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Le charivari — 11.1842

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Janvier (No. 1-31)
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s,sa i;aaAgïâtv.'&it&a.

De cette manière, ta vacance d'une seule et mi'me pla-
ce habilement exploitée aura valu au Pouvoir un effec-
tif de trois centriers, lesquels ne manqueront pas de ri-
valiser de boules blanches durant toute la session.

Il reste à espérer que, d;>ns l'intervalle d'une session à
l'autre, il surviendra quelque nouveau décès au conseil
d'État, ce qui permettra de prolonger le môme jeu d'an-
née en année, jusqu'à la fin des siècles ou du Sys-
tème, ce qui est loin d'être la même chose.

wm iÛWMÏÏ HIGCIBS

QU'ON FIT
OSIEZ ILES CMWFISElJliS.

uel siècle que le nôtre ! Les dieux
s'en vont, les rois s'en vont, les no-
taires s'en vont, les agens de chan-
ge s'en vont... Totits'en va 1 Chaque
jour voit, s'étioler et périr une de
nos plus douces illusions, une de
nos croyances les plus chères. La
rage du progrès est partout et dans
tout, excepté où il faudrait qu'elle fût. Sous prétexte de
progrès, mon tailleur me fait payer mon habit une fois
aussi cher qu'il y a vingt ans;—sous prétexte de progrès,
les restaurateurs ont doublé les prix de leurs cartes ; —
sous prétexte de progrès, on a abattu les ormes séculai
res du boulevard, et on les a remplacés par des colonnes
de trois mètres, bonnes tout au plus k recevoir la statue
de l'empereur Vespasien !

De tant d'institutions chancelantes une seule était res-
tée debout; et celle-là nous étions fondés à la croire par-
ticulièrement solide, car voici bien des années, que dis-
je, bien des siècles qu'elle eut en possession de régner sur
Ja foule. Eh bien ! pa9 du tout. Lo caprice d'un homme
a tout détruit.i. Écrions-nous avec le psalmistc, mais en
faisant un vers faux : « Je n'ai fail que passer, elle n'était
déjti plus ! »

Celte fois, c'est d'un confiseuf que nous Vient l'inveû3
lion. =" 0 fatal conQseur 1 étuil-co bien 11 toi do nous
eauser une semblable atfiorlnmeî Tant fie fiel rntnH-
dsns l'âroa d'un artiste ea smererieg ?

gaves», est usags immémorial qui consistait h m
plupart des bonbons de devises anacréontiques,
ues amoureux et de maximes toujours fort an-
mais on ne peut pas plus consolantes. Certes
un usage respectable s'il en fut, une mode di-
'ousnos égards, qui réalisait l'utile dulci du phi-
latin, car elle orna:t la mémoire et l'esprit tout
rfumant la bouche et en délectant l'estomac. Au
cela, à la place des distiques rimés qui avaient
obtenu une si grande réputation, voilà maintenant que les
confiseurs se mettent à faire de l'éducation pratique.
Exemple : vous développe? un bonbon délicatement en-
touré de papier de soie ; et, il la place de la poésie
de rigueur, vous trouvez ce renseignement historique :
« Redingote. Ce vêtement nous vient des Anglais; il
»fut apporté en France enl728.11 servit d'abord àmonter
«à cheval et remplaça le manteau. Ou en lit ensuite une
«espèce de surtout. «(Textuel. Voir les journaux gra-
ves.)

Ainsi donc, c'en est fait! la poésie est mise à la porte
du seul temple qui lui fût resté ouvert. Pauvre poésie!
Comme si ce n'était pas assez déjà de la défection de M.
de Lamartine, qui a totalement déserté le Parnasse et la
boutique du libraire Gosselio pour la buvette prosaïque
du Palais-Bourbon, voici que les confiseurs eux-mêmes
sacrifient sur l'autel de la prose et renoncent aux tradi-
tions paternelles. 0 infidèle Fidèle Berger !

