2Ô0
L’ART.
petite créature, mais elle avait bon cœur; elle savait
aimer. Et dans toute sa vie elle n’a connu que le bonheur
qui lui est venu de celui qu’elle aimait. Tu te diras cela,
mon bien-aimé, c’est si vrai ! Sans toi, qu’aurait été la
Lisette de chez les Coulhard ? Qui sait?... N’aie jamais de
remords ; grâce à toi j’ai eu un peu de bonheur...
Plus tard, se réveillant d’une espèce de torpeur, elle dit
subitement :
— J’ai une si mauvaise mémoire... je n’ai jamais rien
su apprendre ; dites, Marcelle, qu’est-ce qui vient après
Bienheureux ceux qui pleurent, car... car?
Alors Marcelle de sa belle voix tendre reprit :
— Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront con
solés!
— Car ils seront consolés... consolés.
Ce furent les dernières paroles de la petite paysanne.
Jeanne Mairet.
SALVE!
Heureux qui dignement parle de la Beauté,
Qui sait T accord divin des lignes et des nombres,
Qui vers toi, noble Hellas, vers ton ciel enchanté,
Tourne les yeux de l ame et t’évoque des ombres...
Salut, o Parthénon ! tu brilles sur l'azur,
Sublime fleur de marbre aux immortels pétales,
Et ta blanche déesse à l’œil clair, au doigt sûr,
Rachève tes frontons de ses mains virginales...
Je vois se reformer les groupes cadencés
De la Panathénée auguste qui chemine,
Vierges graves, vieillards, éphèbes élancés
Autour du saint péplos à la trame divine ;
Les airs partout sont pleins de sons harmonieux,
Partout sont des couleurs, des lignes charmeresses :
L’art triomphe, paisible et noble enfant des Dieux,
Sur la Terre il épand ses chastes allégresses...
H
Oh! n’ayons pas en vain les hautes visions!
Baisons de l’Idéal la lumineuse trace...
Oh! ne méprise point nos générations,
Beauté, que le Travail énamouré t’embrasse !
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
L’ART.
petite créature, mais elle avait bon cœur; elle savait
aimer. Et dans toute sa vie elle n’a connu que le bonheur
qui lui est venu de celui qu’elle aimait. Tu te diras cela,
mon bien-aimé, c’est si vrai ! Sans toi, qu’aurait été la
Lisette de chez les Coulhard ? Qui sait?... N’aie jamais de
remords ; grâce à toi j’ai eu un peu de bonheur...
Plus tard, se réveillant d’une espèce de torpeur, elle dit
subitement :
— J’ai une si mauvaise mémoire... je n’ai jamais rien
su apprendre ; dites, Marcelle, qu’est-ce qui vient après
Bienheureux ceux qui pleurent, car... car?
Alors Marcelle de sa belle voix tendre reprit :
— Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront con
solés!
— Car ils seront consolés... consolés.
Ce furent les dernières paroles de la petite paysanne.
Jeanne Mairet.
SALVE!
Heureux qui dignement parle de la Beauté,
Qui sait T accord divin des lignes et des nombres,
Qui vers toi, noble Hellas, vers ton ciel enchanté,
Tourne les yeux de l ame et t’évoque des ombres...
Salut, o Parthénon ! tu brilles sur l'azur,
Sublime fleur de marbre aux immortels pétales,
Et ta blanche déesse à l’œil clair, au doigt sûr,
Rachève tes frontons de ses mains virginales...
Je vois se reformer les groupes cadencés
De la Panathénée auguste qui chemine,
Vierges graves, vieillards, éphèbes élancés
Autour du saint péplos à la trame divine ;
Les airs partout sont pleins de sons harmonieux,
Partout sont des couleurs, des lignes charmeresses :
L’art triomphe, paisible et noble enfant des Dieux,
Sur la Terre il épand ses chastes allégresses...
H
Oh! n’ayons pas en vain les hautes visions!
Baisons de l’Idéal la lumineuse trace...
Oh! ne méprise point nos générations,
Beauté, que le Travail énamouré t’embrasse !
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.