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NOTRE BIBLIOTHÈQUE.
27
Les illustrations, — dessins et chromolithographies,
— sont en général assez réussies, sans cependant pouvoir
être comparées aux adorables bébés de Kate Greenaway.
V
Nous avons eu l’année dernière l’occasion de dire notre
sentiment relativement au Tour du Monde. Ces relations
de voyages constituent une des lectures les plus instruc-
tives et les plus attachantes qu’il soit possible d’imaginer.
Les deux volumes qui sont formés des livraisons de l’année
1886 contiennent : Les Lacs de l’Afrique équatoriale, par
M. Victor Giraud, enseigne de vaisseau. — Krakatau et
le détroit de la Sonde, par M. Emile Cotteau. — La
Frise ( 1883), d’après une relation du journal hollandais
De Aarde en Haar Volken. — Luçon et Palaouan (six années
aux Philippines), par M. Alfred Marche (texte et dessins
inédits). — Voyage au Népal, par le docteur Gustave Le
Bon. — Voyage au pays des Bagas et du Rio-Nune1, par
M. le lieutenant de vaisseau Coffinières de Nordeck. —
A travers la Toscane, par notre collaborateur M. Eugène
Müntz, — auquel je regrette doublement de ne pouvoir
consacrer ici un examen spécial. •— Voyage d’exploration
dans l’Utah et l’Ari\ona, Kenal et le plateau de Kaibab,
par M. Albert Tissandier. — A travers l’Alsace et la Lor-
raine, par Charles Grad, de l’Institut, député au Reichstag
allemand, 1884-1885.
Voilà pour le premier volume, — sauf la relation de
voyage de Mme Dieulafoy qui s’y trouve sous sa première
forme; — quant au second, le nombre et l’intérêt des
documents ne sont pas moindres, mais je ne puis qu’y
renvoyer le lecteur.
Eugène Véron.
Gravure tirée du livre des Grotesques, de Du Cerceau.
CDXXV
Bibliothèque Internationale de l’Art, publiée sous la
direction de M. Eugène Müntz. Les Du Cerceau, leur
vie et leur œuvre, d’après de nouvelles recherches, par
le baron Henry de Geymüller, architecte, membre
honoraire et correspondant de l’Institut royal des Archi-
tectes britanniques, correspondant de l’Institut de
France. Ouvrage accompagné de 137 gravures dans le
texte et de 4 planches hors texte, pour la majeure partie
inédites. In-40 de 348 pages. Librairie de l’Art. Paris,
Jules Rouam, éditeur, 29, cité d’Antin. Londres, Gilbert
Wood and Co. 175, Strand. 1887.
Chaque volume dont s’enrichit la Bibliothèque Inter-
nationale de l’Art, fondée et dirigée par M. Eugène Müntz,
est un nouveau succès. L’auteur des Projets primitifs pour
la basilique de Saint-Pierre de Rome, par Bramante,
Raphaël Sanfio, Fr a Giocondo, les San Gallo ; de Cento
disegni di arcliitettura, d’ornato e di figure di Fra Gio-
vanni Giocondo ; des Documents inédits sur les Thermes
d'Agrippa, le Panthéon et les Thermes de Dioclétien ; de
Leonardo da Vinci as architect, de Raffaello studiato
corne architetto, et de Die Architektur der Renaissance in
Toscana, le baron de Geymüller était d’avance assuré d’un
non moins chaleureux accueil lorsqu’il présenterait au
public un nouvel ouvrage et surtout un livre consacré aux
Du Cerceau. On sait et l’extrême conscience et la puis-
sance d’investigation de M. de Geymüller. Le très érudit
architecte suisse 11’en a peut-être jamais accumulé autant
de preuves que dans ce superbe volume magistralement
illustré de reproductions de la plus absolue fidélité. Nos
lecteurs en jugeront par l’admirable Château de Verneuil,
héliogravure de M. Dujardin, d’après le dessin lavé de
Jacques Du Cerceau l’ancien, qui fait partie de la précieuse
collection de M. Destailleur.
