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clans l'antiquité, qu'on ne saurait croire qu'une place qui a été le centre d'une grande
association religieuse, et qui certainement renfermait, des richesses considérables en of-
frandes et en dépôts, soit restée ouverte aux incursions des bandits qui descendaient de
temps à autre dans les villes de Phrygie, et dont les chefs résidaient dans les châteaux
de l'Olympe Mysien, où ils commandaient plusieurs villages.
C'est une remarque que Ton a fréquemment occasion de faire, dans les ruines des cités
antiques : quelquefois les murailles seules subsistent encore, comme à Anlioche, Hali-
carnasse, Erythrée, etc.; d'autres fois, les monuments les plus délicats ont traversé les
siècles, et les murailles ont disparu complètement. La destruction des remparts d'Aizani
est un fait d'autant plus singulier, qu'il n'y a dans le voisinage aucune ville, aucun village
important qui ait pu s'approprier ses débris, et il n'est pas probable qu'il en ait été trans-
porté à Kutayah, située à vingt-sept milles de Là. Si Ton en juge par les monuments qui sub-
sistent encore, les murailles d'Aizani devaient être construites en grands blocs de calcaire
d'eau douce, qui sont employés dans les libages de tous les édifices, et qui sont extraits
des montagnes environnantes (t).
Après avoir longé le vaste péribole du temple, on trouve, un peu plus loin vers le
Nord-Ouest, les ruines d'un édifice carré qui peut avoir servi de basilique ou d'agora ;
puis, en tournant vers le Nord, on remarque les ruines d'un vaste hippodrome et d'un
théâtre qui y est contigu. Ce dernier édifice est adossé à une colline au sommet de la-
quelle il y a un grand nombre de tombeaux, ce qui indiquerait que la ville ne s'étendait
point de ce côté, si, au bas du fleuve et le long des quais qui étaient évidemment dans
l'intérieur de la ville, on ne trouvait également une sorte de voie des tombeaux avec de
nombreux monuments.
Au Sud de la grande terrasse du péribole, on observe encore une colonnade d'ordre
dorique qui a peut-être appartenu au gymnase; la largeur de l'édifice est de 45 mètres,
et sa longueur de ^5; les colonnes sont de marbre blanc et d'une seule pièce, mais dans
l'enceinte on ne trouve point, de traces de constructions, ni de débris de murailles. Deux
ponts de marbre traversent le fleuve; ils ont cinq arches à plein cintre. La richesse des
parapets qui longent les quais n'a point d'égale dans une ville anticpie; chaque pierre
porte des sculptures représentant, soit des faunes et des mascarons, soit des chasses
d'animaux sauvages. Le théâtre, qui se trouve dans la partie septentrionale de la ville,
quoique d'une conservation remarquable, est loin cependant d'être un des plus beaux de
l'Asie Mineure; la partie moyenne de l'hippodrome était ornée de deux Pulvinars, ou
pavillons destinés aux personnes de distinction. Les gradins étaient de marbre blanc, et
les deux extrémités du stade étaient carrées (2).
LE TEMPLE.
Le grand temple, d'ordre ionique et de marbre blanc, s'élevait, dans la partie centrale
de la ville, sur une terrasse quadrilatère, taillée dans une colline naturelle qui formait le
Téménos. La partie antérieure de cette terrasse est décorée de vingt-deux arcades séparées
dans leur milieu par un grand escalier de 3o mètres de large l3). Dans leur état actuel, ces
arcades ne présentent que des arcs en pierre grossièrement taillés; mais on retrouve,
dans les saillies et dans les angles de la maçonnerie, des arrachements du revêtement en
(,) La coquille caractéristique de ce calcaire est la (2> Voyez planche XXIII.
planorbe. (3) VoYez Penche XXVIII.
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clans l'antiquité, qu'on ne saurait croire qu'une place qui a été le centre d'une grande
association religieuse, et qui certainement renfermait, des richesses considérables en of-
frandes et en dépôts, soit restée ouverte aux incursions des bandits qui descendaient de
temps à autre dans les villes de Phrygie, et dont les chefs résidaient dans les châteaux
de l'Olympe Mysien, où ils commandaient plusieurs villages.
C'est une remarque que Ton a fréquemment occasion de faire, dans les ruines des cités
antiques : quelquefois les murailles seules subsistent encore, comme à Anlioche, Hali-
carnasse, Erythrée, etc.; d'autres fois, les monuments les plus délicats ont traversé les
siècles, et les murailles ont disparu complètement. La destruction des remparts d'Aizani
est un fait d'autant plus singulier, qu'il n'y a dans le voisinage aucune ville, aucun village
important qui ait pu s'approprier ses débris, et il n'est pas probable qu'il en ait été trans-
porté à Kutayah, située à vingt-sept milles de Là. Si Ton en juge par les monuments qui sub-
sistent encore, les murailles d'Aizani devaient être construites en grands blocs de calcaire
d'eau douce, qui sont employés dans les libages de tous les édifices, et qui sont extraits
des montagnes environnantes (t).
Après avoir longé le vaste péribole du temple, on trouve, un peu plus loin vers le
Nord-Ouest, les ruines d'un édifice carré qui peut avoir servi de basilique ou d'agora ;
puis, en tournant vers le Nord, on remarque les ruines d'un vaste hippodrome et d'un
théâtre qui y est contigu. Ce dernier édifice est adossé à une colline au sommet de la-
quelle il y a un grand nombre de tombeaux, ce qui indiquerait que la ville ne s'étendait
point de ce côté, si, au bas du fleuve et le long des quais qui étaient évidemment dans
l'intérieur de la ville, on ne trouvait également une sorte de voie des tombeaux avec de
nombreux monuments.
Au Sud de la grande terrasse du péribole, on observe encore une colonnade d'ordre
dorique qui a peut-être appartenu au gymnase; la largeur de l'édifice est de 45 mètres,
et sa longueur de ^5; les colonnes sont de marbre blanc et d'une seule pièce, mais dans
l'enceinte on ne trouve point, de traces de constructions, ni de débris de murailles. Deux
ponts de marbre traversent le fleuve; ils ont cinq arches à plein cintre. La richesse des
parapets qui longent les quais n'a point d'égale dans une ville anticpie; chaque pierre
porte des sculptures représentant, soit des faunes et des mascarons, soit des chasses
d'animaux sauvages. Le théâtre, qui se trouve dans la partie septentrionale de la ville,
quoique d'une conservation remarquable, est loin cependant d'être un des plus beaux de
l'Asie Mineure; la partie moyenne de l'hippodrome était ornée de deux Pulvinars, ou
pavillons destinés aux personnes de distinction. Les gradins étaient de marbre blanc, et
les deux extrémités du stade étaient carrées (2).
LE TEMPLE.
Le grand temple, d'ordre ionique et de marbre blanc, s'élevait, dans la partie centrale
de la ville, sur une terrasse quadrilatère, taillée dans une colline naturelle qui formait le
Téménos. La partie antérieure de cette terrasse est décorée de vingt-deux arcades séparées
dans leur milieu par un grand escalier de 3o mètres de large l3). Dans leur état actuel, ces
arcades ne présentent que des arcs en pierre grossièrement taillés; mais on retrouve,
dans les saillies et dans les angles de la maçonnerie, des arrachements du revêtement en
(,) La coquille caractéristique de ce calcaire est la (2> Voyez planche XXIII.
planorbe. (3) VoYez Penche XXVIII.
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