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L’ART.
de l’ami que l’on hébergeait. En somme, toute une partie de l’histoire de l’art au Japon est sur
ces kakémonos, comme elle le fut sur nos manuscrits, sur nos vitraux, sur nos mosaïques, sur
nos tapisseries, sur nos peintures murales et enfin sur nos panneaux et nos toiles.
M. W. Anderson s’appliqua à les classer. Il les rencontrait et les obtenait dans des conditions
irréalisables aujourd’hui. Il dressait la liste des artistes, les groupait par écoles, les séparait par
provinces ou par villes. C’est cette collection superbe qu’il a cédée, au retour, au British
Muséum, et dont nous aurons à nous occuper quelque jour prochain.
Le Coup de vent.
Modèle de pinceau d’après un maître chinois.
Il commença par ce travail parce que, en réalité, la peinture était aux yeux des Japonais la
chose noble par excellence. On a recueilli au Japon, depuis que le bouddhisme y a pénétré avec
son culte somptueux et depuis que la Chine y a apporté sa littérature et ses moeurs académiques,
les noms de tous les artistes qui ont manié le pinceau avec science, avec sentiment, avec gravité,
avec charme. Dans les livres très anciens, leurs noms de famille, leurs dignités dans la religion
ou l’État, les cachets trempés dans le vermillon, apposés sur le papier ou la soie à la suite de
leur nom ou surnom, sont les seuls qu’on rencontre. Le reste semblait inférieur, « opus servile ».
On ne possède que très peu de renseignements sur les anciens laqueurs, ces créateurs d’une si
L’ART.
de l’ami que l’on hébergeait. En somme, toute une partie de l’histoire de l’art au Japon est sur
ces kakémonos, comme elle le fut sur nos manuscrits, sur nos vitraux, sur nos mosaïques, sur
nos tapisseries, sur nos peintures murales et enfin sur nos panneaux et nos toiles.
M. W. Anderson s’appliqua à les classer. Il les rencontrait et les obtenait dans des conditions
irréalisables aujourd’hui. Il dressait la liste des artistes, les groupait par écoles, les séparait par
provinces ou par villes. C’est cette collection superbe qu’il a cédée, au retour, au British
Muséum, et dont nous aurons à nous occuper quelque jour prochain.
Le Coup de vent.
Modèle de pinceau d’après un maître chinois.
Il commença par ce travail parce que, en réalité, la peinture était aux yeux des Japonais la
chose noble par excellence. On a recueilli au Japon, depuis que le bouddhisme y a pénétré avec
son culte somptueux et depuis que la Chine y a apporté sa littérature et ses moeurs académiques,
les noms de tous les artistes qui ont manié le pinceau avec science, avec sentiment, avec gravité,
avec charme. Dans les livres très anciens, leurs noms de famille, leurs dignités dans la religion
ou l’État, les cachets trempés dans le vermillon, apposés sur le papier ou la soie à la suite de
leur nom ou surnom, sont les seuls qu’on rencontre. Le reste semblait inférieur, « opus servile ».
On ne possède que très peu de renseignements sur les anciens laqueurs, ces créateurs d’une si