LE CHARIVARI.
lièrement attristés, celle du pont du Carrousel ne
leur est pas moins pénible.
Elle les prive à tout jamais des facéties tradition-
nelles qui florissaient depuis vingt ans dans les ate-
liers, et qui se renouvelaient chaque soir, comme
les plaisanteries les plus neuves et les plus spiri-
tuelles du monde.
Il était reçu que deux de ces farceurs se présen-
taient à l'entrée du pont ; que le plus fort prenait le
plus léger sur ses épaules, et qu'une discussion s'en-
tamait entre les plaisans et l'invalide pour savoir si
le péage serait de cinq ou de dix centimes.
Un homme qui porte un fardeau , alléguaient les
loustics, ne donne que cinq centimes.
Deux hommes, l'un portant l'autre, doivent don-
ner dix centimes, comme s'ils marchaient tous les
deux sur leurs jambes, répliquait l'invalide.
Et de cette folle controverse naissaient des éclats
de rire sans fin et une bonne colère de l'invalide qui
ne faisait que redoubler l'hilarité des, écervelés.
Ils finissaient toujours par prendre le pont des-
Arts.
Ou bien, on se présentait au nombre de cinq ou
six; le dernier passé donnait une pièce de cinquante
centimes qu'il tirait lentement de sa poche. Le per-
cepteur prélevait sur cette pièce le prix du péage
des six contrebandiers. Mais le jeune homme à la
pièce de dix sols déclarait qu'il n'entendait payer
que pour lui seul, qu'il ne connaissait pas les autres
rapins, et comme ceux-ci pendant la discussion
avaient traversé le pont, le contrôleur faisait la
grimace et s'avouait vaincu.
Il n'est point de nos artistes célèbres qui, dans
leur jeunesse, n'ait fait de ces tours vulgaires,
dont peut-être le souvenir le fait encore sourire au-
jourdhui.
Citons, pour terminer, un homme bien triste
aussi de l'affranchissement du pont du Carrousel;
c'est celui qui se présentait à l'entrée du pont, se
détournait brusquement, se dirigeant vers un pont
libre, et jetait sérieusement dans la Seine cinq cen-
times. 11 faut qu'il renonce à la satisfaction et à la
petite popularité que lui donnait cette excentricité.
Ce pauvre pont du Carrousel a perdu son aristo-
cratie et ses légendes; il est tombé en pleine démo-
cratie !
Je crois donc qu'il conviendrait de choisir Paris | - Mon cher Punch, m'a-t-il dit, je dois te pré
munir contre un danger qui te menace.
— Lequel?
— Il faut prendre garde qu'on te confonde avec
M. Mayeux.
— Qu'est-ce que M. Mayeux?
— M. Mayeux est un homme que la nature a fait
bossu et qui se prétend à cause de cela issu du sang
des Polichinelle. C'est là une prétention que nous
ne saurions admettre.
Polichinelle est malin, Mayeux est méchant.
Polichinelle est rieur, Mayeux est médisant.
Polichinelle a des gants jaunes, Mayeux n'a point
de gants.
Polichinelle est un homme d'esprit, Mayeux est
un loustic.
Polichinelle est bien élevé, il a des manières de
grand seigneur, il peut entrer dans un salon sans
effaroucher personne, et je ne crains pas de soute-
nir, mon ami Punch, qu'on pourra te présenter à la
haute société parisienne, et que le monde dira :
Yoici un des nôtres !
Mayeux, ce faux parent dont je te parle, a laissé
partout une fort mauvaise réputation. Il a fait tou-
tes sortes de fredaines quelque temps après la révo-
lution de juillet, dont il est le fils. Polichinelle a le
grand avantage d'être simplement le fils de la tradi-
tion française. Souviens-toi toujours de cette grande
origine.
J'ai remercié, comme il convenait, le grand Poli-
chinelle, et je compte bien dans mon prospectus dire
au public que je n'ai rien de commun avec le susdit
Mayeux.
J'espère, du reste, qu'il s'en apercevra lui-même.
Vous n'apprendrez point sans un vif plaisir que
j'ai pris pour associé dans mon journal un artiste
que la nature a pris soin de faire très droit, mais
qui mériterait bien d'être bossu, tant il est spirituel.
Avec le crayon de Chain, je suis sûr d'obtenir un
succès colossal, et je me plais à croire, mylord et
auguste père, que c'est aussi votre avis.
Recevez, mylord, les respectueux hommages de
votre très humble et très obéissant rejeton.
SIR WILLIAM PUNCH.
comme siège du futur congrès.
Polichinelle-le-Grand a bien vite remarqué l'es-
pèce d'étounement dans lequel m'avait plongé l'as-
pect de son infortune.
