arsenal, on voit les débris d'un mole qui, semblable à celui dePouzzoles,
était formé d'arcades comme un pont. Cette invention des Romains avait pour but de
laisser un passage aux courants sous-marins qui, entraînant avec eux du sable et du li-
mon, auraient bientôt comblé les ports exposés à leur action. Ce môle était, bâti de bri-
ques et couronné de larges assises de pierre. Les piles des arches suffisaient pour rompre
l'impétuosité des vagues. Les débris de cette construction sont encore baignés par les eaux
de la mer; mais la portion la plus considérable se trouve au milieu d'un terrain qui n'exis-
tait pas du temps de l'ancienne Nicomédie. En effet, le golfe d'Astacus est soumis aux
mêmes lois que tous les autres golfes qui communiquent avec des plaines. Des atterris*
sements considérables ont été formés par les eaux des torrents, qui ont charrié les terres
sur lesquelles sont bâtis maintenant les arsenaux de la ville turque.

Non loin du môle, et sur la dernière terrasse, se trouve une construction dont la des-
tination n'est pas facile à expliquer. C'est une plate-forme dont l'élévation varie de cinq à
deux mètres, sur la pente du terrain. Elle est bâtie en grands blocs de pierre, appareillés
avec le plus grand soin, et forme un carré de vingt et un mètres cinquante centimètres
de côté, sur trois desquels sont placés des avant-corps carrés. On ne voit aucune trace de
porte ni d'escalier autour de ce massif qui est assez bien conservé. Le couronnement est
formé de grosses pierres portant une moulure et percées d'un trou carré, comme si elles
avaient dû supporter une grille. Sa situation dominant la baie conviendrait beaucoup à
un temple; mais ce terre-plein paraît avoir été primitivement inaccessible de tous côtés.
Etait-ce le piédestal de quelque colosse ou de quelque trophée, c'est ce qu'il est impossi-
ble de décider.

La ville de Nicomédie fut richement dotée par les rois de Bithynie0, et adoptée par
les premiers empereurs, qui en firent un port de mer dont l'importance ne le céda pas à
celle de Cyzique. L'empereur Auguste s'y arrêta quand il visita la province, et ses succes-
seurs, suivant la politique habile qu'il avait mise en vigueur dans les Gaules et dans les
autres Etats conquis, après avoir soumis les peuples de l'Asie, se les attachèrent par les
bienfaits du commerce et des arts. Des routes somptueuses furent ouvertes dans toutes
les directions, des ports furent creusés, des canaux même entrepris pour mettre les pro-
vinces centrales en rapport direct avec les villes maritimes. L'exploitation des forêts qui
couvraient la Bithynie fut un des points qui attirèrent le plus l'attention des préteurs.
Le luxe des constructions commençait a se répandre dans Rome, et l'Europe ne suffisait
plus à fournir les matériaux précieux dont les patriciens embellissaient leurs riches villas.
L'île de Proconnèse offrait une mine inépuisable de marbre blanc; mais la passion des
roches précieuses et rares augmentait a mesure qu'elle se trouvait satisfaite. Les arse-
naux de Nicomédie, riches en matières premières, fournissaient des navires qui trans-
portaient jusqu'en Italie les marbres de prix, les jaspes colorés et les métaux qui servaient
pour la décoration. On avait trouvé dans l'île de Chalcitis (aujourd'hui Chalki), située
à l'embouchure du golfe de Nicomédie, une mine de cuivre qui donna son nom a cette
île, appelée auparavant Démonessus, et dans laquelle on trouvait, outre le cuivre, du lapis-
lazuli, etdu borax ou chrysocolle. C'est de l'airain de Chalcitis que la statue d'Apollon, à
Sieyone, avait été faite. Nicomédie profitait, pour ses constructions, du voisinage de tant
de carrières magnifiques : le mont Dindymène de Cyzique lui fournissait des granits, la
vallée du Sangarius des jaspes, les terrains volcaniques de Dacybissa des matériaux plus

(,) Ammien Marcellin lui donne le titre de mère des la ville illustre (liv. V in fine),
villes de Bithynie (liv. XVÎT, eh. XttI), et Pline l'appelle
 
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