ET DE M. DE VOLTAIRE. 309
Je tombe des nues quand vous m’écrivez que je'*
vous ai dit des duretés ; vous avez été mon idole
pendant vingt années de suite , je ïai dit à la terre ,
au ciel, à Gufman même ,• mais votre métier de héros,
et votre place de roi ne rendent pas le cœur bien
sénsible ; c’est dommage , car ce cœur était fait pour
être humain , et sans l’héroïsme et le trône , vous
auriez été le plus aimable des hommes dans la
société.
En voilà trop si vous êtes en présence de l’ennemi,
et trop peu si vous étiez avec vous-même dans le
sein de la philosophie qui vaut encore mieux que
la gloire.
Comptez que je suis toujours assez sot pour vous
aimer , autant que je suis allez jusle pour vous ad-
mirer; reconnaîtrez la sranchise , et recevez^ avec
bonté le profond respect du suisse
VOLTAIRE.
LETTRE C X L L
DU ROI.
Du. Ringsvormek , le 18 de juillet.
O U S êtes en vérité une singulière créature ;
quand il me prend envie de vous gronder, vous
me dites deux mots, et le reproche expire au bout
de ma plume.
Avec l’heureux talent de plaire,
s ant d’art, de grâces et d’esprit,
Lorsque sa malice m’aigrit,
v 3
Je tombe des nues quand vous m’écrivez que je'*
vous ai dit des duretés ; vous avez été mon idole
pendant vingt années de suite , je ïai dit à la terre ,
au ciel, à Gufman même ,• mais votre métier de héros,
et votre place de roi ne rendent pas le cœur bien
sénsible ; c’est dommage , car ce cœur était fait pour
être humain , et sans l’héroïsme et le trône , vous
auriez été le plus aimable des hommes dans la
société.
En voilà trop si vous êtes en présence de l’ennemi,
et trop peu si vous étiez avec vous-même dans le
sein de la philosophie qui vaut encore mieux que
la gloire.
Comptez que je suis toujours assez sot pour vous
aimer , autant que je suis allez jusle pour vous ad-
mirer; reconnaîtrez la sranchise , et recevez^ avec
bonté le profond respect du suisse
VOLTAIRE.
LETTRE C X L L
DU ROI.
Du. Ringsvormek , le 18 de juillet.
O U S êtes en vérité une singulière créature ;
quand il me prend envie de vous gronder, vous
me dites deux mots, et le reproche expire au bout
de ma plume.
Avec l’heureux talent de plaire,
s ant d’art, de grâces et d’esprit,
Lorsque sa malice m’aigrit,
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