( "3)
et celui d'Aspendus. Les théâtres construits d'après le système grec sont néanmoins
presque tous postérieurs à la conquête romaine, et il en est bien peu qui soient anté-
rieurs à l'époque d'Alexandre. La salle ou cavea du théâtre d'Aizani est assez bien con-
servée dans sa partie inférieure. H y a seize rangs de gradins tous de marbre dans la
première précinction, mais tout ce qui appartient à la précinction supérieure est com-
plètement détruit. Le mur de soutènement (diazoma) de la seconde précinction, quoique
en partie détruit, conserve une disposition que je n'ai pas remarquée dans d'autres
théâtres : ce sont des niches ou cellules accouplées deux à deux, et dont les parois sont
faites d'une seule pièce de marbre blanc. On ne voit point quelle pouvait être l'utilité de
ces loges, si ce. n'est d'avoir recelé un système de corps sonores ayant la forme de vases,
que l'on plaçait dans la précinction. c Ces vases, dit Vitruve, doivent être placés entre
les sièges du théâtre, dans de petites chambres, en sorte qu'ils ne touchent point aux
murailles, mais qu'ils aient tout autour et par-dessus un espace vide. Les petites cham-
bres doivent avoir au droit des degrés d'en bas des ouvertures larges d'un demi-pied (1). »
Le plan du théâtre d'Aizani est d'autant plus d'accord avec les dispositions indiquées par
Vitruve, que, selon la règle qu'il établit, ces groupes de cellules sont au nombre de douze,
et placés, comme il l'entend, au milieu de la hauteur du théâtre. J'avoue que je n'ai
jamais rencontré une disposition semblable dans les autres théâtres, quelque bien conservés
qu'ils fussent, et il me semble que Vitruve a plutôt mentionné l'exception que la règle.
Quant aux vases, si jamais l'on en a mis, il ne faudrait pas supposer qu'ils aient eu la
forme d'une urne ou d'une amphore, mais bien d'un bassin d'airain, dans la forme clés
gongs chinois, qui auraient été suspendus dans l'espace.
Les gradins de la précinction supérieure s'avançaient jusqu'au droit du parement des
cellules, et le podium formait alors une sorte d'architrave. Le rayon de l'orchestre, relevé
avec le plus grand soin, nous a donné une longueur de 20m48o; largeur des seize rangs
de gradins, i3'"6oo; 3m5oo pour le corridor de la précinction, et 4m5oo pour les
cellules. Il reste donc iimo8o pour la précinction supérieure, et 3mo5o pour la galerie
supérieure qui se trouvait au niveau de la montagne; mais de tout ceci il ne reste plus
que quelques gradins épars, et rien ne donne l'idée de la disposition du portique. Aux
deux extrémités du demi-cercle, il y avait deux portes qui conduisaient de plain-pied
en dehors de l'édifice, et qui correspondaient à un escalier des cunei\ partie de gradins
comprise entre deux escaliers. Tout ce qui est relatif au jeu de la scène est assez bien
conservé pour exciter vivement l'attention d'un homme qui n'a vu que les théâtres de
l'Europe; on peut excepter celui de Pompéi ; mais la scène, il faut le dire, est bien
ruinée, si l'on compare cet édifice aux autres du même genre en Karamanie. La partie
de l'édifice consacrée aux jeux a peu d'importance; elle est complètement détachée du
corps du théâtre. Le mur du proscenium est bâti en grands blocs de pierres calcaires, et
il était revêtu de dalles de marbre blanc.
La façade intérieure était décorée de six couples de colonnes d'ordre ionique, suppor-
tant une frise de la plus grande richesse. Il n'entrait dans la construction ni ciment, ni
crampons de fer; toutes les pierres se soutenaient par leur propre poids; aussi le moindre
affaissement dans le terrain, occasionné par l'accumulation des eaux dans cet endroit,
a-t-il amené la destruction de toute la façade. Mais rien n'a été emporté, et l'on trouve
dans l'orchestre un monceau de décombres composé de chapiteaux, de fûts de colonnes,
d'architraves et de piédestaux, accumulés dans un désordre effrayant. Le mur du Thy-
(" Vitruve, lib. V, cap. V.
