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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 5.1866-1867

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[Procès-verbaux des séances]
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Sous-comité du Haut-Rhin: séance du 16 février 1867
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https://doi.org/10.11588/diglit.19863#0065

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Le' comité estime qu'il y a lieu, par son président, d'appeler sur la ques-
tion la haute sollicitude de M. le Préfet du Haut-Rhin, qui saura, sans
aucun doute, concilier les hesoins du culte, les droits de la commune et
l'intérêt historique et artistique qui s'attache au monument dont il s'agit.

Lecture est donnée par M. Mossmann de la note suivante qu'il a rédigée,
d'après un document intéressant du quinzième siècle, qui se trouve aux
archives de la ville de Colmar:

«Les archives de la ville de Colmar possèdent deux registres de corres- R^ire*

de correspondance

pondance embrassant la période '1442-1452, qui sont une véritable mine <]e 1442 M432-
de renseignements curieux. On peut dire que pas un fait de celte époque
n'a passé sans laisser de trace dans ces livres. C'est là que je puise au-
jourd'hui les détails suivants:

«En 1449, les travaux de construction de l'église collégiale de Saint- Eglise collégiale

, de Saint-BIartin

Martin de Colmar nétaient pas achevés. A l'intérieur, il restait encore à ^coimar.
élever le jubé, et il fallait pour cet ouvrage des matériaux choisis qui se
liraient de Rouffach. On fit marché avec un carrier', nommé maître Jean,
qui vendit à la fabrique une carrière (berg und rtime), susceptible de
fournir les pierres de taille nécessaires (glenslûche). Il reçut à l'avance
2 '/s livres deniers, mais il mourut sans avoir rien livré. On apprit alors
qu'il avait disposé une seconde fois de sa carrière en faveur de maître
Bernard, le maître de l'œuvre (Werkmeister), à Thann.

« Ce contre-temps émut extrêmement les administrateurs de l'Œuvre de
Saint-Martin, moins pour la perte d'argent qu'ils faisaient, que parce que
tous leurs travaux en étaient retardés et compromis.

«A leur prière, la ville inlervint; elle écrivit, le mardi, jour de sainte
Agnès (21 janvier 1449), au receveur et au Conseil de Thann, et le ven-
dredi, jour de saint Marc (25 avril), à maître Bernard lui-même, pour
demander, sinon autant de pierres que maître ,lean aurait dû fournir, du
moins les six blocs dont la fabrique de Saint-Martin avait besoin pour l'a-
chèvement des travaux commencés.

«Ces détails ne sont pas dénués d'intérêt pour l'histoire de l'art de bâtir
au moyen âge. Ils donnent en même temps la preuve que, dès le quin-
zième siècle, les carrières de Rouffach fournissaient très-parcimonieuse-
ment cette belle pierre silico-calcaire que les hommes de l'art considèrent
comme la meilleure matière des constructions en Alsace. Mais ce qui mé-
rite le plus de fixer l'attention, c'est le nom de ce maître Bernard, qui ne
peut être que l'un des architectes qui ont présidé à l'érection de la collé-
giale de Saint-Thiébaud de Thann. Le maître de l'œuvre qui fait des mar-
chés, qui traite avec le carrier de Rouffach à la fois pour sa carrière et son
 
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