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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 9.1874/​75(1876)

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[Mémoires]
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Spach, Louis Adolphe: Négociations de Strasbourg avec Zurich et Berne: au sujet de la restitution d'un dépôt d'argent et de céréales (1687 - 1688)
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https://doi.org/10.11588/diglit.23592#0155

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NÉGOCIATIONS DE STRASBOURG

AVEC ZURICH ET BERNE

Au sujet de la restitution d’un dépôt d’argent et de céréales

(1687-1688).

Les alliances de la ville libre de Strasbourg avec Zurich et Berne,
pendant les quinzième, seizième et dix-septième siècles, sont presque
tombées dans le lieu commun. Il n’est point d’Alsacien qui n’ait entendu
parler des fêtes du tir, organisées entre les cités d’Alsace et celles de la
Suisse: ce qui est moins présent à toutes les mémoires, c’est le relâche-
ment ou le dénoûment systématique de ce lien, lorsque Strasbourg eut
été réuni à la France.

Je vais, d’après des documents conservés aux Archives de la ville de
Strasbourg, suivre le récit d’une négociation, ou plutôt d’une réclamation
assez vive de l’ancien Magistrat de Strasbourg auprès du Magistrat de
Zurich et de Berne. Il s’agissait de faire rentrer d’assez fortes sommes
versées, quatre-vingt-dix ans auparavant, dans le Trésor public des deux
cités suisses. Strasbourg, dans cette circonstance, n’était qu’un instrument
entre les mains de Louis XIV; mais on obéissait aveuglément; il le fallait
bien. Nous sommes en 1687; depuis six ans, l’autonomie de la ville avait
cessé. Le Magistrat, naguère encore souverain, s’était obligé de brûler ce
qu’il avait adoré. — Rappelons qu’à cette époque Obrecht était préteur,
et Dominique Dietrich interné.

Pour expliquer l’opération de 1687 et 1688, il faut me permettre de
remonter à un siècle de distance.

A partir de 1583, de graves conflits avaient éclaté entre les chanoines
catholiques et les membres protestants du Grand-Chapitre de la Cathédrale;
les dignitaires protestants (luthériens) étaient alliés à de puissantes fa-
milles allemandes; ils menaçaient le repos intérieur du pays; aussi l’em-
pereur avait-il prescrit de les exclure; ces ordres avaient été méconnus.

La présence des troupes étrangères, enrôlées pour appuyer la cause
protestante en France, augmentait la gravité de la situation. Le 20 mai
 
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