« Mon neveu, m'a-t-il dit, la pauvreté du grand
Polichinelle te surprend? Que veux tu, les temps
sont ainsi faits. Le public n'aime plus les comédiens,
il lui faut des journalistes. La pantomime et le dé-
bit ne suffisent plus pour plaire même aux bonnes
d'enfans. Quiconque aujourd'hui ns sait pas écrire
est un homme perdu. Mes parens ont négligé de me
donner du style ; ce n'était pas nécessaire de mon
temps. Crois-moi, mon garçon, si tu veux réussir,
fais-toi journaliste.
» Le besoin d'un journal rédigé par Polichinelle
se fait généralement sentir à Paris., mais il faut
que Polichinelle arrive de Londres. Moi,. Polichi-
nelle, je ne suis plus à la mode, mais Punch fera
fureur.
« Avant trois mois tu auras trente mille abon-
nés. »
Je suis décidé, mylord et auguste père, à suivre le
conseil de mon oncle. A quoi bon voyager? Paris
n'est-il pas la ville où on s'instruit le mieux? Je
reste donc à Paris, et je joins à cette lettre le pre-
mier numéro d'un journal que je viens de fonder
sous ce titre :
PUNCH A PARIS
Revue drolatique du mois.
Les Anglais ont toujours d'excellentes correspon-
dances. C'est par là que brillent nos journaux.
Punch à Paris sera pour le moins aussi bien in-
formé de tout ce qui se passe en Europe que le Ti-
mes. J'aurai des correspondans partout et je les.
payerai fort cher.
Vous pourrez dès aujourd'hui, mylord et auguste
père, prendre une idée de leur savoir-faire.
Les conseils du grand Polichinelle me seront très
utiles, et je me suis promis de le consulter souvent.
Grâce à lui, je viens d'éviter un inconvénient fort
fracment d'une lettre de PUNCH fils
A SON AUGUSTE PÈRE.
Le premier [numéro du Punch à Paris, revue
drôlatique du mois, illustrée par Cham, doit paraî-
tre sous peu de jours.
Ce première numéro contiendra, entre autres arti-
cles, une lettre de Punch fils à son père de Londres.
Cette lettre est destinée à initier le public parisien
aux mystères de la nombreuse famille de Punch et
à donner une idée de ce que sera cette nouvelle
publication.
Grâces aux indications du Charivari j'ai pu trou-
ver la résidence d'hiver du chef de notre maison.
Cette résidence est un théâtre d'enfans. Le grand
Polichinelle n'est plus qu'un vieux comédien qui va
jouer dans les rares maisons où on veut bien le faire
appeler encore.
Je me suis présenté à lui, et tout de suite il m'a
reconnu pour son neveu. 11 approuve du reste très
fort votre idée d'un congrès européen de tous les
Polichinelle, mais il est trop pauvre pour faire les
frais d'un voyage à Londres; il en est de même, a-
-t-il ajouté, de tes oncles Puicuielia et Hans Wùrst.
.theatre montansier.
______ |Deux vieux Papillons, par M. Léon Laya.
Si l'amour a des ailes, n'est-ce pasjwur voltiger__?
Telle est la devise des deux vieillards^Delile^et Sa-
turnin. Ces deux êtres, passablement verts pour leur
âge, on peut même dire trop verts, descendent en
droite ligne des deux vieillards amoureux de la
chaste Suzanne. Seulement, adoucis par la civilisa-
tion et les chansons du Caveau, ils ont l'humeur
moins féroce et ne prennent point l'amour au tragi-
que.
Il n'est rien de plus hideux en général qu'un
vieillard papillon; ceux-ci ont l'esprit d'être amu-
sans et excentriques, ce qui leur fait trouver grâce
devant le public et devant Mile Pauline, la filleule
d'un des deux papdlons.
Mlle Pauline a une fort jolie main qui a été pro-
mise à^un certain Isidore qui est bête, comme un
chou ; on comprend que la jeune personne ne tient
pas à voir se réaliser cette promesse. Le nommé Isi-
dore est à Oran, et cette circonstance la rassure un
peu. A Oran, il y avait le choléra cet hiver, Isidore
peut bien l'avoir eu ; il y a ensuite les Arabes qui
peuvent l'avoir pris dans une embuscade ; espérons
que quelque accident extrêmement fâcheux sera ar-
rivé à notre crétin. Que si, échappant aux Arabe
et au choléra, il s'embarque pour revenir en France,
il lui reste encore la chance de se noyer. La mer est
vaste, les flots capricieux, les requins ont bon appé-
tit. 11 peut s'élever une tempête ; Saturnin, est
gauche et balourd, peut encore en se promenant sur
le pont du navire tomber à l'eau, ce malheur e--1
arrivé à de plus jolis garçons que lui.
lièrement attristés, celle du pont du Carrousel ne
leur est pas moins pénible.
