NOTICE HISTORIQUE
SUR LE COUVENT
DE LA CONGRÉGATION DE NOTRE-DAME DE SAVERNE.
Les troubles de la Lorraine, le pillage des gens de guerre qui parcou-
raient le pays, la misère et la dépopulation qui étaient à leur comble à
Dieuze et dans la contrée environnante, forcèrent les religieuses de la
congrégation de Notre-Dame, établies dans cette ville, à quitter ce séjour
dangereux; cinq d’entre elles se réfugièrent à Saverne après la paix de
Westphalie, et s’y établirent définitivement en d657 % avec la permission
de l’archiduc Léopold-Guillaume d’Autriche, évêque de Strasbourg, dans
l’espoir de pouvoir, sans aucune fondation ni dotation, se soutenir par
l’ouvrage de leurs mains et les pensions des jeunes filles, qu’elles se
chargeraient d’élever et d’instruire.
La principale obligation de ces religieuses, dont l’ordre avait été fondé
au commencement du dix-septième siècle par le bienheureux Pierre
Fourrier1 2, était d’instruire les jeunes filles, et la noble impulsion qu’elles
avaient donnée à l’enseignement les avait rendues célèbres. A peine
étaient-elles arrivées à Saverne, qu’elles y achetèrent de Gabriel du
Terrier, seigneur de Birckenwald3, moyennant la somme de trois mille
1. Archives du Bas-Rliin. S. G. 1694.
2. Le R. P. Fourrier, curé de Mathaincourt, en Lorraine, religieux profès de Chamouzey,
ordre de Saint-Augustin, fut béatifié le 29 janvier 1730. Il naquit à Mirecourt en 1565 et
mourut en 1640.
3. Gabriel du Terrier, seigneur de Fontaine, major de la garnison française de Saverne,
épousa le 12 juin 1640, dans l’église paroissiale de cette ville, une noble alsacienne,
Marie-Ursule d’Andlau; il obtint en 1644, du Magistrat de Saverne, la concession d’un
terrain situé près du Zoll- ou Brucktlior, dans la ville moyenne, et où s’élevaient autre-
fois trois maisons qui avaient été détruites pendant la guerre; il y construisit, en 1645,
une grande et belle maison, qu’il loua pour une auberge à Jean-Adolphe Reiubold. Après
la paix de Westphalie, il se fixa en Alsace et reçut, en 1649, à titre de fief, de Jeanne-
SUR LE COUVENT
DE LA CONGRÉGATION DE NOTRE-DAME DE SAVERNE.
Les troubles de la Lorraine, le pillage des gens de guerre qui parcou-
raient le pays, la misère et la dépopulation qui étaient à leur comble à
Dieuze et dans la contrée environnante, forcèrent les religieuses de la
congrégation de Notre-Dame, établies dans cette ville, à quitter ce séjour
dangereux; cinq d’entre elles se réfugièrent à Saverne après la paix de
Westphalie, et s’y établirent définitivement en d657 % avec la permission
de l’archiduc Léopold-Guillaume d’Autriche, évêque de Strasbourg, dans
l’espoir de pouvoir, sans aucune fondation ni dotation, se soutenir par
l’ouvrage de leurs mains et les pensions des jeunes filles, qu’elles se
chargeraient d’élever et d’instruire.
La principale obligation de ces religieuses, dont l’ordre avait été fondé
au commencement du dix-septième siècle par le bienheureux Pierre
Fourrier1 2, était d’instruire les jeunes filles, et la noble impulsion qu’elles
avaient donnée à l’enseignement les avait rendues célèbres. A peine
étaient-elles arrivées à Saverne, qu’elles y achetèrent de Gabriel du
Terrier, seigneur de Birckenwald3, moyennant la somme de trois mille
1. Archives du Bas-Rliin. S. G. 1694.
2. Le R. P. Fourrier, curé de Mathaincourt, en Lorraine, religieux profès de Chamouzey,
ordre de Saint-Augustin, fut béatifié le 29 janvier 1730. Il naquit à Mirecourt en 1565 et
mourut en 1640.
3. Gabriel du Terrier, seigneur de Fontaine, major de la garnison française de Saverne,
épousa le 12 juin 1640, dans l’église paroissiale de cette ville, une noble alsacienne,
Marie-Ursule d’Andlau; il obtint en 1644, du Magistrat de Saverne, la concession d’un
terrain situé près du Zoll- ou Brucktlior, dans la ville moyenne, et où s’élevaient autre-
fois trois maisons qui avaient été détruites pendant la guerre; il y construisit, en 1645,
une grande et belle maison, qu’il loua pour une auberge à Jean-Adolphe Reiubold. Après
la paix de Westphalie, il se fixa en Alsace et reçut, en 1649, à titre de fief, de Jeanne-