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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 13.1887 (Teil 1)

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Yriarte, Charles: Les collections de Chantilly: le musée Condé, IV; la chapelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.25558#0269

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LES COLLECTIONS DE CHANTILLY

LE MUSÉE CONDÉ'

(fin)

IV

LA CHAPELLE

C’est cette partie de l’édifice qui rap-
pelle le plus directement le souvenir du
vrai fondateur de Chantilly, Anne de
Montmorency; ici tout nous parle de lui.
Quoique la chapelle n’occupe plus dans le
palais la place que lui avait donnée Jean
Bullant dans l’économie générale, elle
n’en est pas moins un vrai monument de
la Renaissance française, une restitution
architecturale du plus haut intérêt, où
sont venues prendre place les décorations
exécutées autrefois par les plus nobles
artistes français, ceux qui honorent le
plus notre xvie siècle.

Je n’entends parler ici que des objets
d’art proprement dits ; je citerai d’abord
l’autel en forme de jubé, évidemment
dessiné par Jean Bullant et exécuté cer-
tainement par Jean Goujon. Le grand
sculpteur de Saint-Germain-l’Auxerrois,
de Sainte-Geneviève et de la Fontaine
des Innocents, a décoré ce petit monument
de bas-reliefs et de figures allégoriques.
Un tympan central, représentant le Sacri-
fice d’Abraham, nous montre l’artiste,
jeune encore, mais déjà dans la plénitude
de sa force et de sa grâce ; les figures allégoriques : la Religion, la Force, la Foi, rappellent
dans les draperies et dans les attitudes, gracieusement contournées, la manière très déterminée
du maître de la Fontaine des Innocents. Il est singulier qu’une répétition du bas-relief du
Sacrifice, en pierre dure, existe dans le couloir qui sépare le Trésor de la salle de la Tribune.
Celui qui décore l’autel, d’une exécution beaucoup plus fine, et qui fait penser aux retables
italiens du Verrocchio par la préciosité du faire, est sculpté dans la pierre de liais.

Les verrières de la chapelle, de même origine que celles de la Galerie de Psyché, car elles
furent aussi rendues en 1816 au prince de Condé, sont, selon nous, des œuvres infiniment plus
intéressantes que ces dernières ; elles donnent la plus haute note de l’art du verrier français au
milieu de la Renaissance, et sont de la première moitié du xvie siècle. On dirait que Clouet a
■dessiné d après nature, pour en faire le Carton de ces verrières, ces donateurs agenouillés

1. Voir l Art, 12e année, tome II, page 201, et 13* année, tome Ier, pages 5y, 74 et 224.

Tome XLII.

La Chapelle. — Le Jubé de Jean Bullant,
sculpté par Jean Goujon.

Dessin de Maurice Deville, d’après la photographie de M. Chalot.
(Musée Condé.)

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