i ÉCOLE ESPAGNOLE.
multitude d’œuvres, rien n’est mauvais, mais rien n’est absolument bon. Son talent a plus d’une analogie
avec celui de Lope de Vega, qui faisait une comédie par jour, comme Rizi un tableau : tous deux ont eu la
même fortune, ils ont été loués et admirés jusqu’à l’enthousiasme par leurs contemporains, mais la postérité
s’est montrée pour tous deux justement sévère ; elle n’a point admis que la fécondité tînt lieu du génie
consciencieux et mûri, sans lequel il n’y a pas de grand artiste.
Nommé, en 1653, peintre du chapitre de Tolède, après avoir achevé pour la sacristie son tableau de la
Fondation de la Cathédrale, Rizi entreprit avec Carreho les fresques de la chapelle del Ochavo et du
sanctuaire de Notre-Dame, terminées vers 1670. Dans le même temps, Rizi fit pour la salle capitulaire le
portrait du cardinal Moscoso, et en 1671, une composition qui représente l’archevêque D. Rodrigue
montrant au saint roi Ferdinandles plans de son église. Enfin, aidé de Carreno, du Mantuano et d’Escalante,
il exécuta toutes les décorations du colossal monument qu’on dresse dans la cathédrale de Tolède pendant
la semaine sainte.
En 1656, Philippe IV nomma Rizi pintor decamara; Charles II y ajouta la charge de fourrier du palais
après que l’artiste eut peint pour le salon des Glaces, au Palais vieux, divers passages de l’histoire de
Pandore. A la même époque nous retrouvons encore Carreno et Rizi travaillant en commun aux fresques de
l’église San Antonio de los Portugueses.
C’est principalement dans ses décorations pour le théâtre deRuen Retiro que Rizi fit preuve de son incroyable
fécondité : il y prodiguait, dit Cean, les édifices les plus capricieux, les ornements les plus fantasques,
introduisant, dans ses extravagances architectoniques, comme une mode de corruption et de mauvais goût
qui, du théâtre de la cour, se répandit rapidement dans le pays entier. Par ses hauts emplois, par son
enseignement, Rizi se trouvait en effet à la tête de l’École madrilène, et ses exemples ne pouvaient
manquer d’exercer une influence d’autant plus nuisible que l’artiste, au dire de ses biographes, préférait
hautement la facilité à la correction, et ne voyait dans l’art qu’un moyen pour vivre et pour s’enrichir.
Francisco Rizi mourut en 1685. Il était alors à l’Escorial, où il se préparait à peindre le tableau de la
Forma, repris et terminé par son plus illustre élève, Claudio Coëllo.
Rizi laissa de nombreux disciples. Indépendamment de Coëllo, il a formé Isidoro Arredondo, Gonzalez
de la Vega, Escalante et Josef Antolinez.
Le catalogue du Musée royal de Madrid attribue à Francisco Rizi deux toiles : l’une, très-curieuse sous le
rapport historique, provient du Ruen Retiro et représente un Auto-da-fé sur la plaza May or, au temps de
Charles II; l’autre est le portrait d’un général inconnu, portrait superbe, d’un coloris profond, harmonieux,
d’une touche large et moelleuse et d’une tournure tout à fait distinguée.
PAUL LEFORT,
WKBŒB M ramœrWÏÏS.
Musée royal de Madrid. — Saint François recevant les
stigmates, de fray Juan Rizi. — Un Auto-da-fé sur la plaza
Mayor, au temps de Charles II, et un Portrait, par Francisco
Rizi.
Musée national. — Par Francisco Rizi : diverses Concep-
tions; Jésus au Calvaire ; V Annonciation ; la Présentation au
Temple; VAdoration des Rois; Naissance de Jésus-Christ;
Prédication de saint Jean-Baptiste.
Par fray Juan Rizi : Saint Benoit bénissant le pain; Saint
Benoit abbé.
Académie de San Fernando. — Saint Benoit célébrant la
messe, par fray Juan Rizi. On pourra consulter, pour ceux des
ouvrages des Rizi qui ont appartenu ou appartiennent encore
aux églises, chapelles et couvents de Madrid, de Tolède et de
diverses autres localités d’Espagne, les catalogues de Palo-
mino, de Ponz et de Cean Bermudez.
Deux tableaux de Francisco Rizi ayant fait partie de l’ancien
Musée espagnol et vendus à Londres en 1853, ont atteint les
prix suivants : Tête de saint Pierre, 17 £ ; l'Enfant prodi-
gue, 15 £ 10.
Vente Aguado (1845). Saint François d’Assise, 255 fr. -—
L'Adoration des Bergers, 999 fr. — Vente L. . . de Madrid :
Vierge de la Purification, 2,000 fr. Ces trois tableaux étaient
attribués, par les catalogues de vente, à Francisco Rizi.
