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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 13.1887 (Teil 1)

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Molinier, Émile: La sculpture au musée Correr, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25558#0015

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Sarcophage du doge Marino Faliero.
(Musée Correr, à Venise.) — Dessin de Charles E. Wilson.

LA SCULPTURE AU MUSÉE CORRER'

I

u Musée Correr, il ne faut point songer à étudier dans toutes
ses phases l’histoire de la sculpture vénitienne; c’est là un travail
auquel on ne peut du reste se livrer dans aucun Musée d’Europe.
Si Ton en excepte un certain nombre de bronzes, les sculptures
vénitiennes sont presque toutes restées en place et c’est en par-
courant la ville, en visitant les églises et les palais, qu’on peut se
faire une idée exacte de cette plastique très particulière. Si elle
n’atteint que bien rarement à la souplesse de la sculpture floren-
tine, si elle conserve très longtemps un caractère un peu archaïque
et parfois un peu dur, elle est presque toujours, au point de vue
décoratif, d’un effet puissant ; nous ne voulons point parler ici
bien entendu des Lombardi, des Sansovino, des Yittoria ; ceux-là,
dont nous n’avons garde de rabaisser la haute valeur, ne sau-
raient compter parmi les artistes purement vénitiens : ils avaient
subi trop de contacts étrangers, trop d’influences diverses pour
conserver au même degré d’intensité le caractère original qui distingue les productions des
sculpteurs vénitiens des deux premiers tiers du xve siècle. En dehors de quelques bustes
d’Alessandro Yittoria, en dehors surtout d’une très remarquable collection de bronzes du xve et
du xvie siècle, la sculpture n’est représentée au Musée Correr que par des monuments qui
appartiennent plutôt à la décoration architectonique qu’à la plastique proprement dite : margelles
de puits, tympans, bas-reliefs d’ornement, fontaines ; la plupart de ces sculptures sont antérieures
au xvie siècle et ont un goût de terroir très prononcé.

Avant de parler des sculptures du Moyen.-Age et de la Renaissance exposées dans la Loggia
et dans le Cortile du Musée, il convient de signaler quelques antiques égarés à droite et à
gauche. La plupart de ces marbres sont très mutilés, ce sont des épaves de ces anciennes
collections vénitiennes signalées dans la Notifia d’opéré di disegno, publiée par Jacopo Morelli
et republiée tout récemment par M. Frizzoni. Quelques pièces nous paraissent mériter une
attention particulière : d’abord, une statue colossale d’Agrippa qui, malheureusement, est très
restaurée; elle a fait partie des collections du cardinal Domenico Grimani, dont le nom est devenu
presque populaire, grâce au célèbre bréviaire qui se trouve maintenant à la bibliothèque Marciana,
manuscrit qui, par parenthèse, est au-dessous de sa réputation. Infiniment supérieurs à la statue
d’Agrippa sont deux marbres placés dans l’une des salles du premier étage du Musée : un superbe

i. Voir dans l’Art, 120 année, tome If, page 214 : le Musée Correr, à Venise, par Émile Molinier.

Initiale du xv" siècle.
Confrérie de S. Girolamo. (Musée Correr.
Dessin de Charles E. Wilson.
 
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