DOI Heft:
[Procès-verbaux des séances]
DOI Artikel:Séance du Comité du 13 août 1866
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19863#0015
«Les travaux, comprenant une surface de 4,000 mètres, ont été rapi-
dement menés; commencés le 7 mai, ils viennent d'être terminés.
«L'exécution de nos travaux a donné lieu à la résurrection d'un saint
Christophe, avec sa taille légendaire, portant l'enfant Jésus et tenant dans
sa main droite un palmier ébranché en guise de bâton. Il occupe les deux
tiers d'un mur de plus de 15 mètres de haut. Son costume, bariolé de
losanges bleues, rouges et blanches, est identique à celui que porte le saint
Christophe d'une verrière de la cathédrale de Strasbourg. Le dessin, sans
être correct, ne manque pas d'une certaine élégance. Dans les figures, le
peintre a mis la majestueuse sérénité qui paraît avoir rempli son âme.
Les pieds du saint posent sur le bord d'une rivière; une demi-douzaine
d'hommes de petite taille, portant froc et capuce, se trouvent placés à ses
pieds. Le tableau paraît, dater de 1348, époque où sévissait en Europe la
peste connue sous le nom de «mort noire».
«Au bas du tableau se trouvait un autel en bois à angles droits, con-
struit en 1828; nous avons dû l'enlever pour mettre notre peinture à jour
et pour rendre moins nombreux les contre-sens du décor de l'église avec
son architecture magistrale.
«Dans la maçonnerie de l'autel démoli nous avons trouvé quelques frag-
ments de l'autel en pierre, son devancier, dont les rinceaux artistement
fouillés accusent la belle époque de la sculpture gothique.
«Placé devant une niche autrefois richement polychromée et ornée de
belles figures de saints aux nimbes dorés, cet autel a dû être, avec ses
élégantes tourelles, dessinées sur le mur, un des plus beaux joyaux de
l'église.
«Le débadigeonnage nous a fait mettre la main sur de nombreuses dé-
gradations; partout les groupes de colonnes portent l'empreinte du van-
dalisme de 93 ou d'un goût vicié. Les travées surtout, dans lesquelles était
encastré le jubé, nécessiteraient des réparations, dont les frais dépasse-
raient 700 fr., et nous ne sommes pas au niveau des dépenses occasion-
nées par le débadigeonnage. C'est dire, Monsieur le Président, que nous
continuons à avoir besoin des encouragements et des secours que la
Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace voudra
peut-être nous accorder.
«Nous venons aussi d'appliquer le drainage à la partie la plus humide
de l'église, où nous avions fait préalablement des fouilles qui ont été com-
blées avec de grosses scories. Le résultat ne pourra être que favorable,
Quant aux travaux d'assainissement des alentours de l'église, nous prions
dement menés; commencés le 7 mai, ils viennent d'être terminés.
«L'exécution de nos travaux a donné lieu à la résurrection d'un saint
Christophe, avec sa taille légendaire, portant l'enfant Jésus et tenant dans
sa main droite un palmier ébranché en guise de bâton. Il occupe les deux
tiers d'un mur de plus de 15 mètres de haut. Son costume, bariolé de
losanges bleues, rouges et blanches, est identique à celui que porte le saint
Christophe d'une verrière de la cathédrale de Strasbourg. Le dessin, sans
être correct, ne manque pas d'une certaine élégance. Dans les figures, le
peintre a mis la majestueuse sérénité qui paraît avoir rempli son âme.
Les pieds du saint posent sur le bord d'une rivière; une demi-douzaine
d'hommes de petite taille, portant froc et capuce, se trouvent placés à ses
pieds. Le tableau paraît, dater de 1348, époque où sévissait en Europe la
peste connue sous le nom de «mort noire».
«Au bas du tableau se trouvait un autel en bois à angles droits, con-
struit en 1828; nous avons dû l'enlever pour mettre notre peinture à jour
et pour rendre moins nombreux les contre-sens du décor de l'église avec
son architecture magistrale.
«Dans la maçonnerie de l'autel démoli nous avons trouvé quelques frag-
ments de l'autel en pierre, son devancier, dont les rinceaux artistement
fouillés accusent la belle époque de la sculpture gothique.
«Placé devant une niche autrefois richement polychromée et ornée de
belles figures de saints aux nimbes dorés, cet autel a dû être, avec ses
élégantes tourelles, dessinées sur le mur, un des plus beaux joyaux de
l'église.
«Le débadigeonnage nous a fait mettre la main sur de nombreuses dé-
gradations; partout les groupes de colonnes portent l'empreinte du van-
dalisme de 93 ou d'un goût vicié. Les travées surtout, dans lesquelles était
encastré le jubé, nécessiteraient des réparations, dont les frais dépasse-
raient 700 fr., et nous ne sommes pas au niveau des dépenses occasion-
nées par le débadigeonnage. C'est dire, Monsieur le Président, que nous
continuons à avoir besoin des encouragements et des secours que la
Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace voudra
peut-être nous accorder.
«Nous venons aussi d'appliquer le drainage à la partie la plus humide
de l'église, où nous avions fait préalablement des fouilles qui ont été com-
blées avec de grosses scories. Le résultat ne pourra être que favorable,
Quant aux travaux d'assainissement des alentours de l'église, nous prions