Or ça, je vous le demande, que vont devenir et Mme
de Girardin, et M. Barthélémy, et M. Groult-de Tourla-
ville, et M. Liadières, et M. Rousselet d'Asnières et tou-
tes ces autres intelligences d'élite que le prosaïsme de
l'époque a réduites à chercher un refuge poétique dans
la devise ? Ingrats confiseurs ! quel moment encore choi-
sissez-vous pour mettre les vers à l'index ? précisément
celui où Mlle Louise Berlin, la muse des Débats, vient
d'entrer dans la carrière, suivie d'un volume de glands,
et non pas de glanes, comme les journaux l'ont imprimé
par erreur.—Véritablement, on n'est ni plus injuste, ni
plus maladroit que ces confiseurs !

Ce n'est pas tout : qui sait où nous conduira celle nou-
velle mode d'entourer les bonbons de délinitions plus ou
moins pittoresques?

Toujours est-il qu'il n'y a plus aucune sécurité possible
pour les acheteurs. Je suppose que vous ayez fait emplette
d'une livre de papillottes au chocolat, la première qu

vous tombe sous la dent contient, en guise de distique
badin, la définition du sergent, de ville. Furieux, vous
passez à une seconde et vous tombez sur celle du pair de,
France. En revanche, la troisième est ornée de la mono-
graphie de l'officier de paix ou du recenseur Humann.
— Vous voila dégoûté k tout jamais des papillottes au
chocolat. On le serait à moins.

Ceci une fois admis, quel Eugène Bareste pourrait dire
où s'arrêtera la rage des novateurs? Quant à moi, j'en-
trevois d'horribles catastrophes. Les confiseurs se trans-
formeront en libraires-éditeurs, et, suivant l'exemple de M.
Frédéric Soulié, qui publie ses livres en 55 livraisons, ils
publieront, un beau jour, des romane en deux cents pra-
lines et en soixante marrons glacés. Vous achetez naïve-
ment un sac de bonbons, et vous voilà, par force, acqué-
reur des trois premiers chapitres de l'Idée fixe ou d'A-
lonzo. C'est défrisant.

0 Berthellemot! ô Liébaut! ô Marquis! failes-y bien
attention : ceci est une parole grave, un avis solennel....
Revenez à vos anciennes devises de bonbons, faute de
quoi le public pourrait bien finir par vous tenir la dragée
haute.

lecture de cette missive, est demeurée plongée dans la
plus sombre désolation.

M. Dumont, cliff du bureau des Beaux-Arts au minis-
tère de l'intérieur, avait été remplacé par un parent du
maréchal Soult; comme ce remplacement avait causé une
vive émotion à l'Académie et parmi les artistes les plus
éminens, qui tous étaient intervenus pour demander le
maintien de M. Dumont, le ministère avait fait courir le
bruitque l'ex- chef s'était retiré volontairement et avait lui-
même demandé sa retraite. M. Dumont vient d'écrire à ce
sujet une lettre où il déclare n'avoir nullement songé k
se retirer, et s'être vn remplacer du jour au lendemain,
sans qu'on ait allégué aucune cause : il a même reçu
quelques jours après du ministre de l'intérieur ïe brevet
d'officier de la Légion-d'honneur, offert comme récom-
pense de ses services. En un mot il résulte de celle lettre
que le Pouvoir a destitué M. 'Dumontj malgré le vœu de
tous les artistes, uniquement pour placer un parent de
M. Soult, et. qu'après avoir fait i un honorable académi»
cien celte blessure on a cru devoir la panser avec lo dia*
iliylum do lu Légion d'honneurt

Dm)»» AGONIE M tONSIIITONSM,

Bulletin du 10 janvier.

Extérieur. — La bise aux doigts glacés ouvrait k peine
les portes du matin, que déjà plusieurs départemens se
bousculaient au,seuil du Constitutionnel. — Le Cantal et
la Lozère battaient la semelle pour se réchauffer, tandis
que les Bouches-du-Rhûne ne tarissaient pas d'impréca-
tions contre la lenteur de l'employé aux désabonnemens.
—Arrivée avant l'Aube, qui lui disputait sa place, la Cô-
le d'Or allait se fâcher tout rouge quand heureusement
le bureau fui ouvert. La Loire et la Marne, ordinairement
si calmes, s'y précipitèrent avecl'impéluosilé de torrens.
—De mornens en momens les diligences versaient de
nouveaux voyageurs, et remportaient les heureux désa-
bonnés qui remplissaient l'air de leurs cris d'allégresse.
— A la fermeture des portes on n'avait eu aucun acci-
dent à déplorer.

