SO RECUEIL DES LETTRES
LETTRE X L I.
A Md le BARON DE HALLER.
A7' O ici, Monsieur,'lin petit certificat qui peut
servir à faire connaître Grajjet, pour lequel on
réclame très-instamment votre protection. Ce mal-
heureux a fait imprimer à Lausanne un libelle
abominable contre les mœurs , contre la religion ,
contre la paix des particuliers, contre le bon ordre.
■Il est digne d’un homme de votre probité et de vos
grands talens de refuser à un scélérat une protection
qui honorerait les gens de bien. J’ofe compter sur
vos bons offices, ainsi que sur votre équité. Pardonnez
à ce chiffon de papier ; il n’est pas conforme aux
usages allemands , mais il l’est à la franchise d’un
français qui vous révère plus qu’aucun allemand.
Un nommé Ltrvèdie , ci-devant précepteur de
1VL Consiant, est auteur d’un libelle sur feu M. Saurin.
Il est ministre d’un village, je ne sais où, près de
Lausanne. Il m’a écrit deux ou trois lettres anonymes
sous votre nom. Tous ces gens-là sont des misérables
bien indignes qu’un homme de votre mérite soit
sollicité en leur faveur.
Je saills cette occasion de vous assurer de l’estime
et du respect avec lesquels je serai toute ma
vie, etc. (4)
(4) Il s’agissait de ce manuscrit delà Pucelle que Grajj'et voulut faire
acheter à M. de Voltaire , en le menaçant de le publier. Si M. de Haller
s’était rappelé combien la conduite de ce GrajJ’et était infâme, combien
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