Vénus et l’Amour.
Dessin du Titien. (Musée Coudé.)
LES COLLECTIONS DE CHANTILLY
LE MUSÉE CONDÉ1
m
LES COLLECTIONS — LES DESSINS
(suite)
A côté de la collection des peintures, deux autres collections ont trouvé place dans la partie
du château qui regarde les parterres : le Cabinet des Estampes, ingénieusement aménagé dans
un triangle du plan, entre la Galerie de Psyché et la Galerie de Peinture, et la Collection des
Dessins de maîtres, partie aux murs de la tour de Psyché et aux parois de la Galerie de Psyché,
partie dans les cartons conservés au Cabinet des Estampes. Ce dernier ne saurait ni se définir
ni se cataloguer ; il contient, nous le savons, l’œuvre de Rembrandt et la série des grands
portraits au burin de notre belle école française de gravure ; il s’est enrichi, dans diverses
ventes, de l’œuvre tout entier des peintres français du commencement du siècle : Géricault,
Charlet, Raffet ; mais les cartons clos ne disent point leurs secrets, et, de sa nature, la collection
est d’une énumération difficile. Pour les Dessins de maîtres, nous sommes mieux informés : un
certain nombre d’entre eux sont exposés ; les plus célèbres ont été vus au Palais des Beaux-Arts
en 1879, à l’Exposition des Dessins des maîtres anciens, et, à cette occasion, photographiés et
conservés par les amateurs’ le reste est classé par époques. Le noyau de la collection est
d’origine française et vient de la maison de Condé ; la vente amiable de la collection Reiset y
a ajouté près de quatre cents œuvres, qui comptent parmi les plus importantes. Ainsi renforcée,
elle devint de jour en jour plus précieuse par des acquisitions faites avec un goût sûr et un
esprit critique remarquable; elle compte aujourd’hui, après les musées d’Etat et à côté de la
collection Malcolm, la plus célèbre d’Angleterre, parmi les riches de l’Europe. On en jugera par
les quelques pièces que nous allons énumérer : un Léonard de Vinci, célébré parce qu’il rappelle,
sinon la Joconde, au moins une figure à la fois énigmatique, séduisante et profonde comme
celle-ci ; cinq Michel-Ange, dont une figure de la Vérité, qu’on reconnaît avoir fait partie du
grand projet non exécuté du Tombeau de Jules II; huit Raphaël, dont la première pensée de
la Dispute du Saint-Sacrement, et un admirable fragment d’étude pour les Fresques des Dieux,
de la Farnésine. Les Watteau, les Pater, les Lancret, les Poussin, les Clouet, etc., Italiens,
Allemands, Flamands, Espagnols, Français, sont là représentés; tous les grands noms et toutes
les écoles y figurent. M. Paul Baude, dans une étude sur Chantilly, a cité, à propos des dessins,
détail qui nous avait échappe, il a lu, de la main du peintre David, cette mention, écrite
1. Voir l’Art, 12» année, tome II, page 201, et i3» année, tome I" pages b-j et 74.
un
au
Dessin du Titien. (Musée Coudé.)
LES COLLECTIONS DE CHANTILLY
LE MUSÉE CONDÉ1
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LES COLLECTIONS — LES DESSINS
(suite)
A côté de la collection des peintures, deux autres collections ont trouvé place dans la partie
du château qui regarde les parterres : le Cabinet des Estampes, ingénieusement aménagé dans
un triangle du plan, entre la Galerie de Psyché et la Galerie de Peinture, et la Collection des
Dessins de maîtres, partie aux murs de la tour de Psyché et aux parois de la Galerie de Psyché,
partie dans les cartons conservés au Cabinet des Estampes. Ce dernier ne saurait ni se définir
ni se cataloguer ; il contient, nous le savons, l’œuvre de Rembrandt et la série des grands
portraits au burin de notre belle école française de gravure ; il s’est enrichi, dans diverses
ventes, de l’œuvre tout entier des peintres français du commencement du siècle : Géricault,
Charlet, Raffet ; mais les cartons clos ne disent point leurs secrets, et, de sa nature, la collection
est d’une énumération difficile. Pour les Dessins de maîtres, nous sommes mieux informés : un
certain nombre d’entre eux sont exposés ; les plus célèbres ont été vus au Palais des Beaux-Arts
en 1879, à l’Exposition des Dessins des maîtres anciens, et, à cette occasion, photographiés et
conservés par les amateurs’ le reste est classé par époques. Le noyau de la collection est
d’origine française et vient de la maison de Condé ; la vente amiable de la collection Reiset y
a ajouté près de quatre cents œuvres, qui comptent parmi les plus importantes. Ainsi renforcée,
elle devint de jour en jour plus précieuse par des acquisitions faites avec un goût sûr et un
esprit critique remarquable; elle compte aujourd’hui, après les musées d’Etat et à côté de la
collection Malcolm, la plus célèbre d’Angleterre, parmi les riches de l’Europe. On en jugera par
les quelques pièces que nous allons énumérer : un Léonard de Vinci, célébré parce qu’il rappelle,
sinon la Joconde, au moins une figure à la fois énigmatique, séduisante et profonde comme
celle-ci ; cinq Michel-Ange, dont une figure de la Vérité, qu’on reconnaît avoir fait partie du
grand projet non exécuté du Tombeau de Jules II; huit Raphaël, dont la première pensée de
la Dispute du Saint-Sacrement, et un admirable fragment d’étude pour les Fresques des Dieux,
de la Farnésine. Les Watteau, les Pater, les Lancret, les Poussin, les Clouet, etc., Italiens,
Allemands, Flamands, Espagnols, Français, sont là représentés; tous les grands noms et toutes
les écoles y figurent. M. Paul Baude, dans une étude sur Chantilly, a cité, à propos des dessins,
détail qui nous avait échappe, il a lu, de la main du peintre David, cette mention, écrite
1. Voir l’Art, 12» année, tome II, page 201, et i3» année, tome I" pages b-j et 74.
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