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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 5.1866-1867

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[Mémoires]
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Siffer, Jér. Ans.: Mémoire supplémentaire sur le cimetiére gallo-romain de Reichshoffen présenté à l'occasion de nouvelles découvertes
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https://doi.org/10.11588/diglit.19863#0213

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debout à une profondeur de 0ril,50 à 0m,80, telles qu'elles avaient été dé-
posées dans le sein de la terre. Elles sont de formes très-variées et offrent
également une grande variété pour la couleur, le vernis et la dimension.
Elles contenaient toutes, sans distinction, des cendres et des fragments
d'os calcinés, mêlés avec de la terre noircie par l'action d'un feu ardent.
Plusieurs renfermaient un clou, semblable à nos anciens clous à couvreur;
je possède un de ces clous avec l'urne dans laquelle il s'est trouvé
incarcéré durant la série des siècles passés jusqu'à nous : j'offre l'un et
l'autre au musée de notre Société. Quelques-uns des vases de terre cuite
avaient un opercule de verre, et c'est là, sans contredit, un fait curieux. Le
gisement des urnes n'était environné d'aucun vestige de maçonnerie, mais,
chose digne de remarque, chaque place avait subi, avant l'ensevelissement,
l'action du feu ; le calorique a noirci la terre, tout à l'enlour, et on a remar-
qué des matières calcinées, entremêlées de charbons. Si l'incinération des
cadavres n'a pas eu lieu sur place, il reste hors de doute que le feu a pu-
rifié le sol, avant de recevoir la sépulture à l'endroit même où avait reposé
le brasier. On a observé le même rite funéraire dans le gisement des urnes
des deux cimetières gallo-romains d'Uttcnhoffen et de Zinswillcr, que j'ai
signalés au comité dans le temps. (Voir le Bulletin, Ve série, t. IV, p. HT,
et 2e série, t. I, p. 16, et t. If, p. 5, partie des Procès-verbaux.) Le feu
a joué un grand rôle dans le paganisme; il était regardé par les anciens
comme l'élément le plus immatériel, celui qui, par sa pureté, s'approchait
le plus de la divinité.

Quelle date faut-il assigner à ces vases cinéraires, où dorment des gé-
nérations disparues? Le second siècle de l'ère chrétienne fut l'apogée de
la civilisation romaine dans cette partie des Gaules; ce fut sous les règnes
florissants des Anlonins que la contrée se couvrit de villas, de viens, de
villages, de voies de communication, de thermes, de colonnes, de statues
équestres, d'édicules sacrés, de temples, de nombreux ex-voto en l'hon-
neur des divinités, de bas-reliefs, d'inscriptions datées et non datées; c'est
à ces temps que je reporte le cimetière qui fait l'objet de ce mémoire, et
qui est, à coup sûr, une des découvertes les plus intéressantes que de
longue date nous ayons faites dans cette région, occupée alors par un dé-
tachement de la VIIIe légion, qui avait un gîte au fort de Glosheck, près
de Mertzwilier, comme je me propose de le démontrer dans une autre
occasion. Mais il est temps de passer aux nouvelles découvertes.

Le '1er mai 1861 il a été déterré une très-belle urne en poterie rouge
lustrée, sans anses, de 0m,18 de haut, avec une ouverture de 0m,07 en
diamètre. C'est un vase de luxe, qui porte extérieurement, à la naissance
 
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