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ÉCOLE ESPAGNOLE.

se précipitait vers sa ruine.» Et Bermudez ajoute : « Coello sentait bien cette décadence de l’art espagnol,
lorsque don Cristobal Ontanon lui disant, à l’arrivée de Luca Giordano : — Ce Jordan (les Espagnols
l’appellent ainsi) vient vous apprendre à gagner beaucoup d’argent. — Oui, répondit Coello, et aussi à nous
affranchir de beaucoup de scrupules et à nous faire pardonner bien des vices ! »
Hélas! ce fut la venue de cet Italien Fa presto qui fit mourir de chagrin le pauvre Coello. Ces interventions
de l’étranger — dans l’art d’un pays — ne sont jamais heureuses. A partir de l’invasion triomphante de
Giordano en Espagne, le génie national fut enterré et l’on n’en vit plus jamais aucune résurrection, si ce
n’est par les feux follets de Goya, enflammant l’atmosphère artiste au-dessus de la tombe de Velâzquez.
Claudio Coello est né à Madrid, on ne sait en quelle année. Mettons, par approximation, vers 1630, car il
fut élève de Francisco Rizi, né en 1608; il fut élève — et ami — de Juan Carreno, né en 1614; il fut
collaborateur de Ximenes Donoso, né vers 1628; il fut le maître de Sébastian Munoz, né en 1654. Reste
aux archivistes de Madrid à trouver dans les papiers un document relatif à cette date de naissance.
Faustino Coello, père de Claudio, était né en Portugal. Pour que son fils pût l’aider dans sa profession
de ciseleur, il lui fit apprendre le dessin. Francisco Rizi, fils d’un Bolonais et élève du Florentin Vicente
Carducho, lui parut le meilleur maître possible, et le jeune Claudio entra dans l’atelier de Rizi. On vit tout
de suite qu’il avait de grandes dispositions pour la peinture, et bientôt il surpassa tous ses condisciples.
Sans quitter l’atelier de Rizi, il fait déjà des peintures monumentales pour le monastère de San Placido, pour
l’église de San Andres, pour l’église de Santa Cruz, avec tant de succès, que son maître voulut s’en déclarer
l’auteur, afin que le jeune artiste en tirât une plus forte rétribution.
Pour se perfectionner dans le coloris, Coello travailla ensuite chez Carreno, qui, en sa qualité de peintre du
roi, lui ouvrit les palais et lui donna facilité de copier les tableaux de Titien et de Rubens, des Vénitiens
et des Flamands, C’est sans doute chez Carreno qu’il connut Ximenes Donoso, revenant de Rome1, où il avait
passé sept ans et d’où il rapportait un goût pernicieux. Comme il avait surtout étudié en Italie l’architecture
et la perspective, et qu’il n’avait guère pratiqué que la fresque, Donoso cherchait aussi à se familiariser
avec le maniement de la peinture à l’huile auprès de l’habile coloriste Carreno.
Coello et Donoso ne tardèrent pas à s’associer pour d’immenses fresques dans les églises et les monuments
publics : au presbytère de l’église de Santa Cruz, à la cathédrale de Tolède, à la chartreuse del Paular, à
l’église San Isidro el Real, depuis Collège impérial des Jésuites, aux églises de la Trinidad et de San Basilio,
à l’Alcazar de Madrid, à la Panaderia (boulangerie) de la place Mayor. Ensemble ils firent aussi les dessins
et les peintures pour les arcs de triomphe lors de l’entrée à Madrid de Marie-Louise d’Orléans, première
femme de Charles IL Le célèbre arc de triomphe du Prado et les sujets décoratifs de la rue du Retiro, les
Bois d'Espagne offrant des fleurs, des fruits et des bijoux à la nouvelle reine, ont été gravés. Claudio avait
encore fourni des esquisses pour d’autres ornementations, par exemple les Travaux d’Hercule, qui furent
peints par Francisco de Solis2.
Après avoir exécuté à Saragosse, en 1683, les fresques de la coupole de l’église du Collège des Augustins,
Claudio, rentré à Madrid, fut nommé peintre du roi, le 29 mars 1684, succédant à Dionisio Mantuano3, qui
venait de mourir. Tous les héritages tombaient sur lui : en 1686, il succédait comme pintor de camara, à
Francisco Herrera le jeune ; il succédait à Carreno, dont les titres, les fonctions et les émoluments lui
1 Ximenes Donozo n’avait quitté l’Espagne pour l’Italie qu’après la mort de son premier maître, Francisco Fernandez, de
Madrid, c’est-à-dire après 1646. Son retour à Madrid et sa liaison avec Claudio Coello doivent donc dater de 1653 à 1660.
4 Né à Madrid, en 1629, élève de son père, Juan de Solis, qui s’était formé à Ségovie, chez Alonso de Herrera, ami de
Navarrete el Mudo. Mort en 1684 à Madrid, où il avait ouvert une académie très-fréquentée. Il a écrit des biographies
d’artistes espagnols, et il a gravé divers portraits pour cet ouvrage, qui n’a jamais été publié. « Peu de professeurs dit
Cean Bermudez avec un enthousiasme exagéré, ont contribué autant que Solis au progrès et à l’éclat de la peinture. »
3 Peintre et architecte, né à Bologne en 1624. Appelé à Madrid en 1656, pour les décorations du théâtre de Buen Retiro, il y
mourut en 1684. Il a travaillé parfois avec Francisco Rizi, avec Carreno, avec Vicente de Benavides, élève de Rizi.
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