Elle les prive à tout jamais des facéties tradition-
nelles qui florissaient depuis vingt ans dans les ate-
liers, et qui se renouvelaient chaque soir, comme
les plaisanteries les plus neuves et les plus spiri-
tuelles du monde.
Il était reçu que deux de ces farceurs se présen-
taient à l'entrée du pont ; que le plus fort prenait le
plus léger sur ses épaules, et qu'une discussion s'en-
tamait entre les plaisans et l'invalide pour savoir si
le péage serait de cinq ou de dix centimes.
Un homme qui porte un fardeau , alléguaient les
loustics, ne donne que cinq centimes.
Deux hommes, l'un portant l'autre, doivent don-
ner dix centimes, comme s'ils marchaient tous les
deux sur leurs jambes, répliquait l'invalide.
Et de cette folle controverse naissaient des éclats
de rire sans fin et une bonne colère de l'invalide qui
ne faisait que redoubler l'hilarité des, écervelés.
Ils finissaient toujours par prendre le pont des-
Arts.
Ou bien, on se présentait au nombre de cinq ou
six; le dernier passé donnait une pièce de cinquante
centimes qu'il tirait lentement de sa poche. Le per-
cepteur prélevait sur cette pièce le prix du péage
des six contrebandiers. Mais le jeune homme à la
pièce de dix sols déclarait qu'il n'entendait payer
que pour lui seul, qu'il ne connaissait pas les autres
rapins, et comme ceux-ci pendant la discussion
avaient traversé le pont, le contrôleur faisait la
grimace et s'avouait vaincu.
Il n'est point de nos artistes célèbres qui, dans
leur jeunesse, n'ait fait de ces tours vulgaires,
dont peut-être le souvenir le fait encore sourire au-
jourdhui.
Citons, pour terminer, un homme bien triste
aussi de l'affranchissement du pont du Carrousel;
c'est celui qui se présentait à l'entrée du pont, se
détournait brusquement, se dirigeant vers un pont
libre, et jetait sérieusement dans la Seine cinq cen-
times. 11 faut qu'il renonce à la satisfaction et à la
petite popularité que lui donnait cette excentricité.
Ce pauvre pont du Carrousel a perdu son aristo-
cratie et ses légendes; il est tombé en pleine démo-
cratie !
Je crois donc qu'il conviendrait de choisir Paris | - Mon cher Punch, m'a-t-il dit, je dois te pré
munir contre un danger qui te menace.
— Lequel?
— Il faut prendre garde qu'on te confonde avec
M. Mayeux.
— Qu'est-ce que M. Mayeux?
— M. Mayeux est un homme que la nature a fait
bossu et qui se prétend à cause de cela issu du sang
des Polichinelle. C'est là une prétention que nous
ne saurions admettre.
Polichinelle est malin, Mayeux est méchant.
Polichinelle est rieur, Mayeux est médisant.
Polichinelle a des gants jaunes, Mayeux n'a point
de gants.
Polichinelle est un homme d'esprit, Mayeux est
un loustic.
Polichinelle est bien élevé, il a des manières de
grand seigneur, il peut entrer dans un salon sans
effaroucher personne, et je ne crains pas de soute-
nir, mon ami Punch, qu'on pourra te présenter à la
haute société parisienne, et que le monde dira :
Yoici un des nôtres !
Mayeux, ce faux parent dont je te parle, a laissé
partout une fort mauvaise réputation. Il a fait tou-
tes sortes de fredaines quelque temps après la révo-
lution de juillet, dont il est le fils. Polichinelle a le
grand avantage d'être simplement le fils de la tradi-
tion française. Souviens-toi toujours de cette grande
origine.
J'ai remercié, comme il convenait, le grand Poli-
chinelle, et je compte bien dans mon prospectus dire
au public que je n'ai rien de commun avec le susdit
Mayeux.
J'espère, du reste, qu'il s'en apercevra lui-même.
Vous n'apprendrez point sans un vif plaisir que
j'ai pris pour associé dans mon journal un artiste
que la nature a pris soin de faire très droit, mais
qui mériterait bien d'être bossu, tant il est spirituel.
Avec le crayon de Chain, je suis sûr d'obtenir un
succès colossal, et je me plais à croire, mylord et
auguste père, que c'est aussi votre avis.
Recevez, mylord, les respectueux hommages de
votre très humble et très obéissant rejeton.
SIR WILLIAM PUNCH.
comme siège du futur congrès.
Polichinelle-le-Grand a bien vite remarqué l'es-
pèce d'étounement dans lequel m'avait plongé l'as-
pect de son infortune.
