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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 15.1889 (Teil 1)

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Leroi, Paul: Salon de 1889, [3], La sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.25867#0295

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SALON DE 1889.

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nément nombre de nos sculpteurs pour ne pas désirer ardemment qu’ils réagissent et contre le
favoritisme et contre le culte désastreux du morceau académique. Ce n’est qu’à ce prix qu'ils
empêcheront les étrangers de devenir leurs égaux, puis de les surpasser. Que l'on ne s’endorme
donc pas sur les succès passés, sur les lauriers présents, sous prétexte que l’élément étranger
n’est sérieusement représenté, au Salon de 1889, que par deux artistes.

M. Paul Wayland Bartlett, de Boston, dont l'Indien dansant promet aux États-Unis un
sculpteur de race, ainsi que l'est déjà M. Augustus Saint-Gaudens, si hautement apprécié des
connaisseurs, M. Bartlett s’impose à l’attention par une originalité propre, la plus précieuse des
qualités. C’est elle qui distinguait l’an dernier la Pieta d’un jeune Chilien, M. Virginius Arias,
qui nous montre cette fois un marbre : Daphnis et Chloé, et le plâtre d’une statue intitulée :
Feuilles de laurier, deux ouvra-
ges qui se distinguent plutôt
par des mérites d’école que par
un accent bien personnel ; nous
retrouverons M. Arias plus lui-
même à l’Exposition Univer-
selle et nous en profiterons pour
exposer les sérieux avantages de
la voie qu’il semblait vouloir
poursuivre il y a un an.

III

En Gravures en médailles
et sur pierres fines, peu de
chose à citer, si ce n’est une
admirable plaquette : Fortuna,
de ce maître exquis à qui l’Ins-
titut a si bien fait de donner
un de ses fauteuils ; M. Oscar
Roty est allé s’asseoir, à l’ap-
plaudissement unanime des déli-
cats, à côté de cet autre grand
artiste, Jules Chaplain, dont je
déplore l'absence du Salon.

Liseron.

Al. Ringel a expose Dou^C Dessin de L. J. Malteste, d’après le marbre de Jean Escoula. (Salon de 1889.)

médaillons, terre cuite et bronze,

modelés avec la verve, avec l’esprit qu’il prodigue si intelligemment lorsqu'il sait imposer silence
à son trop fréquent péché mignon d’excentricité.

M. H. L. François continue à dépenser infiniment de talent à remettre en honneur un art
trop oublié : le camée. Sa Pallas, sardonyx à trois couches, est digne des plus beaux morceaux
que la Renaissance nous ait laissés en ce genre.

IV

Le malheur, le très grand malheur de l'École française, et il ne devient pas moins sensible
chez maints sculpteurs que chez les peintres, c’est de supprimer la pensée au seul profit de
l’exécution.

S’il arrive aujourd’hui aux artistes de lire, c’est surtout pour se distraire, trop rarement pour
s’instruire. Un très petit nombre d’entre eux se préoccupe encore de l’au-delà ; ceux-là seuls sont
de race supérieure. Aussi est-ce sur eux seuls que je compte pour lire attentivement ce troisième
 
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