l82 RECUEIL DESLETTRES
qui ont soutenu tout l'essort de l’armée autrichienne.
Je m’imagine que contre vous il en aurait fallu un
peu davantage. Je voudrais vous y voir, tout paraly-
tique que je suis. Il me lèmble que vous êtes fait
pour notre nation , et elle pour vous.
Nous avons ici le frère d’un nouveau secrétaire
d’Etat d’Angleterre ; il chante vos louanges, et non
pas celles de sou pays. Il vient chez moi beaucoup
d’Anglais, jamais je ne les ai vus si polis; je pense^
qu’ils vous en ont l’obligation.
Commandez des armées ou donnez des fêtes.
Quelque chose que vous fassiez , vous serez toujours
le premier des Français à mes yeux, ët le plus cher à
mon cœur qui vous appartient avec le plus profond
respect. Ma nièce partage mes sentimens. J’écris
rarement ; mais que voulez-vous que dise un soli taire,
un suisfe, un malingre ?
LETTRE CL
A M. T H I R I O T.
Le t 9 de décembre.
On m a enfin envoyé de Paris une de ces abomi-
nables éditions de la Pucelle. Ceux qui m’avaient,
mandé , mon ancien ami, que la Reaumelle et dt Arnaud
avaient fabriqué cette œuvre d’iniquité, se sont
trompés, du moins à l’égard de d'Arnaud. Il n’est
pa$ possible qu’un homme qui sait faire des vers ait
pu en griffonner de si plats et de si ridicules. Je ne
parle point des horreurs dont cette rapsodie est farcie;
qui ont soutenu tout l'essort de l’armée autrichienne.
Je m’imagine que contre vous il en aurait fallu un
peu davantage. Je voudrais vous y voir, tout paraly-
tique que je suis. Il me lèmble que vous êtes fait
pour notre nation , et elle pour vous.
Nous avons ici le frère d’un nouveau secrétaire
d’Etat d’Angleterre ; il chante vos louanges, et non
pas celles de sou pays. Il vient chez moi beaucoup
d’Anglais, jamais je ne les ai vus si polis; je pense^
qu’ils vous en ont l’obligation.
Commandez des armées ou donnez des fêtes.
Quelque chose que vous fassiez , vous serez toujours
le premier des Français à mes yeux, ët le plus cher à
mon cœur qui vous appartient avec le plus profond
respect. Ma nièce partage mes sentimens. J’écris
rarement ; mais que voulez-vous que dise un soli taire,
un suisfe, un malingre ?
LETTRE CL
A M. T H I R I O T.
Le t 9 de décembre.
On m a enfin envoyé de Paris une de ces abomi-
nables éditions de la Pucelle. Ceux qui m’avaient,
mandé , mon ancien ami, que la Reaumelle et dt Arnaud
avaient fabriqué cette œuvre d’iniquité, se sont
trompés, du moins à l’égard de d'Arnaud. Il n’est
pa$ possible qu’un homme qui sait faire des vers ait
pu en griffonner de si plats et de si ridicules. Je ne
parle point des horreurs dont cette rapsodie est farcie;