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4Z LETTRES DU ROI DE PRUSSE
Mandez-moi, je vous prie , les frais et les avances
que vous avez faits pour l’impression, afin que je
m’acquitte du moins en partie de ce que je vous
dois.
J’attends de vous des comédiens, des savans , des
ouvrages d’esprit, des instructions , et à l’infini des
traits de votre grande ame. Je n’ai à vous rendre
que beaucoup d’estime et de reconnaissance, et
l’amitié parfaite avec laquelle je suis tout à vous.
FÉDÉRIÇ.
LETTRE XXL
DE M. DE VOLTAIRE.
A la Haye, ce 22 septembre.
Oui, le monarque prêtre est toujours en santé ,
Loin de lui tout danger s’écarte ;
L’Anglais demande en vain qu’il parte
Pour le vaste pays de l’immortalité ;
Il rit, il dort , il dîne , il fête, il est fête ,
Sur son teint toujours frais est la sérénité ;
Mais mon prince a la fièvre quarte !
O fièvre, injuste fièvre', abandonne un héros
Qui rend le monde heureux, et qui du moins doit l’être !
Va tourmenter notre vieux prêtre;
Va saisir , si tu veux , soixante cardinaux ;
Prends le pape et sa cour, ses monsignors , ses moines, -
Va ssétrir l’embonpoint des indolens chanoines ;
Laisse Fédéric en repos.