Rien n’était plus obscur que tout ce qui touche aux
Du Cerceau; les esprits les plus sagaces avaient échoué
à débrouiller un tel chaos. M. de Geymüller, en y appor-
tant enfin la lumière, rend à l’art le plus signalé service.
Son livre est de ceux qui sont appelés à être hautement
appréciés en tous pays; aussi M. Eugène Müntz doit-il
être vivement félicité pour s’être assuré la publication d’un
ouvrage qui rend enfin éclatante justice à toute une pléiade
d’artistes français, dont l’existence même était contestée
par quelques-uns tandis que d’autres mettaient très sérieu-
sement en doute leur talent d’architectes.
Henri Perrier.
CDXXVI
Jack and the Bean-Stalk, English Hexameters, by Hai.lam
Tennyson, illustrated by Randolph Caldecott. Petit
in-40 dü 7° pages- London, Macmillan and Co., and
New-York. 1886.
Le fantasque petit poème de
M. Hallam Tennyson est la der-
nière œuvre dont se soit inspiré
Randolph Caldecott ; ses illustra-
tions, lorsqu’il est mort si préma-
turément, n’étaient encore qu’à
l’état de germe. La très considé-
rable et très intelligente maison
voulu conserver
l’humouristique souvenir de ces
crjoquis et elle l’a fait avec une
sorte de piété, tant sont accomplis
les soins et le goût apportés à cette publication posthume.
A l’exception tout au plus de la grenouille qui, s’adres-
sant à Jack, s’écrie : « / am a Fairy », ce ne sont absolu-
ment que quelques coups de crayon, mais que d’esprit dans
le moindre trait! Voyez ce bonhomme aux jambes torses;
rêve-t-on plus complète importance ventripotente, bêtise
plus brutale ?
Dans d’autres dessins, la pensée est tout au plus indi
1. <( Je suis une fee. »
« I a m a Fairy'. »
Dessin de Randolph Caldecott. Macmülan
Gravure extraite de :
Jack and the Bean-Stalk,
English Hexameters.
27
Les illustrations, — dessins et chromolithographies,
— sont en général assez réussies, sans cependant pouvoir
être comparées aux adorables bébés de Kate Greenaway.
V
Nous avons eu l’année dernière l’occasion de dire notre
sentiment relativement au Tour du Monde. Ces relations
de voyages constituent une des lectures les plus instruc-
tives et les plus attachantes qu’il soit possible d’imaginer.
Les deux volumes qui sont formés des livraisons de l’année
1886 contiennent : Les Lacs de l’Afrique équatoriale, par
M. Victor Giraud, enseigne de vaisseau. — Krakatau et
le détroit de la Sonde, par M. Emile Cotteau. — La
Frise ( 1883), d’après une relation du journal hollandais
De Aarde en Haar Volken. — Luçon et Palaouan (six années
aux Philippines), par M. Alfred Marche (texte et dessins
inédits). — Voyage au Népal, par le docteur Gustave Le
Bon. — Voyage au pays des Bagas et du Rio-Nune1, par
M. le lieutenant de vaisseau Coffinières de Nordeck. —
A travers la Toscane, par notre collaborateur M. Eugène
Müntz, — auquel je regrette doublement de ne pouvoir
consacrer ici un examen spécial. •— Voyage d’exploration
dans l’Utah et l’Ari\ona, Kenal et le plateau de Kaibab,
par M. Albert Tissandier. — A travers l’Alsace et la Lor-
raine, par Charles Grad, de l’Institut, député au Reichstag
allemand, 1884-1885.
Voilà pour le premier volume, — sauf la relation de
voyage de Mme Dieulafoy qui s’y trouve sous sa première
forme; — quant au second, le nombre et l’intérêt des
documents ne sont pas moindres, mais je ne puis qu’y
renvoyer le lecteur.
Eugène Véron.
Gravure tirée du livre des Grotesques, de Du Cerceau.
