sciavano talvolta ancora le zampe di dietro a
que' due cavalli (a) , che stavano al timone , ac-
ciocché non fodero da lui danneggiati nel corre-
re. I crini, all'uso d'oggidì, si annodavano for-
se con nastri del colore della fazione; e sul ca-
po ondeggiava un bizzarro pennacchio fé). Alle
volte per renderli più bizzarri li dipingevano a
varj colori .
Dovendo farsi nel correre tutte le voltate
sempre alla sinistra, ne veniva, che il cavallo fu-
nario a mano manca era, per così dire , il diret-
tore della corsa; e non gli si sarà mutato mai
luogo, per tenerlo avvezzato a tal maestria. Gli
altri tre non facevano, che ubbidirlo . Erano
, però tanto avezzi a questo mestiere , che alcuni
correvano di buona voglia, e senza frusta . Nar-
rasi (c), che una volta caduto di carretta l'au-
riga , non solamente i suoi cavalli fecero i giri
della corsa a dovere, ma guadagnarono la pal-
ma. In alcune iscrizioni di aurighi, v'è che
quel tale guadagnò la corsa senza aver fatto
uso della frusta. Tanto basfi de' cavalli. Parlisi
ora degli aurighi .
Furono costoro un genere d'uomini, che
pare non avessero altro mestiere. Da principio
erano per lo più servi (d). Col tratto degli anni
cominciarono ad esercitarla per divertimento tal-
volta anche de' signori , benché questo proba-
bilmente sarà stato ne' giuochi privati (e) . Ne-
rone non ebbe tanti riguardi, ed agitò spesso
ne giuochi publici. Ai tempi più bassi narra Ce-
dreno tf), e Zonata (g), che in Costantinopoli
agitava fino un patriarca. Bisogna , che costui
(a) Il Gori Tbes. vet. dipt. Tom, II. Tab. XVI. pag. 83. li fa os-
servare tutti così fasciati nella quadriga rappresentata nel dit-
tico Quiriniano dei Lampadj.
(b) Ovidio de Mrte am. lib. 1. v. 631.:
Quadrupèdes inter rapidi certamina cursus
Depexaeque jubae, collaque piausa juvant.
Vedasi la spiegazione della ,terza vignetta.
(c) Plinio lib.B. cap. 42.
(d) Vedasi il Bulengero cap. 50.
(e) Svetonio nella vita di Giulio Cesare cap. „• dice che nei giuochi
circensi dati da quell'imperatore nel Circo Massimo agita-
rono bighe, quadrighe , e cavalli desultori , giovani nobilissimi.
(s) Comp. bist. Tom. II. pag. 638. ed. Taris. 1647.
(g) ninnai. Tom. II. pag. 190. ed. Paris. 16'67.
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! de simples médaillons . On bandait aussi quelque-
fois les jambes de derrière aux deux chevaux qui
étaient au timon , pour qu'ils rien fussent pas of-
fensés en courant (a) . Peut-être nouait-on leurs crins
comme aujourd'hui avec des rubans de la couleur des
factions, et peut-être flottait il un beau panache sur
la tête des chevaux (b), qu'on peignait quelquefois
de diverses couleurs pour les rendre plus curieux .
Comme tous les tours , en courant, devaient se
faire à gauche , il en arrivait que le cheval funai-
re, à main gauche, était pour ainsi dire, le di-
recteur de la course , et que pour le rendre plus pro-
pre à ce service on ne l'aurajamais change de pla-
ce. Les autres trois ne faisaient que lui obéir .
Ils étaient d'ailleurs si accoutumés à ce métier,
quil y en avait qui couraient de bon gré et sans
fouet. On raconte (c) qu'une fois un aurige étant
tombé de son char , non seulement les chevaux firent
les tours de la course comme il faut , mais encore
qu'ils gagnèrent la palme . Sur quelques inscriptions
d'auriges il y a que tels d'eux ont gagné la
course sans avoir fait usage du fouet . Cela suffît
pour les chevaux , parlons maintenant des auriges .
Il parait que c'étaient une espèce d'hommes
qui n'avaient pas d'autre métier. Dans le com-
mencement ils étaient la plupart esclaves (d). Les
seigneurs l'exercèrent aussi quelquefois dans la sui-
te des temspour leur divertissement , quoique ce ne
fût vraisemblablement que dans des jeux prives (e).
Ne'ron ri eut pas tant de ménagement ; il agita
souvent dans les jeux publics. Cedrenus (f) et
Zonara (g) racontent qu'à Constantinople , dans
des tems postérieurs, un patriarche même y agi-
tait. Il fallait que ce fût un singulier ecclésiasti-
(a) Gori, Thes. vet. dipt. Toni# II. Tabe XVI. pag. 83. sait remar-
quer que c'est ainsi qu'ils ont tous été bandé sur la quadrige
représentée dans le diptyque Qyirinien des Lampades.
(b) Ovide, de Arte am. lib, 1. v.631,:
Quadrupedes inter rapidi certamina cursus
Depexaeque jubae, collaque plausa juvant,
Payez l'explication de la troisième vignette.
(c) Pline, lib. 8. cap. 42.
(d) Voy. Boulenger, cap. 50.
(e) Suetone, vie de Jules César, cap. 39. rapporte que , dans les jeux
circenses donnés par cet empereur , au Cirque Maxime , des jeunes
gens nobles y agiterent des bigues , quadriges et chevaux desulteurs
(f) Comp. hist. Tom. II. pag. 638. ed, Paris. 1647.
(g) Annal. Tom. II. pag. 190. ed. Paris. 1687.