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[Procès-verbaux des séances]
DOI Artikel:Séance générale du 4 juillet 1867, à Colmar
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tion de l'église de Saint-Martin et sur les négociations qui se lient à l'inva-
sion de l'Alsace par les Suédois en 1631, sont pleines d'intérêt.
«Notre comité de Strasbourg vient de faire une perte sensible dans la
personne de son bibliothécaire, M. Heitz. Feu notre confrère avait des
qualités qui nous rendaient son concours inappréciable. Il était collecteur
de livres et de documents alsatiques, et communiquait, libéralement les
trésors de sa bibliothèque à tout travailleur indigène et étranger. Pour
ma part, je l'ai trouvé constamment et à toute épreuve prêt à rendre ser-
vice. Pendant un demi-siècle, il s'est appliqué avec intelligence à ce travail
de collecteur de volumes anciens et modernes, manuscrits et imprimés,
de cartes, de gravures, de dessins, relatifs à l'histoire de Strasbourg et de
l'Alsace. J'ai saisi plusieurs fois l'occasion d'appeler l'attention du public
et des autorités sur ce beau dépôt d'histoire alsatique, muni d'un excel-
lent répertoire.
« M. Heitz, vous le savez, ne se bornait pas à l'accumulation, à la coordi-
nation de ses richesses, il ne tenait pas seulement des catalogues, des
registres, des notes; dans les dernières années, il a édité une série de do-
cuments classés clans sa bibliothèque favorite. A une monographie, écrite
en allemand, sur l'église de Saint-Thomas de Strasbourg, et publiée il y a
plus de vingt-cinq ans; à une histoire des corporations de Strasbourg,
publiée il y a une dizaine d'années, aussi en allemand, il a fait succéder
une série d'ouvrages en français. Je ne citerai ici que pour mémoire le
volume qui contient les documents relatifs aux deux blocus soutenus par
Strasbourg en 1814 et 1815, et le volume concernant les sociétés popu-
laires, c'est-à-dire les clubs de Strasbourg pendant les premières années
de la République française; je citerai surtout le volume qui réunit les do-
cumenls sur l'accusateur public Euloge Schneider. C'est un répertoire
curieux de tous les écrits du fameux moine défroqué, dont le nom est
inscrit en caractères sinistres dans l'histoire du Bas-Rhin, et qui a eu le
triste privilège d'attirer, en sa qualité de terroriste, l'attention des histo-
riens de la révolution française. A l'aide des extraits que M. Heitz a
donnés des pamphlets de Schneider journaliste et homme d'action, on
peut étudier assez complètement la marche de cet esprit aventureux,
qui est parti comme poëte de l'idylle champêtre pour aboutir, comme ac-
cusateur public, à une catastrophe sanglante sur l'échafaud de la place de
la Concorde.
« Pour l'appréciation du caractère de Schneider, je différais totalement
d'avis avec M. Heitz; mais pour un travail spécial j'ai puisé dans le volume
en question des renseignements curieux. M. Heitz livrait avec impartialité
tion de l'église de Saint-Martin et sur les négociations qui se lient à l'inva-
sion de l'Alsace par les Suédois en 1631, sont pleines d'intérêt.
«Notre comité de Strasbourg vient de faire une perte sensible dans la
personne de son bibliothécaire, M. Heitz. Feu notre confrère avait des
qualités qui nous rendaient son concours inappréciable. Il était collecteur
de livres et de documents alsatiques, et communiquait, libéralement les
trésors de sa bibliothèque à tout travailleur indigène et étranger. Pour
ma part, je l'ai trouvé constamment et à toute épreuve prêt à rendre ser-
vice. Pendant un demi-siècle, il s'est appliqué avec intelligence à ce travail
de collecteur de volumes anciens et modernes, manuscrits et imprimés,
de cartes, de gravures, de dessins, relatifs à l'histoire de Strasbourg et de
l'Alsace. J'ai saisi plusieurs fois l'occasion d'appeler l'attention du public
et des autorités sur ce beau dépôt d'histoire alsatique, muni d'un excel-
lent répertoire.
« M. Heitz, vous le savez, ne se bornait pas à l'accumulation, à la coordi-
nation de ses richesses, il ne tenait pas seulement des catalogues, des
registres, des notes; dans les dernières années, il a édité une série de do-
cuments classés clans sa bibliothèque favorite. A une monographie, écrite
en allemand, sur l'église de Saint-Thomas de Strasbourg, et publiée il y a
plus de vingt-cinq ans; à une histoire des corporations de Strasbourg,
publiée il y a une dizaine d'années, aussi en allemand, il a fait succéder
une série d'ouvrages en français. Je ne citerai ici que pour mémoire le
volume qui contient les documents relatifs aux deux blocus soutenus par
Strasbourg en 1814 et 1815, et le volume concernant les sociétés popu-
laires, c'est-à-dire les clubs de Strasbourg pendant les premières années
de la République française; je citerai surtout le volume qui réunit les do-
cumenls sur l'accusateur public Euloge Schneider. C'est un répertoire
curieux de tous les écrits du fameux moine défroqué, dont le nom est
inscrit en caractères sinistres dans l'histoire du Bas-Rhin, et qui a eu le
triste privilège d'attirer, en sa qualité de terroriste, l'attention des histo-
riens de la révolution française. A l'aide des extraits que M. Heitz a
donnés des pamphlets de Schneider journaliste et homme d'action, on
peut étudier assez complètement la marche de cet esprit aventureux,
qui est parti comme poëte de l'idylle champêtre pour aboutir, comme ac-
cusateur public, à une catastrophe sanglante sur l'échafaud de la place de
la Concorde.
« Pour l'appréciation du caractère de Schneider, je différais totalement
d'avis avec M. Heitz; mais pour un travail spécial j'ai puisé dans le volume
en question des renseignements curieux. M. Heitz livrait avec impartialité