DOI Heft:
Numéro 93
DOI Artikel:Rambosson, Yvanhoé: La sculpture aux salons
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.44813#0292
LA SCULPTURE AUX SALONS
pierre roche Bretonne de Goelo
(Societe Nationale)
ä cette oeuvre
ce caractcre
d’idealisation
exquise par
quoi eile se
transforme en
embleme et en
prototype.
A pröpos
de V Ete qu’ex-
posait l’an der-
nier M. Hippo-
lyte Lefebvre,
j’ai d e ja dit
quel interet
s’attachait aux
tentatives de
modernisation
du symbolisme
statuaire. Cette
fois ä nouveau,
Fern inen t ar-
tiste nous con-
vic ä admirer
une person-
nification de
VHiver conque
dans le meme
esprit. Une
aimable vieille
emmitouflee, les mains enfouies dans son
manchon — certains vont hurler anatheme!
—■ s’avance sur un sol de neige, et sa venue
est pour nous une plus süre et plus logique
evocation de l’hiver que les nymphes ideales
et nues (ö frisson!) par lesquelles on a
pretendu jusqu’ici representer la saison des
frimas.
M. Gustave Michel s’est fait aussi le
chantre des saisons. Sans partir du meme
principe que M. Hippolyte Lefebvre; il a
taille dans le marbre un nu souple dans la
plenitude des chairs, un corps de volup-
tueuse maturite, veritable fruit de chaleu-
reux Automne. L’ombre douce des parcs
caressera amoureusement cette Pomone mo-
derne dönt les gestes sacres recueillent les
pommes grasses offenes par la « terre nour-
riciere ».
Nous avons publie dans le numero con-
sacre au Salon de igo5 la Marche funebre
dop^ M. Cordonnier nous offre la transcrip-
tion en pierre. Je ne saurais sans me repe-
ter redire le bien que je pense de ce groupe
dont la matiere nouveile accentue l’aspect
sincere et rüde.
M. Just Becquet est un pittoresque. 11
cherche ses sujets et les exprime curieuse-
ment. Son Jean Misere ä la porte du mau-
vais riche porte vraiment la-marque de l’in-
fortune fatale, de l’indigence meprisee et
de la Resignation. En fouillant son buste de
Maitre Bartholo^ l’avocat des farces locales,
M. Just Becquet a pense ä Daumier et s’est
rencontre avec lui dans le bonheur du
rendu.
A la gloire du commandant Heriot,
M. Antonin Carles erige un monument des-
tine ä la cour d’honneur d’un orphelinat
militaire, ce qui explique la presence autour
du socle d’un certain nombre d’enfants de
troupe. Je leur prefere, je l’avoue, une figure
de vieille femme drapee, pleine de caractere.
Du meme auteur un nerveux Retour de
chasse.
Les evenements de 1870 sont l’inepui-
sable matiere ä commandes pour les sculp-
teurs. M. Desca, avec son temperament fou-
gueux, a interprete la Resistance sous les
traits d’une femme violente et depoitraillee,
Mmo A. VALLGREN
(Photographie Lemery)
Tete d’Enfant (Gres de Bigot)
(Societe Nationale)
235
pierre roche Bretonne de Goelo
(Societe Nationale)
ä cette oeuvre
ce caractcre
d’idealisation
exquise par
quoi eile se
transforme en
embleme et en
prototype.
A pröpos
de V Ete qu’ex-
posait l’an der-
nier M. Hippo-
lyte Lefebvre,
j’ai d e ja dit
quel interet
s’attachait aux
tentatives de
modernisation
du symbolisme
statuaire. Cette
fois ä nouveau,
Fern inen t ar-
tiste nous con-
vic ä admirer
une person-
nification de
VHiver conque
dans le meme
esprit. Une
aimable vieille
emmitouflee, les mains enfouies dans son
manchon — certains vont hurler anatheme!
—■ s’avance sur un sol de neige, et sa venue
est pour nous une plus süre et plus logique
evocation de l’hiver que les nymphes ideales
et nues (ö frisson!) par lesquelles on a
pretendu jusqu’ici representer la saison des
frimas.
M. Gustave Michel s’est fait aussi le
chantre des saisons. Sans partir du meme
principe que M. Hippolyte Lefebvre; il a
taille dans le marbre un nu souple dans la
plenitude des chairs, un corps de volup-
tueuse maturite, veritable fruit de chaleu-
reux Automne. L’ombre douce des parcs
caressera amoureusement cette Pomone mo-
derne dönt les gestes sacres recueillent les
pommes grasses offenes par la « terre nour-
riciere ».
Nous avons publie dans le numero con-
sacre au Salon de igo5 la Marche funebre
dop^ M. Cordonnier nous offre la transcrip-
tion en pierre. Je ne saurais sans me repe-
ter redire le bien que je pense de ce groupe
dont la matiere nouveile accentue l’aspect
sincere et rüde.
M. Just Becquet est un pittoresque. 11
cherche ses sujets et les exprime curieuse-
ment. Son Jean Misere ä la porte du mau-
vais riche porte vraiment la-marque de l’in-
fortune fatale, de l’indigence meprisee et
de la Resignation. En fouillant son buste de
Maitre Bartholo^ l’avocat des farces locales,
M. Just Becquet a pense ä Daumier et s’est
rencontre avec lui dans le bonheur du
rendu.
A la gloire du commandant Heriot,
M. Antonin Carles erige un monument des-
tine ä la cour d’honneur d’un orphelinat
militaire, ce qui explique la presence autour
du socle d’un certain nombre d’enfants de
troupe. Je leur prefere, je l’avoue, une figure
de vieille femme drapee, pleine de caractere.
Du meme auteur un nerveux Retour de
chasse.
Les evenements de 1870 sont l’inepui-
sable matiere ä commandes pour les sculp-
teurs. M. Desca, avec son temperament fou-
gueux, a interprete la Resistance sous les
traits d’une femme violente et depoitraillee,
Mmo A. VALLGREN
(Photographie Lemery)
Tete d’Enfant (Gres de Bigot)
(Societe Nationale)
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