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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 9.1874/​75(1876)

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[Mémoires]
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Straub, A.: Autels portatifs en Alsace
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https://doi.org/10.11588/diglit.23592#0209

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AUTELS PORTATIFS EN ALSACE.

On peut admettre que l’emploi des autels portatifs remonte aux temps
apostoliques, quoique les documents écrits n’en fassent mention qu’à
partir du septième siècle1. Les persécutions en nécessitèrent l’emploi
aussi bien que les voyages des missionnaires. Plus tard, des faisons d’u-
tilité publique, commandées par les circonstances, et même des considé-
rations personnelles pour bienfaits rendus à l’Eglise, en consacrèrent
l’usage. Quand le feu avait dévoré l’édifice consacré au culte, le sacrifice
de la messe était célébré en plein air ou dans un sanctuaire improvisé. Il
en était de même dans les expéditions guerrières, où l’on plaçait un autel
portatif sur un support, au milieu du camp. Le privilège de posséder un
de ces autels, d’abord concédé aux évêques, aux religieux de quelques
ordres, à des princes qui s’étaient signalés par leur piété2, prit dans la
suite une rapide extension et devint si général, qu’aux quinzième et sei-
zième siècles il n’était pas rare de voir célébrer la messe dans les de-
meures particulières, sur la simple demande des fidèles. L’autel était
transporté d’une maison dans une autre, surtout dans des cas de maladie
grave, quelquefois même il était placé sur une tombe pour la célébration
d’un anniversaire, selon l’étendue et les termes de privilège.

En vain les règlements des évêques3 et les décisions des synodes4 cher-
chèrent à limiter ces concessions anciennes, et luttèrent-ils contre certains
abus. La réforme radicale de ces derniers fut l’œuvre du Concile de Trente.
Dans la vingt-deuxième session5, il fut statué que l’usage des autels por-
tatifs ou itinéraires serait réservé aux évêques, aux archevêques, aux
cardinaux, ainsi qu’à quelques ordres religieux, qui jouissaient depuis

1. Gatterer, De Dsic ait. port., cap. I, num. 11. Cf. Bened. XIV, De Sacrificio missœ, libr. I,
cap. 2, num. 4.

2. Par exemple Louis le Débonnaire, qui en faisait usage même pendant les chasses.
Voir Acta sa?ictorum ordinis S. Benedicti, siècle IVe, partie 2, p. 260.

3. Tewtsch Rational über das Ampt heiliger mesz, 1535, cap. I, num. 11. — Statuta
Godefr. Mindensis. llartzh., IV, p. 594.

4. Synod. Bamberg., I. c., t. V, p. 617. — Synod. Swerin., I. c., t. V, p. 642. — Concil.
Paris., c. 15, l. c., t. IX, p. 1955.

5. Sess. 22, cap. 9, De observ. et evitandis.
 
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