Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 13.1887 (Teil 1)

DOI article:
Cournault, Charles: Ligier Richier, [1]: statuaire Lorrain (1500 - 1567)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.25558#0022

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LIGIER RICHIER1

STATUAIRE LORRAIN (i5oo-i5.6;

(suite)

La Vierge soutenue par saint Jean.
Groupe de Ligier Richier. (Église de Saint-Mihiel.)

De tous les sujets religieux que traite Ligier Richier,
celui qui semble avoir occupé au plus haut point sa pensée
religieuse est la déposition du corps de Jésus, après le sup-
plice de la croix. Son chef-d’œuvre ou plutôt son œuvre la
plus considérable, la Mise au tombeau de Saint-Mihiel n’est
réellement que le dernier épisode de cette scène douloureuse.
A Hattonchâtel, le troisième bas-relief du retable est, en
quelque sorte, la première pensée des groupes qu’on voit à
Etain, à Clermont-en-Argonne et à Saint-Mihiel. Le corps
du Christ, étendu sur le sol, est tendrement soutenu par sa
mère. C’est pour elle le moment de la douleur la plus
aiguë, celui où les forces humaines abandonnent son pauvre
corps tout prêt à défaillir. Ce groupe se compose bien et
la tête du Christ, fine, allongée, offre un type de beauté
supérieur à celui des deux bas-reliefs précédents. Saint
Jean, debout à gauche, est une médiocre figure. La sainte
femme qui se penche sur le corps du Christ, par un mou-
vement plein de naturel, est d’un aspect vulgaire, presque
trivial. Il y a ici exagération du sentiment réaliste. En
revanche, à gauche, se dresse une svelte figure de femme, coiffée avec goût et vêtue d’un étroit
corsage qui modèle les formes du corps, en laissant voir sur la poitrine une chemise finement
plissée. Une longue ceinture entoure sa taille et un ample manteau complète son costume
élégant. C’est, sans doute, sainte Madeleine, l’ancienne courtisane de Magdala, Madeleine à
laquelle Richier a toujours prodigué les bijoux finement ciselés et les somptueux vêtements,
oubliant qu’il avait à représenter une humble pénitente ayant renoncé aux joies du monde. Au
dernier plan du bas-relief, on distingue un évêque ou abbé mitré et crossé, revêtu de ses habits
pontificaux. Au-dessous de lui, un prêtre en surplis, les mains jointes, est à genoux en prière.
Ces deux figures sont évidemment des portraits. M. Léon Germain suppose, avec assez de
vraisemblance, que l’évêque n’est autre que saint Claude, et le prêtre serait le donateur lui-même
dont jusqu à présent on n’a pas découvert le nom.

Ces trois bas-reliefs sont séparés par des pilastres couverts d arabesques légères où sont
figurés, d une part, les instruments du sculpteur : un marteau et un ciseau, et d’autre part, une
règle et un compas, attributs de l’architecte. L’entablement est aussi décoré d’arabesques traitées
avec beaucoup de goût. Les armes du duc Antoine surmontent la niche où se trouve placée la
croix. Cet ensemble de décoration, où toutes les parties en relief sont dorées sur un fond d’azur,
forme un cadre splendide aux bas-reliefs qui n’ont aucune dorure.

Au soubassement, on lit l’inscription suivante en caractères romains :

XPS : Passus est nobis relinquens exemplum. Vt sequamini vestigia.
c< Le Christ a souffert pour nous, vous laissant son exemple, afin que vous suiviez ses traces. »

Voir l Art, 12" année, tome II, page 209.
 
Annotationen