PARIS. — 'MPR1MEK1E POITEVIN, RUE DAMIETTE, 2 ET 4.
multitude d’œuvres, rien n’est mauvais, mais rien n’est absolument bon. Son talent a plus d’une analogie
avec celui de Lope de Vega, qui faisait une comédie par jour, comme Rizi un tableau : tous deux ont eu la
même fortune, ils ont été loués et admirés jusqu’à l’enthousiasme par leurs contemporains, mais la postérité
s’est montrée pour tous deux justement sévère ; elle n’a point admis que la fécondité tînt lieu du génie
consciencieux et mûri, sans lequel il n’y a pas de grand artiste.
Nommé, en 1653, peintre du chapitre de Tolède, après avoir achevé pour la sacristie son tableau de la
Fondation de la Cathédrale, Rizi entreprit avec Carreho les fresques de la chapelle del Ochavo et du
sanctuaire de Notre-Dame, terminées vers 1670. Dans le même temps, Rizi fit pour la salle capitulaire le
portrait du cardinal Moscoso, et en 1671, une composition qui représente l’archevêque D. Rodrigue
montrant au saint roi Ferdinandles plans de son église. Enfin, aidé de Carreno, du Mantuano et d’Escalante,
il exécuta toutes les décorations du colossal monument qu’on dresse dans la cathédrale de Tolède pendant
la semaine sainte.
En 1656, Philippe IV nomma Rizi pintor decamara; Charles II y ajouta la charge de fourrier du palais
après que l’artiste eut peint pour le salon des Glaces, au Palais vieux, divers passages de l’histoire de
Pandore. A la même époque nous retrouvons encore Carreno et Rizi travaillant en commun aux fresques de
l’église San Antonio de los Portugueses.
C’est principalement dans ses décorations pour le théâtre deRuen Retiro que Rizi fit preuve de son incroyable
fécondité : il y prodiguait, dit Cean, les édifices les plus capricieux, les ornements les plus fantasques,
introduisant, dans ses extravagances architectoniques, comme une mode de corruption et de mauvais goût
qui, du théâtre de la cour, se répandit rapidement dans le pays entier. Par ses hauts emplois, par son
enseignement, Rizi se trouvait en effet à la tête de l’École madrilène, et ses exemples ne pouvaient
manquer d’exercer une influence d’autant plus nuisible que l’artiste, au dire de ses biographes, préférait
hautement la facilité à la correction, et ne voyait dans l’art qu’un moyen pour vivre et pour s’enrichir.
Francisco Rizi mourut en 1685. Il était alors à l’Escorial, où il se préparait à peindre le tableau de la
Forma, repris et terminé par son plus illustre élève, Claudio Coëllo.
Rizi laissa de nombreux disciples. Indépendamment de Coëllo, il a formé Isidoro Arredondo, Gonzalez
de la Vega, Escalante et Josef Antolinez.
Le catalogue du Musée royal de Madrid attribue à Francisco Rizi deux toiles : l’une, très-curieuse sous le
rapport historique, provient du Ruen Retiro et représente un Auto-da-fé sur la plaza May or, au temps de
Charles II; l’autre est le portrait d’un général inconnu, portrait superbe, d’un coloris profond, harmonieux,
d’une touche large et moelleuse et d’une tournure tout à fait distinguée.
PAUL LEFORT,
WKBŒB M ramœrWÏÏS.
Musée royal de Madrid. — Saint François recevant les
stigmates, de fray Juan Rizi. — Un Auto-da-fé sur la plaza
Mayor, au temps de Charles II, et un Portrait, par Francisco
Rizi.
Musée national. — Par Francisco Rizi : diverses Concep-
tions; Jésus au Calvaire ; V Annonciation ; la Présentation au
Temple; VAdoration des Rois; Naissance de Jésus-Christ;
Prédication de saint Jean-Baptiste.
Par fray Juan Rizi : Saint Benoit bénissant le pain; Saint
Benoit abbé.
Académie de San Fernando. — Saint Benoit célébrant la
messe, par fray Juan Rizi. On pourra consulter, pour ceux des
ouvrages des Rizi qui ont appartenu ou appartiennent encore
aux églises, chapelles et couvents de Madrid, de Tolède et de
diverses autres localités d’Espagne, les catalogues de Palo-
mino, de Ponz et de Cean Bermudez.
Deux tableaux de Francisco Rizi ayant fait partie de l’ancien
Musée espagnol et vendus à Londres en 1853, ont atteint les
prix suivants : Tête de saint Pierre, 17 £ ; l'Enfant prodi-
gue, 15 £ 10.
Vente Aguado (1845). Saint François d’Assise, 255 fr. -—
L'Adoration des Bergers, 999 fr. — Vente L. . . de Madrid :
Vierge de la Purification, 2,000 fr. Ces trois tableaux étaient
attribués, par les catalogues de vente, à Francisco Rizi.
PARIS. — 'MPR1MEK1E POITEVIN, RUE DAMIETTE, 2 ET 4.