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C 2,° )

qui ne répondaient pas à la situation de Tavium, nous fumes conduits dans un lieu
nommé Boghâz-Keuï (le village du défilé), où se trouvent de nombreux monuments.

La situation de cette place dans un pays montagneux, l'absence totale d'édifices appar-
tenant à l'époque romaine, le caractère grandiose et unique des ruines que j'avais sous
les yeux, me causèrent un embarras indicible pour donner un nom à la ville antique, et je
me contentai, dans les rapports que j'adressai au ministre de l'instruction publique, de la
mentionner sous le titre de ville Pélasgique. Pour en arriver aux conclusions auxquelles
je me suis arrêté, je parcourrai toutes les phases de cette découverte, en mettant en
regard les diverses opinions des savants.

Le village de Boghâz-Keuï est situé dans une vallée qui s'étend de l'est à l'ouest, et qui
est arrosée par deux ruisseaux dont les eaux coulent dans cette dernière direction. Le
plateau qui les sépare est couvert de débris qui portent le caractère de la plus haute
antiquité; il est dominé par une montagne dont le sommet est défendu par des
murailles d'une épaisseur considérable qui ont plusieurs milles de circuit. Diffé-
rents mamelons de roches s'élevant çà et là sur le penchant de la montagne, sont
couverts de fortifications solidement construites. Sur le plateau inférieur, on remarque
aussi des pointes de rochers qui portent toutes les traces du travail de l'homme;
enfin, au milieu, et comme abritées par cette ligne de défense, sont les ruines d'un
temple immense, et qui dans son plan n'a aucun des caractères de l'architecture grecque
ou romaine. La construction de ces différents édifices est généralement en appareil
irrégulier, mais de genres différents, car tantôt les blocs portent des bossages exécutés
au marteau, et les joints sont lissés avec soin; dans d'autres parties, les pierres sont
employées brutes et comme sortant de la carrière. Après avoir parcouru à plusieurs
reprises la vaste étendue de ces ruines sans trouver aucun vestige d'inscription, je me
mis en mesure de commencer les opérations nécessaires pour relever avec exactitude ces
monuments curieux, heureux de trouver chez les habitants tous les secours nécessaires Je
m'en félicitai d'autant plus que j'étais, selon eux, le premier Européen qui traversait ces
contrées, et que j'aurais pu exciter leurs soupçons par l'appareil d'un relèvement topo-
graphique.

Le plateau sur lequel se trouvent les ruines du temple est borné au nord par une
montagne calcaire couverte de buissons, et qui reste dans l'état d'une nature sauvage et
inculte. Du coté du sud, le terrain cultivé parles habitants forme quelques ondula-
tions de peu d'importance.

LE TEMPLE.

Deux esplanades ont été pratiquées sur la croupe de la colline inférieure; elles sont
superposées l'une à l'autre de 5 mètres, et communiquaient par un grand escalier dont
on ne trouve plus que la pente. L'esplanade inférieure a no mètres de large sur 140
de longueur. Elle est soutenue par un mur en soubassement qui a environ 6m,5o de
haut, dont la partie inférieure(1) est formée par des pierres brutes posées en assises ré-
glées, et la partie supérieure, en pierre calcaire, appareillée en blocs irréguliers. Il est cà
remarquer que ces matériaux ne sont pas de même nature; les pierres formant le sou-
bassement sont composées d'un poudingue calcaire jaunâtre et assez semblable «à ce mar-
bre qu'on appelle en France la brèche dAlet; tandis les blocs irréguliers sont en calcaire

^ Voyez planche LXXIII et LXXIV.
 
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