Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace (2.Sér. 5.1866-1867)

MÉMOIRE SUPPLÉMENTAIRE

SUE

LE CIMETIÈRE GALLO-ROMAIN DE REICHSHOFFEN,

PRÉSENTÉ A L'OCCASION DE NOUVELLES DÉCOUVERTES.

Antiquités romaines de Reichshoffen.

Depuis l'envoi de mon rapport sur le cimetière gallo-romain de Reichs-
hoffen (voir le Bulletin, Ve série, t. IV, partie des Procès-verbaux, p. 108),
on a trouvé, dans le même champ mortuaire, d'autres urnes cinéraires,
dont deux ont, à mon appréciation, une valeur à la fois archéologique et
historique, et sont, à ce titre, dignes d'une mention particulière dans le
Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques
d'Alsace. De plus, des fouilles opérées dans le même district ont procuré
la découverte d'autres antiquités, qui méritent également de fixer l'atten-
tion des membres de la Société d'Alsace. Ces nouvelles découvertes qui,
sans exception, sont toutes de l'époque romaine, sont, pour la plupart,
venues à ma connaissance, dans une pérégrination faite dans le canton de
Niederbronn au mois d'août de l'année 1861. Si je ne les ai pas signalées
plus tôt au comité, c'est que je croyais toujours qu'il en seraitrendu compte
par une plume plus autorisée que la mienne. Au surplus, je n'en donnerai
qu'une description sommaire, que j'accompagnerai de quelques réflexions
que l'examen des objets, la visite des lieux et la déposition des témoins
oculaires m'ont suggérées.

Ce fut dans les derniers mois de l'année 1860 qu'a été découvert le
cimetière qui nous occupe, à dix minutes nord-ouest de Reichshoffen,
dans le canton dit Schieshirsch, aux abords de l'ancienne voie romaine
de Mertzwiller à Niederbronn, dont j'ai décrit le parcours dans un mé-
moire cité dans le troisième volume du Bulletin, page 60. Cette position
se trouvait hors du Reichshoffen romain, dont le nom est ignoré, ce qui
est conforme à la loi des Douze Tables, qui défend la crémation des corps
et les inhumations dans l'intérieur des villes. Depuis la découverte, plus de
deux cents vases, en poterie et en verre, sont sortis de ce cimetière à
ustion. Le terrain, de nature sablonneuse, n'avait jamais été bouleversé
jusqu'à la profondeur où gisaient les urnes : toutes se trouvaient enfouies