LE DESSIN ET SON ENSEIGNEMENT
sins executes d’apres le meme modele clas-
sique, le Vase cratere (fig. 3 et 4); l’un est
large et trapu, l’autre est d’une hauteur
exageree. Ces dessins n’ont cependant pas
ete juges mauvais, car l’un est note 16 et
l’autre 17 sur 20.
Cette photographie represente les travaux
des ecoles primaires superieures de filles.
Tout compte fait, les Romulus et les
Remus d’autrefois etaient peut-etre aussi....
depourvus d’interet, mais franchement ils
etaient de moins mauvais goüt. Voici main-
tenant les travaux des ecoles normales de
garpons. Les dessins sont toujours d’une
uniformite desolante, quelques-uns meme
tres mal dessines, tels cet Achille (fig. 6), puis
Fig- 9
Ce sont encore les memes dessins inco-
lores et sans caractere, d’une execution
soignee, propre, pour ainsi dire machinale.
Les compositions d’ornements sont d’un
mauvais goüt rappelant les pires modeles
des catalogues de magasins de nouveautes
ä bon marche.
Ce plat ä poissons (fig. 5) peut etre pre-
sente comme type. Mais comment s’etonne-
rait-on de ces resultats, quand nous avons vu
ce qu’est la preparation de nos professeurs
d’ecoles normales et quand ces memes pro-
fesseurs trouvent dans la revue quasi officielle
dont je parlais tout ä l’heure, revue en partie
redigee par des inspecteurs de l’enseigne-
rnent du desssin et qui s’adresse aux pro-
fesseurs autant qu’aux eleves, des composi-
tions dans le genre de celles-ci donnees en
exemple 1.
1 Ici M. G. Quenioux montre la projection
de deux dessins extraits de la revue en ques-
tion, dessins figurant un plat ä poissons et un
candelabre.
cette chaise, dont la perspective est fausse,
et encore ce dessin dont les proportions
sont tout ä fait inexactes.
Excusez-moi si j’insiste sur ces fautes
d’exactitude ; mais il n’est pas indifferent
de signaler combien peu est atteint le seul
but vise par la methode Guillaume.
Ce panneau contient les resultats des
lycees et Colleges de garcons. Inutile de
faire remarquer que c’est toujours la meme
chose, le meme souci d’un metier propre, les
resultats uniformes que nous avons dejä vus.
L’execution est plus ou moins soignee, les
dessins plus ou moins corrects, suivant la
discipline de la classe et l’autorite du pro-
fesseur; mais les qualites fondamentales,
les principales ä nos yeux, celles qui reve-
lent un sentiment d’art, il n’y en a nulle
trace.
Que ces dessins soient faits ä Bayonne
ou ä Lille, dans une ecole primaire de gar-
cons ou dans un lycee de filles, tous pour-
raient etre signes d’un meme nom. Et
comment en serait-il autrement ? L’eleve ne
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sins executes d’apres le meme modele clas-
sique, le Vase cratere (fig. 3 et 4); l’un est
large et trapu, l’autre est d’une hauteur
exageree. Ces dessins n’ont cependant pas
ete juges mauvais, car l’un est note 16 et
l’autre 17 sur 20.
Cette photographie represente les travaux
des ecoles primaires superieures de filles.
Tout compte fait, les Romulus et les
Remus d’autrefois etaient peut-etre aussi....
depourvus d’interet, mais franchement ils
etaient de moins mauvais goüt. Voici main-
tenant les travaux des ecoles normales de
garpons. Les dessins sont toujours d’une
uniformite desolante, quelques-uns meme
tres mal dessines, tels cet Achille (fig. 6), puis
Fig- 9
Ce sont encore les memes dessins inco-
lores et sans caractere, d’une execution
soignee, propre, pour ainsi dire machinale.
Les compositions d’ornements sont d’un
mauvais goüt rappelant les pires modeles
des catalogues de magasins de nouveautes
ä bon marche.
Ce plat ä poissons (fig. 5) peut etre pre-
sente comme type. Mais comment s’etonne-
rait-on de ces resultats, quand nous avons vu
ce qu’est la preparation de nos professeurs
d’ecoles normales et quand ces memes pro-
fesseurs trouvent dans la revue quasi officielle
dont je parlais tout ä l’heure, revue en partie
redigee par des inspecteurs de l’enseigne-
rnent du desssin et qui s’adresse aux pro-
fesseurs autant qu’aux eleves, des composi-
tions dans le genre de celles-ci donnees en
exemple 1.
1 Ici M. G. Quenioux montre la projection
de deux dessins extraits de la revue en ques-
tion, dessins figurant un plat ä poissons et un
candelabre.
cette chaise, dont la perspective est fausse,
et encore ce dessin dont les proportions
sont tout ä fait inexactes.
Excusez-moi si j’insiste sur ces fautes
d’exactitude ; mais il n’est pas indifferent
de signaler combien peu est atteint le seul
but vise par la methode Guillaume.
Ce panneau contient les resultats des
lycees et Colleges de garcons. Inutile de
faire remarquer que c’est toujours la meme
chose, le meme souci d’un metier propre, les
resultats uniformes que nous avons dejä vus.
L’execution est plus ou moins soignee, les
dessins plus ou moins corrects, suivant la
discipline de la classe et l’autorite du pro-
fesseur; mais les qualites fondamentales,
les principales ä nos yeux, celles qui reve-
lent un sentiment d’art, il n’y en a nulle
trace.
Que ces dessins soient faits ä Bayonne
ou ä Lille, dans une ecole primaire de gar-
cons ou dans un lycee de filles, tous pour-
raient etre signes d’un meme nom. Et
comment en serait-il autrement ? L’eleve ne
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