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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 13.1887 (Teil 1)

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Leroi, Paul: Salon de 1887, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25558#0246

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2l6

L’ART.

Il y a parmi les inspecteurs des Beaux-Arts de fins lettrés, des critiques renommés, des
hommes de goût. La malechance a-t-elle voulu qu’aucun d’eux précisément n’ait été choisi pour
examiner toutes ces peintures avortées, adresser un rapport à l’autorité compétente, l’éclairer, lui
dessiller les yeux ?

On ne sait que trop dans quel état de navrante décadence décorative est tombée la manu-
facture nationale des Gobelins. A-t-on formé le noir dessein de réduire à la même situation
Beauvais où les saines traditions se sont maintenues presque intactes ? On est forcément amené à
le croire, lorsqu’on découvre que c’est au moins décorateur des humains que l’Etat s’est adressé
afin d’en obtenir un panneau décoratif pour Beauvais. M. Français a sans doute été plus qu’aba-
sourdi d’une telle aberration et ce maître paysagiste, ne sachant comment se tirer de ce guêpier,

a fini par se souvenir d’une
de ses plus belles lithogra-
phies publiées jadis dans les
Artistes contemporains ou
dans les Artistes anciens et
modernes; ce superbe motif,
changeant de saison, est de-
venu l’Hinerl. La transfor-
mation, des moins justifiées
hélas ! a complètement égaré
un artiste d’une si haute
valeur. Son panneau décora-
tif ressemble, à s'y méprendre,
à du papier peint.

Béni soit M. Edmond
Turquet, qui sut au moins
faire une commande à laquelle
il n’y a qu’à applaudir ! Le
Luxembourg ouvrira ses por-
tes à deux battants au tout
charmant, au tout séduisant,
au tout spirituel tableau
d’Eugène Lambert. Famille
de chats2 n’a aucune prétention à viser au grand art ; elle se contente d’être excellemment
dessinée, parfaitement composée, peinte avec tout plein de conscience, de finesse et de goût.
Vous chercherez inutilement une autre commande officielle qui vous permette d’en dire autant.

Lambert va publier avec M. le marquis de Cherville, — des collaborateurs qui ont de
l’esprit à revendre, — un superbe volume illustré en prodigue. J’ai butiné chez l’éditeur de
Chiens et Chats qui n’est autre que l’éditeur de l’Art. Mes emprunts feront venir l’eau à la
bouche ; ils en disent plus et mieux sur Chiens et Chats que tout ce que j’en pourrais écrire.

Lambert m’a remis en si belle humeur qu’un gigantesque Phidias3 en pierre, destiné au
Jardin du Luxembourg, en bénéficiera. Je me bornerai à détourner la tête en gémissant sur les
destins du Jardin du Luxembourg.

(La suite prochainement.)

i. N° 952. — 2. N“ 1365. — 3. K» 4299.

Paul Leroi.

Étude d’après nature,

par Eugène Lambert.
 
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