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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 5.1866-1867

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[Mémoires]
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Guerber, Victor: La burg impériale de Haguenau et sa basilique
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https://doi.org/10.11588/diglit.19863#0266

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— 120 —

une simple épitaphe que nous composons; mais l'épitaphe est un docu-
ment, puisqu'elle sauve de l'oubli le mérite et la vertu de celui dont elle
recouvre la cendre.

Le castel impérial1 de Haguenau, l'œuvre de Frédéric Barberousse et de
son père Frédéric le Borgne, duc d'Alsace et de Souabe, projeta longtemps
sur le pays un rayon de splendeur et de gloire. S'élevant dans une île de
la Moder, il renfermait le palais impérial proprement dit, le Burghaus ou
Pfalz (palatium), où résidaient les empereurs depuis Conrad III jusqu'à
Charles-Quint. C'est de cette résidence que datent un si g' and nombre de
chartes du Saint-Empire; c'est ici que Frédéric Ier rédigea 1 proclama les
privilèges de Haguenau et de ses dépendances, c'est ici que tinrent leurs
lits de justice les princes de la maison de Hohenstauffen et des familles
impériales subséquentes.

Les anciennes chroniques exaltent les beautés de l'édifice2. Son revête-
ment était de marbre rouge; au sommet s'élevait le siège impérial, où,
dit-on, l'empereur Barberousse prononçait ses jugements. La partie sail-
lante du monument était sa chapelle. Tous les anciens auteurs affirment
qu'elle était à trois étages et qu'on y réservait de très-précieux objets. Le
chroniqueur des Annales franciscaines s'exprime ainsi: «Frédéric Bar-
berousse aimait beaucoup le séjour de Haguenau et y construisit un très-
grand château fort. Il y fit élever un palais en marbre rouge et trois églises
recouvertes d'un seul toit. Il y déposa une relique de la couronne d'é-
pines, la lance et un clou de la croix de notre Seigneur, que ses prédé-
cesseurs et lui tenaient de la faveur des souverains pontifes. On y voyait
aussi les insignes de l'Empire, notamment l'épée de Charlemagne et le globe
impérial (der Reichsapfeï)3.»

Les joyaux de l'Empire, qui servaient au couronnement des empereurs,
avaient été apportés de Nuremberg et restèrent à Haguenau jusqu'à la
mort de l'empereur Philippe, l'espace de cinquante-six ans. C'est alors que
Henri de Scharpfenberg, évêque de Spire et chancelier de l'Empire, les
enleva clandestinement et alla les cacher dans son castel de Trifels, dans
le Palatinat rhénan, le même qui servit de prison à Richard d'Angleterre
après son retour de la terre sainte.

Les reliques insignes déposées à la basilique impériale étaient en grande
vénération et attiraient à Haguenau une foule de pèlerins. On les exposait
dans de solennelles circonstances, et elles donnèrent naissance aux pro-

1. Voir la planche lithographiée.

2. Chronique des Pères Jésuites; Herfzog, Elsussische. Chronik, art. Haguenau; Schœp-
flin, Alsatia illustrata, vol. 11; Laguille et Mérian, Topographia Alsaliœ,

3. Annales frai. min. Hagèn. ad annum 1187,
 
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