® E M. DE VOLTAIRE. 345
Je voudrais bien , Madame, me trouver entre vous
deux ; ma destinée ne le veut pas ; elle m’a fait suisse I7S8-
et jardinier. Je m’accommode très-bien de ces deux
qualités. Heureux qui sait vivre dans la retraite ; cela
n’est pas aisé aux grands de ce monde , mais cela est
très-facile pour les petits,
Je me trouve fort bien, et je suis toujours, Madame,
votre très-fidèle suisse , Voltaire.
LETTRE CXCI.
A M, L’ABBÉ DE VOISENON,
Qui avait envoyé à l'auteur sin motet srançais :
Les liraélites sur la montagne d’Oreb.
Mars.
IVIon cher évêque ( *) , j’ai été enchanté de votre
souvenir , et de votre beau mandement israélite : on
ne peut pas mieux demander à boire : c’est dommage
que Molfe n’ait donné à boire que de l’eau à ces
pauvres gens ; mais je me ssatte que vous serez , pour
Pâques prochain , au moins une noce de Cana. Ce
miracle est au-desfus de l’autre ; et rien ne vous man-
quera plus , quand vous aurez apaisé la soif des
buveurs de l’ancien et du nouveau Testament. Fran-
chement , votre petit ouvrage est très-bien fait et très-
lyrique. Mondonville doit vous avoir beaucoup d’obli-
gation ; et j’ai plus de soif de vous revoir que vous
(*) On l’sppelait l’évêque de Montrouge , parce qu’il était souyen®
au château de M. le duc de la Vali'ere , à Montrouge.
Je voudrais bien , Madame, me trouver entre vous
deux ; ma destinée ne le veut pas ; elle m’a fait suisse I7S8-
et jardinier. Je m’accommode très-bien de ces deux
qualités. Heureux qui sait vivre dans la retraite ; cela
n’est pas aisé aux grands de ce monde , mais cela est
très-facile pour les petits,
Je me trouve fort bien, et je suis toujours, Madame,
votre très-fidèle suisse , Voltaire.
LETTRE CXCI.
A M, L’ABBÉ DE VOISENON,
Qui avait envoyé à l'auteur sin motet srançais :
Les liraélites sur la montagne d’Oreb.
Mars.
IVIon cher évêque ( *) , j’ai été enchanté de votre
souvenir , et de votre beau mandement israélite : on
ne peut pas mieux demander à boire : c’est dommage
que Molfe n’ait donné à boire que de l’eau à ces
pauvres gens ; mais je me ssatte que vous serez , pour
Pâques prochain , au moins une noce de Cana. Ce
miracle est au-desfus de l’autre ; et rien ne vous man-
quera plus , quand vous aurez apaisé la soif des
buveurs de l’ancien et du nouveau Testament. Fran-
chement , votre petit ouvrage est très-bien fait et très-
lyrique. Mondonville doit vous avoir beaucoup d’obli-
gation ; et j’ai plus de soif de vous revoir que vous
(*) On l’sppelait l’évêque de Montrouge , parce qu’il était souyen®
au château de M. le duc de la Vali'ere , à Montrouge.