ET DE M. DE VOLTAIRE.
LETTRE XXXI.
DE M. DE VOLTAIRE.
Clèves, le i $ décembre.
(jrRAND Roi, je vous l’avais prédit
Que Berlin deviendrait Athène
Pour les plaisirs et pour l’esprit ;
La prophétie était certaine.
Mais quand , chez le gros Valori t
Je vois le tendre Algarotti
Presser d’une vive embrassade
Le beau Lujac , son jeune ami,
Je crois voir Socrate affermi
Sur la croupe d’Alcibiade ;
Non pas ce Socrate entête,
De sophismes fesant parade ,
A l’œil sombre , au nez épaté,
A front large , à mine ensumée ; 4
Mais Socrate vénitien ,
Aux grands yeux , au nez aquilin
Du bon saint Charles-Borromée.
Pour moi, très-désintéressé
Dans ces affaires de la Grèce ,
Pour Frédéric Peul empressé ,
Je quittais étude et maîtresse ;
Je m’en étais débarrassé ;
1740.
LETTRE XXXI.
DE M. DE VOLTAIRE.
Clèves, le i $ décembre.
(jrRAND Roi, je vous l’avais prédit
Que Berlin deviendrait Athène
Pour les plaisirs et pour l’esprit ;
La prophétie était certaine.
Mais quand , chez le gros Valori t
Je vois le tendre Algarotti
Presser d’une vive embrassade
Le beau Lujac , son jeune ami,
Je crois voir Socrate affermi
Sur la croupe d’Alcibiade ;
Non pas ce Socrate entête,
De sophismes fesant parade ,
A l’œil sombre , au nez épaté,
A front large , à mine ensumée ; 4
Mais Socrate vénitien ,
Aux grands yeux , au nez aquilin
Du bon saint Charles-Borromée.
Pour moi, très-désintéressé
Dans ces affaires de la Grèce ,
Pour Frédéric Peul empressé ,
Je quittais étude et maîtresse ;
Je m’en étais débarrassé ;
1740.