Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace (2.Sér. 9.1874/75(1876))

POTERIES ACOUSTIQUES

DE L’ANCIENNE

ÉGLISE DES DOMINICAINS (TEMPLE-NEUF)

DE STRASBOURG.

Note lue en séance du 12 avril 1875.

(Avec une planche litliographie'e.)

Il y a près d’un siècle qu’un de nos historiens locaux1 a appelé l’atten-
tion sur une particularité architecturale qui a longtemps passé inaperçue
et dont les archéologues ne se sont occupés que dans les derniers temps.
Il s’agit des poteries en terre cuite, que, pendant le moyen âge, quelques
architectes ont fait entrer dans la maçonnerie des murs d’église, toujours
dans une position horizontale, l’orifice tourné vers l’intérieur.

Ces poteries, qui sont fréquemment employées à cet usage en Russie,
en Suède et en Norwége, d’après le témoignage de Mandelgren, éditeur
des Monuments Scandinaves, sont plus rares chez nous et n’ont été étu-
diées que dans quelques églises de France et de Suisse. On ne cite qu’une'
église d’Allemagne, celle de Halle sur la Saale, dans laquelle cette parti-
cularité ait paru au jour, lors de la démolition de l’édifice2. L’enlèvement
des ruines de l’ancienne église des Dominicains de Strasbourg, dont le
chœur était garni de ces vases, nous permit d’ajouter une donnée de
plus aux éludes déjà faites.

Le chœur de l’ancien Temple-Neuf appartient à la première moitié du
quatorzième siècle (1308-1345) et se distinguait par des proportions très-

1. Oberlin, Almanach de Strasbourg, 1780, à la dernière page.

2. Yoy. Jahrbücher des Vereins von Alterthumsfreunden im Rheinlande, I. XXXVI,
p. 39.

T. IX. — (M.)

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