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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 13.1887 (Teil 1)

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Mairet, Jeanne: Paysanne: première partie, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25558#0190

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visage changeant de la petite paysanne ses émotions, sa
joie, sa peur aussi...

Alors, ouvrant la porte qui donnait sur le jardin, il la fit
sortir. Le jardin possédait quelques beaux arbres, et un
jardinier avait arrangé fort proprement les plates-bandes.
Le verger, tout ombreux maintenant, chargé de fruits qui
mûrissaient au chaud soleil, enchanta surtout Lisette. Ah !
qu’elle allait être heureuse !

Elle se retourna vers celui qui était maintenant son mari,
et, les yeux humides de larmes, elle lui dit :

— Je serai une bonne femme pour vous, monsieur. Je
ferai de mon mieux au moins..., et je vous aimerai tant
et tant que vous ne serez jamais fâché, je crois, de m’avoir
prise.

— Je n’en demande pas plus, ma petite Lisette, ma chère
femme.

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE.

Jeanne Mairet.

(La suite prochainement.)

CDXXXII

Études sur l’Orfèvrerie française au XVIIIe siècle. Les
Germain, orfèvres-sculpteurs du roy, par Germain
Bapst. Ouvrage couronné par l’Académie française.
In-8° de 25q pages, orné d’une héliogravure, de cinq
planches hors texte et de 100 dessins. Librairie de l’Art,
Paris, J. Rouam, éditeur, 29, Cité d’Antin; Londres,
Gilbert Wood and C°, 175, Strand. 1887.

Le volume que vient de publier M. Germain Bapst lui
tait le plus grand honneur et nous ne pouvons qu’applau-
dir à la distinction que vient de lui accorder l’Académie
française.

Depuis de longues années déjà, l’auteur s’occupe de
l’histoire de l’orfèvrerie; et, orfèvre lui-même, il peut
mettre au service de son érudition une connaissance pra-
tique du métier qui facilite singulièrement ses études. Les
documents que lui a communiqués M. le baron Pichon
lui ont permis d’app>rendre à connaître mieux que per-
sonne l’histoire d’un art qui, au xvne et au xvme siècle, fut
un art essentiellement français. Dans une rapide introduc-
tion, l’auteur a cherché à retracer l’histoire de cet art dans
notre pays ; je ne m’arrêterai pas à cette partie de son
livre, parce que je crois impossible de résumer en si peu
de pages une histoire aussi complexe que l’orfèvrerie du
Moyen-Age ; en adoptant un plan aussi étroit, on risque
toujours d’en dire trop peu ou trop ; le vrai cesse d’être le
vrai parce qu’on ne peut le remettre dans son milieu,
l’expliquer, le faire voir sous son vrai jour. D’ailleurs, ces
époques reculées sont du domaine de l’archéologie pure et
l’histoire des Germain est au fond aussi intéressante que
les querelles de savants sur la verroterie cloisonnée, et a,
sûrement, un but plus pratique.

A une époque où l’on parle de [tous côtés du relève-
ment de l’industrie à laquelle il faut à tout prix infuser un
sang nouveau parce qu’elle est’devenue [l’industrie[ et
qu’elle doit redevenir, ce qu’elle était autrefois, un art,
des études de ce genre peuvent être fécondes. Elles'nous
montrent que cet art français, qui hier avait une supério-
rité incontestée, qui l’a encore aujourd’hui, qui ne l’aura
certainement plus demain si nous n'y prenons garde,
n’était pas né en un jour. La tradition, le milieu où
vivaient les artisans y étaient pour beaucoup ; et c’est cette
tradition qui nous manque maintenant ; sans doute on ne
fabrique plus aujourd’hui comme on fabriquait au xvne et
au xvme siècle; notre civilisation, toute différente, a des
besoins différents ; personne ne se fait plus faire, comme
Louis XIV, un mobilier en argent; mais ce n’est pas une
raison, parce que nous fabriquons vite et à bon marché,
pour faire laid et le plus souvent mal commode. Si nous
n’avons pas le génie d’inventer quelque chose de nouveau,
prenons du moins de bons modèles et pour cela nous
n’avons qu’à fouiller dans notre passé ; les exemples ne
nous manqueront pas. Cela est vrai de l’orfèvrerie comme
du reste et j’aimerais mieux que l’on copiât purement et
simplement les œuvres des Germain, que M. Bapst nous
fait connaître dans les charmantes illustrations de son
livre, que des modèles qui traînent dans les ateliers depuis
l’époque de la Restauration.

Il faudrait de longues pages pour analyser et faire con-
naître tout ce qu’il y a de nouveau dans ce livre qui
témoigne de recherches approfondies aussi bien à l’étran-
ger qu’en France; à l’aide d’une foule de documents
d’archives, en grande partie inédits, l’auteur est parvenu
à reconstituer par le menu la vie de toute" une dynastie
d’orfèvres : Pierre Ier, Thomas, François-Thomas, qui
ont travaillé pendant plus d’un siècle de père en fils et
 
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