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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 15.1889 (Teil 1)

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Leroi, Paul: Salon de 1889, [3], La sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.25867#0293

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SALON DE 1889.

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traits de M. P. ; — M. Claude Devenet signe de spirituelles terres cuites, et Mme Signoret-
Ledieu, — une persévérante chaque année en progrès, — a taillé dans le marbre un buste ému :
la Prière, et intelligemment établi une souple statuette de Nymphe.

M. Chapu s’est borné à faire acte de présence par l’envoi d’un bas-relief : l’Espérance.
M. Devillez a agi de même ; nul ne le jugera sur le médaillon : Portrait de ma petite cousine,
mais sur le groupe puissant exposé au Champ de Mars.

L’architecture du monument de Paul Baudry est loin d’être irréprochable, mais la responsa-
bilité n’en appartient pas à
M. Antonin Mercié, dont il faut
louer l’attitude de la Douleur
qui occupe la gauche ; on doit
le plaindre d’avoir été forcé,
pour représenter la Gloire, d’em-
prunter au peintre une des
figures du plafond du Palais de
Justice. Juger un maître tel que
M. Mercié sur un ensemble
dont la composition lui appar-
tient si sommairement, serait
souverainement injuste.

Par la pensée d’une rare
élévation, le groupe de M. Er-
nest Christophe : Baiser

prême, occupe une place Li part
et des plus enviables ; l’inspira-
tion, à la fois poétique [et [phi-
losophique, est énergiquement
traduite. Sans même savoir en
quelle grande estime Rude tenait
son élève, qu’il admit à l’hon-
neur de collaborer au monument
funéraire de Godefroy Cavaignac,
on est irrésistiblement convaincu,
à la vue du Baiser suprême, que
l’auteur n’est pas seulement un
des vrais artistes de ce temps,
mais aussi un caractère, l’hon-
neur de son art. Il faut être
d’organisation supérieure pour
concevoir et rendre cette surex-

Daphnis et Chloé.

Groupe en marbre par Virginius Arias. (Salon de 1889.)

teur qui se donne tout entier et

sans retour ; une nature d'élite pouvait seule signer Baiser suprême. Absorbé dans les idées
qu on sent saigner en soi devant une telle œuvre, on ne s’en éloigne qu’en se répétant maintes
fois

citation géniale de l’esprit créa-

11 est d’une grande âme et d’un heureux destin
D’expirer comme toi pour un amour divin.

Je ne connais rien de plus puéril, rien de plus écœurant que les bons points distribués
annuellement, sous prétexte de récompenses, par les coteries artistiques constituées en jury du
Salon. Je n’ai jamais varié à cet égard, mais si j’avais le moins du monde besoin de me confir-
mer dans mes convictions, le sort fait à M. Ernest Christophe y suffirait et au delà.
 
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