CDXXV
Bibliothèque Internationale de l’Art, publiée sous la
direction de M. Eugène Müntz. Les Du Cerceau, leur
vie et leur œuvre, d’après de nouvelles recherches, par
le baron Henry de Geymüller, architecte, membre
honoraire et correspondant de l’Institut royal des Archi-
tectes britanniques, correspondant de l’Institut de
France. Ouvrage accompagné de 137 gravures dans le
texte et de 4 planches hors texte, pour la majeure partie
inédites. In-40 de 348 pages. Librairie de l’Art. Paris,
Jules Rouam, éditeur, 29, cité d’Antin. Londres, Gilbert
Wood and Co. 175, Strand. 1887.
Chaque volume dont s’enrichit la Bibliothèque Inter-
nationale de l’Art, fondée et dirigée par M. Eugène Müntz,
est un nouveau succès. L’auteur des Projets primitifs pour
la basilique de Saint-Pierre de Rome, par Bramante,
Raphaël Sanfio, Fr a Giocondo, les San Gallo ; de Cento
disegni di arcliitettura, d’ornato e di figure di Fra Gio-
vanni Giocondo ; des Documents inédits sur les Thermes
d'Agrippa, le Panthéon et les Thermes de Dioclétien ; de
Leonardo da Vinci as architect, de Raffaello studiato
corne architetto, et de Die Architektur der Renaissance in
Toscana, le baron de Geymüller était d’avance assuré d’un
non moins chaleureux accueil lorsqu’il présenterait au
public un nouvel ouvrage et surtout un livre consacré aux
Du Cerceau. On sait et l’extrême conscience et la puis-
sance d’investigation de M. de Geymüller. Le très érudit
architecte suisse 11’en a peut-être jamais accumulé autant
de preuves que dans ce superbe volume magistralement
illustré de reproductions de la plus absolue fidélité. Nos
lecteurs en jugeront par l’admirable Château de Verneuil,
héliogravure de M. Dujardin, d’après le dessin lavé de
Jacques Du Cerceau l’ancien, qui fait partie de la précieuse
collection de M. Destailleur.
Rien n’était plus obscur que tout ce qui touche aux
Du Cerceau; les esprits les plus sagaces avaient échoué
à débrouiller un tel chaos. M. de Geymüller, en y appor-
tant enfin la lumière, rend à l’art le plus signalé service.
Son livre est de ceux qui sont appelés à être hautement
appréciés en tous pays; aussi M. Eugène Müntz doit-il
être vivement félicité pour s’être assuré la publication d’un
ouvrage qui rend enfin éclatante justice à toute une pléiade
d’artistes français, dont l’existence même était contestée
par quelques-uns tandis que d’autres mettaient très sérieu-
sement en doute leur talent d’architectes.
Henri Perrier.
CDXXVI
Jack and the Bean-Stalk, English Hexameters, by Hai.lam
Tennyson, illustrated by Randolph Caldecott. Petit
in-40 dü 7° pages- London, Macmillan and Co., and
New-York. 1886.
Le fantasque petit poème de
M. Hallam Tennyson est la der-
nière œuvre dont se soit inspiré
Randolph Caldecott ; ses illustra-
tions, lorsqu’il est mort si préma-
turément, n’étaient encore qu’à
l’état de germe. La très considé-
rable et très intelligente maison
voulu conserver
l’humouristique souvenir de ces
crjoquis et elle l’a fait avec une
sorte de piété, tant sont accomplis
les soins et le goût apportés à cette publication posthume.
A l’exception tout au plus de la grenouille qui, s’adres-
sant à Jack, s’écrie : « / am a Fairy », ce ne sont absolu-
ment que quelques coups de crayon, mais que d’esprit dans
le moindre trait! Voyez ce bonhomme aux jambes torses;
rêve-t-on plus complète importance ventripotente, bêtise
plus brutale ?
Dans d’autres dessins, la pensée est tout au plus indi
1. <( Je suis une fee. »
« I a m a Fairy'. »
Dessin de Randolph Caldecott. Macmülan
Gravure extraite de :
Jack and the Bean-Stalk,
English Hexameters.