« Mon neveu, m'a-t-il dit, la pauvreté du grand
Polichinelle te surprend? Que veux tu, les temps
sont ainsi faits. Le public n'aime plus les comédiens,
il lui faut des journalistes. La pantomime et le dé-
bit ne suffisent plus pour plaire même aux bonnes
d'enfans. Quiconque aujourd'hui ns sait pas écrire
est un homme perdu. Mes parens ont négligé de me
donner du style ; ce n'était pas nécessaire de mon
temps. Crois-moi, mon garçon, si tu veux réussir,
fais-toi journaliste.
» Le besoin d'un journal rédigé par Polichinelle
se fait généralement sentir à Paris., mais il faut
que Polichinelle arrive de Londres. Moi,. Polichi-
nelle, je ne suis plus à la mode, mais Punch fera
fureur.
« Avant trois mois tu auras trente mille abon-
nés. »
Je suis décidé, mylord et auguste père, à suivre le
conseil de mon oncle. A quoi bon voyager? Paris
n'est-il pas la ville où on s'instruit le mieux? Je
reste donc à Paris, et je joins à cette lettre le pre-
mier numéro d'un journal que je viens de fonder
sous ce titre :
PUNCH A PARIS
Revue drolatique du mois.
Les Anglais ont toujours d'excellentes correspon-
dances. C'est par là que brillent nos journaux.
Punch à Paris sera pour le moins aussi bien in-
formé de tout ce qui se passe en Europe que le Ti-
mes. J'aurai des correspondans partout et je les.
payerai fort cher.
Vous pourrez dès aujourd'hui, mylord et auguste
père, prendre une idée de leur savoir-faire.
Les conseils du grand Polichinelle me seront très
utiles, et je me suis promis de le consulter souvent.
Grâce à lui, je viens d'éviter un inconvénient fort
fracment d'une lettre de PUNCH fils
A SON AUGUSTE PÈRE.
Le premier [numéro du Punch à Paris, revue
drôlatique du mois, illustrée par Cham, doit paraî-
tre sous peu de jours.
Ce première numéro contiendra, entre autres arti-
cles, une lettre de Punch fils à son père de Londres.
Cette lettre est destinée à initier le public parisien
aux mystères de la nombreuse famille de Punch et
à donner une idée de ce que sera cette nouvelle
publication.
Grâces aux indications du Charivari j'ai pu trou-
ver la résidence d'hiver du chef de notre maison.
Cette résidence est un théâtre d'enfans. Le grand
Polichinelle n'est plus qu'un vieux comédien qui va
jouer dans les rares maisons où on veut bien le faire
appeler encore.
Je me suis présenté à lui, et tout de suite il m'a
reconnu pour son neveu. 11 approuve du reste très
fort votre idée d'un congrès européen de tous les
Polichinelle, mais il est trop pauvre pour faire les
frais d'un voyage à Londres; il en est de même, a-
-t-il ajouté, de tes oncles Puicuielia et Hans Wùrst.
.theatre montansier.
______ |Deux vieux Papillons, par M. Léon Laya.
Si l'amour a des ailes, n'est-ce pasjwur voltiger__?
Telle est la devise des deux vieillards^Delile^et Sa-
turnin. Ces deux êtres, passablement verts pour leur
âge, on peut même dire trop verts, descendent en
droite ligne des deux vieillards amoureux de la
chaste Suzanne. Seulement, adoucis par la civilisa-
tion et les chansons du Caveau, ils ont l'humeur
moins féroce et ne prennent point l'amour au tragi-
que.
Il n'est rien de plus hideux en général qu'un
vieillard papillon; ceux-ci ont l'esprit d'être amu-
sans et excentriques, ce qui leur fait trouver grâce
devant le public et devant Mile Pauline, la filleule
d'un des deux papdlons.
Mlle Pauline a une fort jolie main qui a été pro-
mise à^un certain Isidore qui est bête, comme un
chou ; on comprend que la jeune personne ne tient
pas à voir se réaliser cette promesse. Le nommé Isi-
dore est à Oran, et cette circonstance la rassure un
peu. A Oran, il y avait le choléra cet hiver, Isidore
peut bien l'avoir eu ; il y a ensuite les Arabes qui
peuvent l'avoir pris dans une embuscade ; espérons
que quelque accident extrêmement fâcheux sera ar-
rivé à notre crétin. Que si, échappant aux Arabe
et au choléra, il s'embarque pour revenir en France,
il lui reste encore la chance de se noyer. La mer est
vaste, les flots capricieux, les requins ont bon appé-
tit. 11 peut s'élever une tempête ; Saturnin, est
gauche et balourd, peut encore en se promenant sur
le pont du navire tomber à l'eau, ce malheur e--1
arrivé à de plus jolis garçons que lui.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Bureau du Punch
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsdatum
um 1850
Entstehungsdatum (normiert)
1840 - 1860
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 19.1850, Mars (No. 60-90), S. 246
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg