DE M. DE VOLTAIRE. 233
grande scène qui s’ouvre. La pièce est belle et bien
intriguée ; si vous étiez acteur , je répondrais du
cinquième acte.
Madame Denis et moi nous semmes réunis toujours
dans nos transports pour vous : recevez les tendres
respects du suisse, etc.
LETTRE CX XXL
A M. DE B U R I G N Y.
Aux Délices , 10 de mai.
JE ne puis trop vous remercier, Monsieur, de
votre présent. Vous vous associez à la gloire d’Erasme
et de Grotius, en écrivant si bien leur histoire. Ou
lira plus ce que vous dites d’eux que leurs ouvrages.
Il y a mille anecdotes dans ces deux vies, qui sont
bien précieuses pour les gens de lettres. Ces deux
hommes sont heureux d’çtre venus avant ce siècle ;
il nous faut aujourd’hui quelque chose d’un peu plus
fort: ils sont venus au commencement du repas:
nous sommes ivres à présent, nous demandons du
vin du Cap et de l’eau des Barbades.
J’espère vous présenter dans un an , si je vis, cette
histoire des mœurs dont vous avez souffert l’esquisse.
Je n’ai pas peint les docteurs allez ridicules, les
hommes d’Etat assez méchans , et la nature humaine
allez folle. Je me corrigerai , je dirai moins de
vérités triviales, et plus de vérités intéresi'antes. Je
grande scène qui s’ouvre. La pièce est belle et bien
intriguée ; si vous étiez acteur , je répondrais du
cinquième acte.
Madame Denis et moi nous semmes réunis toujours
dans nos transports pour vous : recevez les tendres
respects du suisse, etc.
LETTRE CX XXL
A M. DE B U R I G N Y.
Aux Délices , 10 de mai.
JE ne puis trop vous remercier, Monsieur, de
votre présent. Vous vous associez à la gloire d’Erasme
et de Grotius, en écrivant si bien leur histoire. Ou
lira plus ce que vous dites d’eux que leurs ouvrages.
Il y a mille anecdotes dans ces deux vies, qui sont
bien précieuses pour les gens de lettres. Ces deux
hommes sont heureux d’çtre venus avant ce siècle ;
il nous faut aujourd’hui quelque chose d’un peu plus
fort: ils sont venus au commencement du repas:
nous sommes ivres à présent, nous demandons du
vin du Cap et de l’eau des Barbades.
J’espère vous présenter dans un an , si je vis, cette
histoire des mœurs dont vous avez souffert l’esquisse.
Je n’ai pas peint les docteurs allez ridicules, les
hommes d’Etat assez méchans , et la nature humaine
allez folle. Je me corrigerai , je dirai moins de
vérités triviales, et plus de vérités intéresi'antes. Je