ET DE M. DE VOLTAIRE. 267
des lettres, et cette bavarde à cent bouches ne dit
point ce que vous faites. J aurais envie de crier a z>o'
vos oreilles : Tu dors , Brutus. Voici trois ans
écoulés , qu’il ne paraît point de nouvelles édi-
tions de vos ouvrages; que faites-vous donc ?
Au cas que vous ayez fait quelque chose de nou-
veau , je vous prie de me l’envoyer. D'ailleurs,
je vous souhaite toute la tranquillité et tout le
repos dont je ne jouis pas. Adieu.
F É D É R I C.
LETTRE C X X I.
DU ROI.
Novembre.
Je ne mérite pas toutes les louanges que vous me
donnez. Nous nous sommes tirés d’asfaire par des
à peu-près; mais avec la multitude de monde auquel
il faut nous opposer , il est presque impossible de
faire davantage : nous avons été vaincus , et nous
pouvons dire comme François I , tout a été perdu,
hors t honneur. Vous avez grande raison de regretter le
maréchal Keith : c’est une perte pour l’armée et pour
lasociété. Daun avait saisi l’avantage d’une nuit qui
laissait peu de place au courage. Mais malgré tout cela
nous sommes encore debout, et nous nous préparons
à de nouveaux avancemens ; peut-être que le Turc ,
plus chrétien que les Puisiances catholiques-aposloli-
ques, ne voudra pas que des brigands politiques se
donnent les airs de conspirer contre un prince qu’ils
des lettres, et cette bavarde à cent bouches ne dit
point ce que vous faites. J aurais envie de crier a z>o'
vos oreilles : Tu dors , Brutus. Voici trois ans
écoulés , qu’il ne paraît point de nouvelles édi-
tions de vos ouvrages; que faites-vous donc ?
Au cas que vous ayez fait quelque chose de nou-
veau , je vous prie de me l’envoyer. D'ailleurs,
je vous souhaite toute la tranquillité et tout le
repos dont je ne jouis pas. Adieu.
F É D É R I C.
LETTRE C X X I.
DU ROI.
Novembre.
Je ne mérite pas toutes les louanges que vous me
donnez. Nous nous sommes tirés d’asfaire par des
à peu-près; mais avec la multitude de monde auquel
il faut nous opposer , il est presque impossible de
faire davantage : nous avons été vaincus , et nous
pouvons dire comme François I , tout a été perdu,
hors t honneur. Vous avez grande raison de regretter le
maréchal Keith : c’est une perte pour l’armée et pour
lasociété. Daun avait saisi l’avantage d’une nuit qui
laissait peu de place au courage. Mais malgré tout cela
nous sommes encore debout, et nous nous préparons
à de nouveaux avancemens ; peut-être que le Turc ,
plus chrétien que les Puisiances catholiques-aposloli-
ques, ne voudra pas que des brigands politiques se
donnent les airs de conspirer contre un prince qu’ils