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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 5.1866-1867

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[Mémoires]
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Guerber, Victor: La burg impériale de Haguenau et sa basilique
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https://doi.org/10.11588/diglit.19863#0265

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LA

BURG IMPÉRIALE DE HAGUENAU

ET SA BASILIQUE.

(Avec une planche lithographiée. )

Il y a une époque dans l'histoire de noire province que l'ami de son pays
voudrait surtout voir effacer des annales alsatiques ; c'est celle de la guerre
de Trente ans. Le savant qui parmi nous a le plus étudié cette période
lamentable, qui en a sondé les plaies et gémi sur les ruines que le dix-
septième siècle amoncela sur notre sol natal, dit que le seul souvenir de
ce temps désastreux lui donnait le frisson. La province entière était devenue
un désert; les villes et les bourgades étaient saccagées; mais de toutes les
cités de la décapole, celle de Ilaguenau eut le plus à souffrir du fléau de
cette guerre interminable. Un jour, et pour un méfait bien problématique,
le commandant de l'armée française qui bloquait la forteresse, le maréchal
de Créqui, donna l'ordre de mettre le feu aux quatre coins de la ville. C'é-
tait le jour de l'Assomption de l'année 1678. Un océan de feu embrasa
bientôt la ville entière; dans cette immense fournaise s'affaissèrent les édi-
fices de l'opulente cité impériale et il ne resta debout que quelques maisons
et plusieurs églises1. Parmi les monuments remarquables que dévora cet
incendie et dont la perte ne saurait être assez déplorée, nous citons le
château impérial des Ilohenstauffen, qui, durant des siècles, fut l'ornement
de la ville et l'un des édifices les plus curieux du Saint-Empire.

C'est à lui et à sa chapelle que nous consacrons notre notice. Il y a,
croyons-nous, une étude intéressante à faire sur ce monument sous le
rapport historique et archéologique, et à ce point de vue, elle rentre dans
le cadre que notre société s'est tracé. Nous cherchons à conserver les mo-
numents que les siècles ont respectés; nous étayons ceux qui périclitent;
gardons aussi le souvenir de ceux que nous eûmes le malheur de perdre
et qui jetèrent autrefois un grand éclat sur l'art architectonique de notre
province. Nous allons essayer de reconstruire, hélas! sur le papier seule-
ment, un des édifices les plus remarquables de notre pays. C'est peut-être

1. Chronique du collège des Pères Jésuites, année 1678.
 
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