Intérieur.— Dans la matinée, les médecins, après une
longue consultation, ont définitivement condamné 1e ma-
lade, dont la langue devient de plus en plus épaisse et
inintelligible.

Toutefois ils espèrent qu'il pourra traîner encore une
semaine, la rigaeur delà saison et le mauvais état des
routes ne permettant pas à certains départemens de se
désabonner avant ce temps.

Midi. — Un gendarme k buffleteries jaunes arrive au
grand galop dans la cour du journal et remet au Patriar-
che une letlre ainsi conçue :

« Préfecture de la Seine.

» Raispeclhable gann, H,

» J'appran par Delaiseerf que vautre aubsetiaacion
compromait la cureté publik; comme rnagicetra mon de-
voirc ait de vou prai venir que scie vou continuées veaux
tanle à tives d'abonné ments forcés, je me le verré de
vou fer mettre dant une maison de centé jusqu'à ce
qu'elle vout souhait revenue.

» HAMIillTEAD. »

Toute la brillante rédaction du jouxtai, présente à1 la

Dans la soirée "MM. Véron, Élienne, .Tony, Tissot, et Jay
ont tenu compagnie au mourant. — Une partie de loto
s'est engagée entre ces messieurs. M. Etienne, rayon-
nant, a été proclamé vainqueur à ce jeu intelligent et
profond.

Tandis que la compagnie trompait ainsi ses douleurs,
le Patriarche ruminait ces vers interrompus par un ar»
cès de, toux. On remarquera que les rimes sont à peine
suffisantes; mais un journal si débineux ne saurait se
permettre des rimes riches.

LE JOURNAL MOURANT.

Ma mort a des rigueurs à nulle autre pareilles,

Las!j'ai beau m'imprimer,

Le public me repousse et me chante aux oreilles s
Va te faire enterrer.

J'étais dô ce bon temps où les plus sottes choses
Avalent Un bon destin.

J'ai joui de Jouy, et de j'ai Jay lit prosê,

Quand je veux, le malin.

L'éplCler.fiu comptoir où la loutre le couvre,

Reconnaissait ma loi

Ë!i i . i i i » i . • i i i i

Après cet effort, le Constitutionnel est tûiïibè daas 'uii
engourdissement profond. Puisse un rêve agréable l'a?®
racher un instant au sentiment douloureux de sa triste
situation !

L ajournai des Débats approuve le chef de l'Etat d'avoir
appelé l'événement de juillet un ouragan. Le mot conve-
nait d'autant mieux k celle pauvre révolution, qu'il n'en
est sorti que du vent.

— On va mettre en adjudication les travaux de 11 nou-
velles bastilles, destinées à former une seconde ceinture
de forts détachés. Si les ouragans se remettaient k siffler,
voilà de quoi leur couper le sifflet.

— L'ouragan explique peut-être la présence si cons-
tante du parapluie en 1850.

—On lit dans une feuille bien pensante et bien écrite :
« M. Humann devant la commission a parlé en homme
d'Etat consommé sur le déficit, et il s'est expliqué en
outre sur le recensement. » — m. Humann vient d'écrire
au rédacteur des Débats : « Me croyez vous assez cruche
pour m'expliquer en outre. »

—■ Le Constitutionnel s'excuse gauchement de n'avoir
pas voulu signer la déclaration des journaux indépendans
k la cour des pairs. Vous verrez bientôt que c'est parce
qu'il n'aime pas la pairie qu'il ne s'est pas soucié de bu
faire sa Déclaration.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Initiale; Douloureuse agonie du constitutionnel
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1842
Entstehungsdatum (normiert)
1837 - 1847
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Satirische Zeitschrift
Karikatur
Initiale
Mann <Motiv>

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 11.1842, Janvier (No. 1-31), S. 38

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CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg
 
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