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et celui d'Aspendus. Les théâtres construits d'après le système grec sont néanmoins
presque tous postérieurs à la conquête romaine, et il en est bien peu qui soient anté-
rieurs à l'époque d'Alexandre. La salle ou cavea du théâtre d'Aizani est assez bien con-
servée dans sa partie inférieure. H y a seize rangs de gradins tous de marbre dans la
première précinction, mais tout ce qui appartient à la précinction supérieure est com-
plètement détruit. Le mur de soutènement (diazoma) de la seconde précinction, quoique
en partie détruit, conserve une disposition que je n'ai pas remarquée dans d'autres
théâtres : ce sont des niches ou cellules accouplées deux à deux, et dont les parois sont
faites d'une seule pièce de marbre blanc. On ne voit point quelle pouvait être l'utilité de
ces loges, si ce. n'est d'avoir recelé un système de corps sonores ayant la forme de vases,
que l'on plaçait dans la précinction. c Ces vases, dit Vitruve, doivent être placés entre
les sièges du théâtre, dans de petites chambres, en sorte qu'ils ne touchent point aux
murailles, mais qu'ils aient tout autour et par-dessus un espace vide. Les petites cham-
bres doivent avoir au droit des degrés d'en bas des ouvertures larges d'un demi-pied (1). »
Le plan du théâtre d'Aizani est d'autant plus d'accord avec les dispositions indiquées par
Vitruve, que, selon la règle qu'il établit, ces groupes de cellules sont au nombre de douze,
et placés, comme il l'entend, au milieu de la hauteur du théâtre. J'avoue que je n'ai
jamais rencontré une disposition semblable dans les autres théâtres, quelque bien conservés
qu'ils fussent, et il me semble que Vitruve a plutôt mentionné l'exception que la règle.
Quant aux vases, si jamais l'on en a mis, il ne faudrait pas supposer qu'ils aient eu la
forme d'une urne ou d'une amphore, mais bien d'un bassin d'airain, dans la forme clés
gongs chinois, qui auraient été suspendus dans l'espace.
Les gradins de la précinction supérieure s'avançaient jusqu'au droit du parement des
cellules, et le podium formait alors une sorte d'architrave. Le rayon de l'orchestre, relevé
avec le plus grand soin, nous a donné une longueur de 20m48o; largeur des seize rangs
de gradins, i3'"6oo; 3m5oo pour le corridor de la précinction, et 4m5oo pour les
cellules. Il reste donc iimo8o pour la précinction supérieure, et 3mo5o pour la galerie
supérieure qui se trouvait au niveau de la montagne; mais de tout ceci il ne reste plus
que quelques gradins épars, et rien ne donne l'idée de la disposition du portique. Aux
deux extrémités du demi-cercle, il y avait deux portes qui conduisaient de plain-pied
en dehors de l'édifice, et qui correspondaient à un escalier des cunei\ partie de gradins
comprise entre deux escaliers. Tout ce qui est relatif au jeu de la scène est assez bien
conservé pour exciter vivement l'attention d'un homme qui n'a vu que les théâtres de
l'Europe; on peut excepter celui de Pompéi ; mais la scène, il faut le dire, est bien
ruinée, si l'on compare cet édifice aux autres du même genre en Karamanie. La partie
de l'édifice consacrée aux jeux a peu d'importance; elle est complètement détachée du
corps du théâtre. Le mur du proscenium est bâti en grands blocs de pierres calcaires, et
il était revêtu de dalles de marbre blanc.
La façade intérieure était décorée de six couples de colonnes d'ordre ionique, suppor-
tant une frise de la plus grande richesse. Il n'entrait dans la construction ni ciment, ni
crampons de fer; toutes les pierres se soutenaient par leur propre poids; aussi le moindre
affaissement dans le terrain, occasionné par l'accumulation des eaux dans cet endroit,
a-t-il amené la destruction de toute la façade. Mais rien n'a été emporté, et l'on trouve
dans l'orchestre un monceau de décombres composé de chapiteaux, de fûts de colonnes,
d'architraves et de piédestaux, accumulés dans un désordre effrayant. Le mur du Thy-
(" Vitruve, lib. V, cap. V.
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